Mohamed bin Zayed reçoit le président du Conseil présidentiel du Yémen et exprime son souhait pour le peuple yéménite : "paix, stabilité et développement"

Les Émirats arabes unis s'engagent pour la paix au Yémen

PHOTO/WAM - El presidente de Emiratos Árabes Unidos (EAU), Mohamed bin Zayed Al Nahyan, recibió el martes al máximo responsable del Consejo Presidencial de Yemen, Rashad Al Alimi
PHOTO/WAM - Le président des Émirats arabes unis (EAU), Mohamed bin Zayed Al Nahyan, a reçu mardi le chef du Conseil présidentiel du Yémen, Rashad Al Alimi

Le Yémen reste la pierre angulaire des relations au Moyen-Orient. C'est un thermomètre qui permet de mesurer l'équilibre entre les pays qui font partie de la Ligue arabe, dirigée par l'Arabie saoudite, et ceux qui sont plus proches de la République islamique d'Iran. La guerre au Yémen positionne les intérêts de chaque pays et encadre les aspirations des deux camps opposés : les rebelles houthis soutenus par le régime d'Ali Khamenei et le gouvernement reconnu par la communauté internationale. 

Oman et l'Arabie saoudite ont déjà montré leur volonté de conduire la paix dans le pays après la visite de deux délégations à Sanaa, la plus "porteuse d'espoir depuis 2014" comme l'ont décrite les Nations unies. Les Émirats arabes unis font de même pour soutenir les aspirations du peuple yéménite.

PHOTO/  Agencia de noticias Saba via REUTERS - El jefe del Consejo Político Supremo Houthi, Mahdi al-Mashat, le da la mano al embajador saudí en Yemen, Mohammed Al-Jaber, en el Palacio Republicano en Sanaa, Yemen, el 9 de abril de 2023
PHOTO/ Saba News Agency via REUTERS - Le chef du Conseil politique suprême des Houthis, Mahdi al-Mashat, serre la main de l'ambassadeur saoudien au Yémen, Mohammed Al-Jaber, au palais républicain de Sanaa, au Yémen, le 9 avril 2023

Le dernier signe en date de la coopération bilatérale entre les deux nations a été la visite du président du Conseil présidentiel du Yémen, Rashad Al Alimi, à Abou Dhabi, où il a rencontré le président émirati Mohamed bin Zayed. Les deux parties ont discuté des relations bilatérales, des récents développements au Yémen et d'un certain nombre de questions d'intérêt commun. 

En signe de proximité, bin Zayed a félicité son homologue yéménite à l'occasion de la fête nationale du Yémen, célébrée le 22 mai. Le président émirati a souhaité au peuple yéménite "la paix, la stabilité et le développement". Pour sa part, Rashad Al Alimi a exprimé sa gratitude pour le soutien apporté par les Émirats arabes unis pendant près d'une décennie de conflit politique dans le pays.

L'étroite coopération s'est également traduite par une réunion au début du mois entre le ministre yéménite des affaires étrangères, Ahmed Awad Bin Mubarak, et l'ambassadeur des Émirats arabes unis au Yémen, qui ont coordonné "les relations bilatérales, les moyens de les développer et les positions sur les questions d'intérêt commun".  

Quoi qu'il en soit, le soutien d'Abu Dhabi à la légitimité du Conseil présidentiel s'est concrétisé par la mise en œuvre de plusieurs accords. Le plus important à ce jour concerne la coopération militaire et la lutte contre le terrorisme dans la région.  

Sana'a avec tout et contre tout 

"La Ligue arabe est incapable de remplir ses fonctions". Le chef du Conseil politique suprême des Houthis, Mahdi Al-Mashat, a été catégorique dans ses propos en réponse aux résultats de la déclaration de Jeddah élaborée après le sommet arabe du 19 mai. Selon le dirigeant houthi, la Ligue arabe n'a appelé dans aucun de ses points à la "fin des hostilités contre le Yémen et sa crise aiguë".

PHOTO/ Bandar Algaloud/Cortesía de la Corte Real Saudita via REUTERS  - Vista general de la Cumbre de la Liga Árabe en Jeddah, Arabia Saudita, 19 de mayo de 2023
PHOTO/ Bandar Algaloud/Courtesy of the Royal Saudi Court via REUTERS - Vue générale du sommet de la Ligue arabe à Jeddah, Arabie saoudite, le 19 mai 2023

Mahdi Al-Mashat a reproché cela aux États arabes dans son discours prononcé à l'occasion de la journée nationale commémorant le 33e anniversaire de la réunification du Yémen. "Dans le texte final, pas un seul paragraphe n'a été consacré à la condamnation de l'agression contre la nation ou à la levée du siège imposé par la coalition il y a neuf ans", a souligné Al-Mashat, tout en menaçant les parties concernées de corriger leurs positions "avant qu'il ne soit trop tard". 

La déclaration de Djeddah a toutefois fait mention de la situation au Yémen. Le document souligne la nécessité d'assurer la sécurité et la stabilité du pays et appelle à des efforts régionaux et des Nations unies pour parvenir à une solution politique globale. L'une des résolutions les plus importantes de la Ligue arabe, suite au retour de la Syrie de Bachar Al-Assad et à la participation du président ukrainien Volodymir Zelenski, a été expressément mentionnée.

Des espoirs de paix qui s'estompent 

Depuis la tentative de médiation de l'Arabie saoudite dans le conflit, les rebelles houthis n'ont pas commenté les conditions posées par la délégation qui s'est rendue à Sana'a. Depuis lors, ils sont restés silencieux et ont reproché aux rebelles houthis leur manque de soutien. Ce silence et les reproches adressés à la Ligue arabe ont réduit à néant les espoirs de mettre fin à la guerre. 

Le pas en avant de Riyad visait à reproduire le dégel dans la région dont il avait été témoin avec la reprise des relations diplomatiques avec l'Iran, le grand ennemi régional, après plus de sept ans. Mais l'engagement de Téhéran avec les Houthis n'a pas été aussi étroit que celui du gouvernement d'Aden avec ses partenaires internationaux. La pierre angulaire du Yémen n'a pas encore porté les fruits escomptés.