Le président ukrainien arrive à Djeddah pour améliorer les liens avec le monde arabe, tandis que l'allié de Poutine, Al Assad, consolide son retour au sein de l'organisation, mettant fin à son isolement régional

Al-Assad et Zelensky sur le devant de la scène au sommet de la Ligue arabe

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PHOTO/SANA via REUTERS - Le président syrien Bachar al-Assad arrive à Djeddah pour participer au sommet de la Ligue arabe

L'un des sommets de la Ligue arabe les plus importants de ces dernières années a commencé. Pour la première fois depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, le président Bachar Al Assad participe à ce type de réunion avec d'autres dirigeants arabes. Sa participation au sommet de Djeddah marque son retour au sein de l'organisation et consolide la fin de son isolement régional.  

La Syrie a été suspendue de la Ligue arabe à la suite de la répression brutale exercée par le gouvernement contre les manifestants qui réclamaient la démocratie et des réformes dans le cadre du printemps arabe. Cependant, après plus d'une décennie et à la suite du tremblement de terre dévastateur de février, de nombreux pays de la région, tels que l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et la Jordanie, ont entamé des pourparlers avec la Syrie.  

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PHOTO/SAUDI PRESS AGENCY via REUTERS - Le roi de Jordanie Abdullah II

Ce dialogue a abouti au retour définitif de Damas au sein de la Ligue arabe. Par la suite, la Syrie et l'Arabie saoudite - chef de file du rapprochement entre el-Assad et les autres dirigeants arabes - ont annoncé la reprise de leurs missions diplomatiques. 

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PHOTO/SANA via REUTERS - La participation d'Al Assad au sommet de Jeddah marque son retour au sein de l'organisation et consolide la fin de son isolement régional.

Les membres de l'organisation panarabe espèrent que le retour de la Syrie jettera les bases d'une solution à la guerre qui sévit dans le pays depuis une décennie. De même, le rapprochement des pays arabes avec Damas vise à contrecarrer la grande influence que la Russie et l'Iran, les deux principaux alliés du gouvernement syrien, ont acquise dans le pays.  

Cependant, il y a aussi des pays qui n'ont pas accepté le retour d'Al-Assad dans un premier temps, comme le Qatar. Finalement, Doha a cédé et accepté le retour de la Syrie pour ne pas "s'écarter du consensus arabe".    

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PHOTO/SAUDI PRESS AGENCY via REUTERS - L'émir Cheikh Tamim bin Hamad al-Thani du Qatar

De leur côté, les Etats-Unis, qui ont imposé de nombreuses sanctions à Damas, ont exprimé leur refus du retour de la Syrie auprès de la Ligue arabe. Selon le porte-parole du Département d'Etat, Vedant Patel, le gouvernement Assad "ne mérite pas d'être réadmis". "Notre position est claire : nous ne normaliserons pas les relations avec le régime syrien et nous ne soutenons pas les autres qui le font", a-t-il déclaré.  

Comme prévu, la situation en Syrie sera abordée lors du sommet de Djeddah. Les dirigeants arabes se concentreront notamment sur le retour des réfugiés, la lutte contre la drogue et le terrorisme. Selon Hossam Zaki, secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, la participation d'Al-Assad marque le début d'une "nouvelle étape" dans le traitement de la question syrienne.  

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PHOTO/SPA - L'émir adjoint de La Mecque, le prince Badr bin Sultan bin Abdulaziz (au centre), avec le prince Moulay Rachid du Maroc (à gauche).

Outre la Syrie, la réunion portera sur le Soudan, la Palestine ainsi que sur les questions économiques et sociales dans la région, notamment le développement du tourisme arabe.  

Zelensky cherche à tendre la main au monde arabe 

Le retour d'Al Assad à la Ligue arabe a été partiellement éclipsé par la participation du président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui est arrivé dans la ville saoudienne en tant qu'"invité d'honneur".  

Selon le président, sa première visite au Royaume vise à "améliorer les relations bilatérales et les liens de l'Ukraine avec le monde arabe". L'ordre du jour de Zelensky comprend également des questions telles que la situation des prisonniers politiques en Crimée, les territoires occupés par la Russie et la coopération énergétique. "L'Arabie saoudite joue un rôle important et nous sommes prêts à porter notre coopération à un nouveau niveau".  

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PHOTO/SAUDI PRESS AGENCY via REUTERS - Cheikh Mansour bin Zayed Al Nahyan, vice-président des Émirats arabes unis, vice-premier ministre et ministre de la Cour présidentielle.

Les pays du Golfe ont essayé d'adopter une position neutre sur la guerre en Ukraine. Toutefois, des nations comme l'Arabie saoudite et les Émirats se sont positionnées en tant que médiateurs dans le conflit.

Pendant son séjour à Djeddah, Zelensky devrait prononcer "un discours important" devant des dirigeants arabes. Il se rendra ensuite dans la ville japonaise d'Hiroshima pour participer au sommet du G7