La vice-secrétaire d'Etat américaine, Wendy Sherman, s'est entretenue avec le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, et a appelé à un plus grand engagement de la part de l'Algérie

Les Etats-Unis exhortent l'Algérie à soutenir fermement les efforts de l'envoyé de l'ONU pour le Sahara occidental

REUTERS/JOHANNA GERON - La vicesecretaria de Estado de los Estados Unidos, Wendy Sherman, celebra una conferencia de prensa en la sede de la OTAN en Bruselas
REUTERS/JOHANNA GERON - La vice-secrétaire d'État américaine Wendy Sherman tient une conférence de presse au siège de l'OTAN à Bruxelles

Les Etats-Unis ont exhorté l'Algérie à soutenir fermement les efforts de Staffan de Mistura, envoyé spécial du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, afin d'approfondir les négociations sur le différend sahraoui. 

À cet égard, Wendy Sherman, vice-secrétaire d'État américaine, s'est entretenue avec Ahmed Attaf, ministre algérien des Affaires étrangères, et un appel a été lancé en faveur d'une plus grande implication de l'Algérie dans la question du Sahara occidental afin de parvenir à un accord entre les parties opposées, en raison du rôle important du pays maghrébin dans ce dossier. 

Des résolutions récentes de l'ONU ont déclaré que l'Algérie devrait contribuer davantage au processus de négociation politique mené par l'ONU pour mettre fin au différend sur le Sahara occidental. À cet égard, le travail de l'envoyé spécial Staffan de Mistura est tout à fait remarquable et salué par les parties concernées. De Mistura a récemment tenu des consultations bilatérales informelles avec des représentants de l'Algérie, de la Mauritanie et des membres du "Groupe des Amis", dont l'Espagne, les Etats-Unis, la Russie, le Royaume-Uni et la France. En d'autres termes, avec toutes les parties concernées par la question sahraouie. Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a reçu son envoyé personnel pour le Sahara occidental pour discuter des résultats des pourparlers, comme l'a souligné le Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix de l'ONU (DPPA). Les pourparlers ont eu lieu il y a quelques semaines dans le but de mettre fin à un conflit qui dure depuis plus de quatre décennies. 

AFP/ODD ANDERSEN - Ahmed Attaf, ministro de Asuntos Exteriores de Argelia
AFP/ODD ANDERSEN - Ahmed Attaf, ministre algérien des Affaires étrangères

La recommandation américaine à l'Algérie vise à empêcher l'Algérie de continuer à se soustraire à certaines de ses responsabilités dans le conflit du Sahara et fait suite à un appel téléphonique entre la secrétaire d'État adjointe Wendy Sherman et le ministre algérien des Affaires étrangères Ahmed Attaf.

Selon un communiqué du Département d'Etat, la diplomate américaine a également félicité l'Algérie pour son élection au Conseil de sécurité de l'ONU et a souligné la nécessité de relever "l'ensemble des défis" auxquels est confronté le processus mené par l'ONU pour le Sahara occidental. Il s'agit également de montrer "un soutien total à l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara, Staffan de Mistura, alors qu'il intensifie ses efforts pour parvenir à une solution politique durable et digne pour le Sahara occidental", comme l'indique la note officielle. 

AFP/FADEL SENNA - Puesto fronterizo entre Marruecos y Mauritania en Guerguerat, situado en el Sáhara Occidental
AFP/FADEL SENNA - Poste frontière maroco-mauritanien à Guerguerat, Sahara occidental

L'Algérie est une partie très importante dans le processus politique concernant le Sahara occidental car elle soutient le Front Polisario, une entité politico-militaire séparatiste qui prône la tenue d'un référendum sur l'indépendance de la population sahraouie. Cette option s'oppose à celle du Maroc, qui revendique le territoire comme faisant partie du Royaume. Le Maroc propose une formule de large autonomie pour le Sahara occidental sous sa souveraineté, dans le respect des résolutions de l'ONU. 

La proposition marocaine a reçu un fort soutien international de la part de pays comme les Etats-Unis, l'Allemagne, les Emirats Arabes Unis et même l'Espagne, ancienne puissance coloniale du territoire, qui considèrent l'alternative marocaine comme la voie la plus sérieuse, crédible et réaliste pour résoudre le problème. Et ce, alors que l'option du Front Polisario bénéficie d'un soutien international moindre. 

Le royaume marocain a récemment présenté les grandes lignes de son plan pour le Sahara occidental. Le plan marocain respecte les résolutions de l'ONU sur la question sahraouie et l'esprit marocain à cet égard cherche à créer les conditions d'un processus de dialogue et de négociation menant à une solution politique mutuellement acceptable. Le Maroc propose un programme détaillé de points clés expliquant le projet du pays nord-africain et la manière dont le statut d'autonomie serait mis en œuvre au Sahara occidental, en respectant les droits des habitants de la région, en développant la sphère économique et les investissements et en respectant la gestion administrative et judiciaire propre à la région au sein du système étatique marocain. 

Pour sa part, l'Algérie a indiqué à plusieurs reprises qu'elle n'était qu'un observateur de la situation, bien qu'elle soit considérée par divers secteurs comme un acteur majeur de la question sahraouie en raison de son implication avec le Front Polisario, et a rejeté à plusieurs reprises l'invitation de l'envoyé spécial de l'ONU à participer à des tables rondes avec le reste des parties impliquées, comme l'ont rapporté divers médias tels que Morocco World News.