Joshua Harris, secrétaire d'Etat adjoint américain pour l'Afrique du Nord, a visité les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf, en Algérie

Les États-Unis œuvrent pour une solution politique au conflit du Sahara occidental

Fotografía de archivo, el enviado para el Sáhara Occidental, Staffan de Mistura, visita el Museo Militar en el campamento de refugiados de Tinduf, Argelia, 16 de enero de 2022 - REUTERS/RAMZI BOUDINA
REUTERS/RAMZI BOUDINA - Photo d'archives, l'envoyé pour le Sahara occidental Staffan de Mistura visite le musée militaire dans le camp de réfugiés de Tindouf, Algérie, 16 janvier 2022

Joshua Harris, secrétaire d'État adjoint américain pour l'Afrique du Nord, a visité les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf, en Algérie, pour constater de visu les conditions de vie difficiles dans les colonies contrôlées par le Front Polisario avec l'aide de l'État algérien et pour montrer le soutien des États-Unis à une solution politique au conflit du Sahara occidental basée sur les résolutions de l'Organisation des Nations unies (ONU). 

Joshua Harris a lui-même accordé une interview au média algérien El Khabar pour expliquer cette visite qui visait essentiellement à transmettre la proposition du gouvernement américain de Joe Biden pour une solution politique permanente et digne au conflit du Sahara occidental, sans mentionner le référendum sur l'indépendance, qui est la proposition du Front Polisario, mais dans le cadre des Nations Unies et du processus de dialogue politique entre toutes les parties concernées mené par Staffan de Mistura, l'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental.  

Staffan de Mistura est depuis longtemps engagé dans des pourparlers avec toutes les parties concernées, y compris le Maroc, l'Algérie, la Mauritanie et les membres du "Groupe des Amis", dont l'Espagne, les États-Unis, la Russie, le Royaume-Uni et la France, dans la recherche d'une solution au problème existant. 

PHOTO/DEPARTAMENTO DE ESTADO DE ESTADOS UNIDOS
 - Joshua Harris, subsecretario de Estado Adjunto de Estados Unidos para África del Norte
PHOTO/US DEPARTMENT OF STATE - Joshua Harris, sous-secrétaire d'État adjoint pour l'Afrique du Nord

"Mon but en visitant Tindouf était d'exprimer la sincérité de l'engagement de mon gouvernement à soutenir le processus politique des Nations Unies pour parvenir à une solution politique permanente et digne au Sahara Occidental", a déclaré Joshua Harris.  

La délégation conduite par Joshua Harris a également exprimé l'idée claire que le succès du processus politique pour la paix et une solution au conflit sahraoui dépend d'une série de conditions, y compris un cessez-le-feu dans la région. Ainsi, l'objectif principal de la visite était d'amener le Front Polisario à accepter un cessez-le-feu militaire.

Une résolution du conflit du Sahara occidental est toujours attendue, bien qu'il soit peu probable qu'elle intervienne avant la fin du mandat présidentiel de Joe Biden, car le problème est enraciné depuis plus de quatre décennies, depuis que l'Espagne a quitté le territoire pour mettre fin à l'ère coloniale.  

"C'était ma première visite et elle m'a donné l'occasion de comprendre et de voir la situation sur le terrain et de consulter, notamment le secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, sur l'importance de faire avancer le processus politique de l'ONU", a expliqué le secrétaire d'État adjoint américain pour l'Afrique du Nord.

AFP/RYAD KRAMDI - Saharauis desfilan durante las celebraciones del 45º aniversario de la declaración de la República Árabe Saharaui Democrática (RASD), cerca de la ciudad de Tinduf, en el suroeste de Argelia, el 27 de febrero de 2021
AFP/RYAD KRAMDI - Des Sahraouis défilent lors des célébrations marquant le 45e anniversaire de la déclaration de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), près de la ville de Tindouf, dans le sud-ouest de l'Algérie, le 27 février 2021

L'administration de Joe Biden maintient la feuille de route établie par la précédente administration de Donald Trump, qui a reconnu le statut marocain du Sahara en décembre 2020, dans le cadre des négociations établies au Moyen-Orient avec les Accords d'Abraham, par lesquels plusieurs pays arabes ont établi des relations diplomatiques avec Israël dans le but de pacifier la région et de promouvoir un plus grand développement économique et social.  

Le Maroc considère le Sahara occidental comme son propre territoire au sein des provinces dites du Sud et propose pour ce territoire une formule de large autonomie sous souveraineté marocaine, accordant aux Sahraouis une autonomie significative dans divers domaines, tout en réservant à l'État marocain les compétences en matière de sécurité et de politique étrangère. Le tout dans le respect des postulats de l'ONU. 

La proposition du pays nord-africain a reçu un soutien international important, notamment de la part des États-Unis, d'Israël, des Émirats arabes unis, de l'Allemagne et de l'Espagne elle-même. Cela a donné un coup de pouce important à la diplomatie marocaine.

Parallèlement, le Front Polisario, avec le soutien de l'Algérie, propose d'organiser un référendum sur l'indépendance du peuple sahraoui, qui bénéficie d'un soutien international moindre et qui est difficile à mettre en œuvre sur le terrain, comme l'ont souligné plusieurs analystes.  

Précisément, le Front Polisario et l'Algérie sont responsables de la situation des réfugiés sahraouis dans les camps de Tindouf, dans la zone algérienne, et, à cet égard, diverses organisations telles que le Mouvement sahraoui pour la paix, le Forum saharien canarien et Africa Watch ont accusé le Polisario et les autorités algériennes de commettre des abus et des violations systématiques des droits des réfugiés dans ces campements.  

Coordinateur Amérique : José Antonio Sierra.