Les Etats-Unis et l'ONU poussent à une résolution diplomatique du conflit du Sahara

Les Etats-Unis ont pris les rênes du conflit du Sahara et multiplient les démarches diplomatiques visant à empêcher une nouvelle détérioration des relations entre le Maroc et l'Algérie.
A l'approche de la fin de la mission de l'ONU au Sahara occidental et de la réunion du Conseil de sécurité sur la question, le gouvernement américain multiplie les contacts avec les différentes parties afin d'accélérer la résolution diplomatique du conflit.
Après la visite de la secrétaire d'Etat adjointe américaine pour les affaires du Moyen-Orient, Barbara Leaf, au Maroc le 29 août pour rencontrer le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita, l'adjoint de la secrétaire d'Etat adjointe, Josh Harris, a fait de même avec les dirigeants du Front Polisario en Algérie.

Tout cela à la veille de la visite de l'envoyé des Nations unies au Sahara, Steffan de Mistura, dans la ville sahraouie de Laayoune, à partir du lundi 4 septembre.
Visite de Josh Harris à Tindouf
Josh Harris a fait référence au prochain voyage de De Mistura, après avoir conclu sa visite aux camps de Tindouf, et a souligné l'importance de soutenir les efforts de l'envoyé de l'ONU au Sahara, "dans un esprit de réalisme et d'engagement".
Selon le communiqué du département d'Etat américain, Harris s'est rendu à Tindouf (Algérie) pour consulter un groupe de partenaires, dont le secrétaire général du Front Polisario, Ibrahim Ghali, ainsi que des agences de l'ONU, des organisations non gouvernementales et des agences humanitaires.
Pour sa part, Mohamed Salem Abdel Fattah, directeur de l'Observatoire sahraoui des médias et des droits de l'homme, a interprété la visite de Josh Harris comme une nouvelle preuve des efforts déployés pour parvenir à une solution au conflit du Sahara, dans le droit fil du travail de Steffan de Mistura, qui s'achèvera le 31 octobre prochain, avec la publication de son rapport sur le dossier sahraoui.
Fattah a également rappelé que "c'est Washington qui tient la plume pour l'élaboration des résolutions du Conseil de sécurité relatives à la question du Sahara" et a souligné que "le Maroc a toujours exprimé des positions franches et son soutien à la médiation internationale et à la légitimité internationale".
La position américaine sur la souveraineté du Maroc sur le Sahara n'a pas non plus changé : en juillet dernier, le porte-parole du département d'État, Matthew Miller, a confirmé que l'administration du président Biden n'a pas changé par rapport à la décision de l'administration Trump de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara.
Dans ces déclarations, Miller a également souligné le soutien des États-Unis à la mission de l'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU, Steffan de Mistura, et à ses efforts pour parvenir à une solution politique durable et acceptable pour le Sahara.
Tournée de De Mistura au Sahara
L'envoyé du Secrétaire général de l'ONU entame ce lundi 4 septembre une tournée dans la région sahraouie en vue de préparer son rapport final sur le conflit, qu'il présentera en octobre prochain au Conseil de sécurité des Nations unies.
Au cours des prochains jours, Steffan de Mistura tiendra plusieurs réunions avec les parties concernées : autorités locales, représentants élus, cheikhs et notables des tribus sahraouies, et activistes civils locaux.

Il évaluera la situation dans les régions du sud et tentera de rallier des soutiens à l'initiative d'autonomie sous souveraineté marocaine, solution idéale de l'ONU pour résoudre le conflit.
La visite de De Mistura intervient à un moment particulièrement délicat dans les relations diplomatiques entre le Maroc et l'Algérie et vise à ouvrir la voie à une solution négociée.
Depuis qu'il a pris ses fonctions d'envoyé spécial du Secrétaire général de l'ONU le 1er novembre 2021, Steffan de Mistura s'est rendu à deux reprises au Maroc, en janvier et en juillet 2022, mais jusqu'à présent il n'avait pas mis les pieds sur le territoire sahraoui. Il s'est également rendu en Algérie, en Mauritanie et dans les camps de Tindouf.
Sahraouis pour la Paix se présente comme une "troisième voie".
A l'occasion de la visite de De Mistura au Sahara, le Mouvement Sahraoui pour la Paix (MSP) a exhorté l'envoyé spécial de l'ONU à "mettre en pratique de nouvelles initiatives ou approches pour sortir du cercle vicieux en appelant d'autres acteurs politiques et des représentants de la société civile sahraouie à participer aux pourparlers de paix".

L'organisation se positionne comme une "troisième voie" et considère que sa participation et sa contribution au processus politique "profiteront à la solution mutuellement acceptable recommandée par les résolutions du Conseil de sécurité".