La France durcit sa position envers l'Algérie en restreignant l'accès des dignitaires algériens

Alger a confirmé que deux personnes ont déjà fait l'objet de ces restrictions, ce qui a accru les tensions entre les deux pays  
<p>El presidente de Argelia, Abdelmadjid Tebboune, y el presidente francés, Emmanuel Macron, hablan antes de una sesión sobre Inteligencia Artificial (IA), Energía, África y el Mediterráneo en el segundo día de la cumbre del G7 en Borgo Egnazia, Italia, el 14 de junio de 2024 - REUTERS/LOUISA GOULIAMAKI&nbsp;</p>
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune et le président français Emmanuel Macron s'expriment avant une session sur l'intelligence artificielle (IA), l'énergie, l'Afrique et la Méditerranée lors du deuxième jour du sommet du G7 à Borgo Egnazia, en Italie, le 14 juin 2024 - REUTERS/LOUISA GOULIAMAKI.
  1. Tension diplomatique croissante 
  2. Restrictions de la politique migratoire 
  3. Réunion interministérielle sur l'immigration 

Les relations déjà tendues entre la France et l'Algérie continuent de se détériorer. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a annoncé sur BFM TV l'application de « restrictions d'accès » au territoire français pour certains dignitaires algériens, avec la possibilité de durcir les mesures si la coopération bilatérale ne s'améliore pas. 

Le ministre n'a pas précisé l'identité ni le nombre de personnes concernées par ces restrictions, ni la date de leur entrée en vigueur. Il a toutefois souligné qu'il s'agissait de « mesures réversibles » qui pourront être levées dès que l'Algérie reprendra la coopération exigée par la France. Cette annonce s'inscrit dans un contexte de crise diplomatique croissante entre les deux pays. 

Tension diplomatique croissante 

Alger a répondu en confirmant que deux personnes ont déjà fait l'objet de ces restrictions, dont un ancien conseiller présidentiel, et a demandé des explications à Paris. Dans le même temps, la France s'inquiète également de la situation de l'écrivain Boualem Sansal, emprisonné en Algérie. 

L'un des points les plus conflictuels entre les deux pays est la politique des visas et des passeports consulaires. La situation s'est aggravée après l'attaque perpétrée le 22 février à Mulhouse par un Algérien de 37 ans en situation irrégulière. Cet incident a ravivé les critiques de la France envers l'Algérie qui a refusé à plusieurs reprises de réadmettre des citoyens expulsés, selon le Premier ministre français François Bayrou. 

Boualem Sansal, escritor franco-argelino - PHOTO/ARCHIVO
Boualem Sansal, écrivain franco-algérien - PHOTO/FILE

Restrictions de la politique migratoire 

Jean-Noël Barrot a proposé de durcir la politique migratoire de l'Union européenne dans son ensemble. Dans une déclaration à France 2, il a suggéré que tous les pays européens réduisent leurs concessions en matière de visas aux États qui refusent de réadmettre leurs ressortissants expulsés. En outre, il a évoqué la possibilité de réduire les droits de douane pour les pays qui coopèrent dans ce domaine. 

Le gouvernement français envisage également la possibilité d'arrêter les immigrants illégaux pour des raisons d'ordre public, bien que la législation ne le permette pas actuellement. 

El presidente de Francia, Emmanuel Macron, antes de emitir su voto en la primera ronda de las elecciones parlamentarias en una mesa electoral en le Touquet, al norte de Francia, el 30 de junio de 2024 - REUTERS/YARA NARDI
Le président français Emmanuel Macron - REUTERS/YARA NARDI

Réunion interministérielle sur l'immigration 

Face au défi migratoire croissant, le Premier ministre français a convoqué un « Conseil interministériel de contrôle de l'immigration ». Selon Matignon, la réunion se concentrera sur le « contrôle des flux migratoires » et le renforcement des contrôles au niveau national, européen et diplomatique. 

Les relations avec l'Algérie occuperont une place centrale lors de cette réunion. Sophie Primas, porte-parole du gouvernement, a déclaré que « nous ne sommes pas obligés d'accorder des visas en si grand nombre », tandis que le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a suggéré de revoir les accords de 1968 avec l'Algérie. 

Le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, s'est également exprimé à ce sujet, affirmant que « nous avons tendu la main à nos amis algériens à de nombreuses reprises, et cette main n'a souvent pas été saisie ». Selon lui, le moment est venu de reconsidérer la stratégie et d'appliquer une politique plus ferme. 

Avec ces mesures, la France semble avoir adopté une stratégie d'équilibre des pouvoirs dans ses relations avec l'Algérie, s'éloignant d'une diplomatie basée sur la conciliation. L'avenir des relations franco-algériennes dépendra de l'évolution des négociations et de la décision de l'Algérie d'accepter ou non les conditions imposées par Paris.