Haftar déclare qu'il mettra fin aux hostilités si les mercenaires et les soldats turcs se retirent

Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'est de la Libye, a déclaré vendredi qu'il était prêt à appliquer un cessez-le-feu si les mercenaires syriens et les soldats turcs se retiraient du pays arabe. « Le cessez-le-feu serait le résultat d'une série de conditions ... le retrait des mercenaires syriens et turcs, l'arrêt des livraisons d'armes à Tripoli par la partie turque et l'élimination des groupes terroristes (à Tripoli) » Haftar a déclaré dans une interview à l'agence RIA Nóvosti.

Selon Haftar, qui a tenu mercredi des consultations à Moscou, qui lui soutient, le gouvernement d'entente nationale (NAG) de Tripoli, reconnu par les Nations unies et dirigé par Fayez al Serraj, a profité du cessez-le-feu temporaire pour y transférer des mercenaires de Syrie. « Le cessez-le-feu temporaire est utilisé par la Turquie et le gouvernement Al Serraj pour déplacer un grand nombre de mercenaires syriens, de soldats turcs, de terroristes et d'armes vers Tripoli par mer et par air. Il s'agit d'une violation du cessez-le-feu. Nous nous réservons le droit de répondre à ces violations" » a-t-il déclaré.

Selon lui, le GNA viole la trêve et l'Armée nationale libyenne (LNA) qu'il dirige « perd patience ». « Notre patience est à bout de souffle en ce qui concerne les violations répétées de la trêve par le président turc Recep Tayyip Erdogan et Al Serraj et le non-respect des obligations de Berlin », a déclaré M. Haftar

Le 19 janvier, les alliés internationaux de le GNA et de la LNA ont convenu dans la capitale allemande d'appliquer le cessez-le-feu qui avait débuté une semaine auparavant à l'initiative de la Turquie et de la Russie et l'embargo sur les armes décrété par l'ONU.

Le chef de la LNA a soutenu la nouvelle mission de l'Union européenne (UE) en Méditerranée, qui aura pour principal objectif de faire respecter l'embargo sur les armes à destination de la Libye. « L'UE doit remplir son rôle en contrôlant la fourniture d'armes aux mercenaires terroristes syriens et turcs qui ont été transférés à Tripoli via la Turquie. Nous soutenons la présence de patrouilles maritimes européennes qui empêcheront la Turquie de continuer à fournir des armes et à envoyer des mercenaires à Tripoli », a-t-il déclaré.

Haftar a également accusé Al Serraj d'avoir suspendu sa participation aux pourparlers de Genève cette semaine en réponse au bombardement du port de Tripoli par la LNA « sur  ordre » de la Turquie et du Qatar, ce dernier soutenant également la LNA.

Le maréchal a cependant déclaré que la LNA est ouverte à toutes les initiatives de paix qui peuvent apporter la sécurité et la stabilité sur le sol libyen et qu'elle soutient les actions du représentant spécial des Nations unies pour la Libye, Ghassan Salameh.