Il est dans l'intérêt de l'Europe de contribuer à la stabilité du Maroc

Afin de renforcer les relations entre le Maroc et l'Espagne, l'Association marocaine des présidents des conseils préfectoraux et provinciaux (APCPP) a organisé un atelier sur la Coopération décentralisée des collectivités territoriales à la Bibliothèque nationale du Maroc.
Cet événement à Rabat a été l'occasion pour les autorités gouvernementales et territoriales des deux pays de partager leurs expériences en matière de coopération décentralisée.
Atalayar a pu s'entretenir à Rabat avec Francisco de la Torre, maire de Malaga, qui a souligné les bénéfices du partenariat entre les municipalités marocaines et espagnoles pour les deux rives de la Méditerranée.
Monsieur Francisco de la Torre, vous avez participé à ce séminaire sur la décentralisation de la coopération entre l'Espagne et le Maroc, quel est votre bilan ? Quelle est votre impression sur ce qui a été discuté à la Bibliothèque nationale de Rabat ?
Je pense qu'il était juste de souligner l'importance de la coopération décentralisée. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de coopération centralisée d'un pays à l'autre, d'une Europe à l'autre, mais la coopération décentralisée signifie que les municipalités coopèrent entre elles et que le niveau local est un niveau très intéressant, très pratique.
Il est important de bien connaître les problèmes et de savoir comment les solutions peuvent être partagées. Cette capacité des municipalités doit être renforcée par des fonds européens, comme cela s'est produit avec le programme Interreg, auquel nous participons et que nous connaissons très bien.
L'une des conclusions pour moi est justement de travailler dans ce sens, de rendre la coopération décentralisée viable avec les fonds européens. Et ensuite de mieux connaître la réalité de chaque pays et de chaque commune et d'avoir la responsabilité, dans un sens éthique, qu'à partir des zones les plus développées du nord de la Méditerranée, nous devons aider le sud, le Maroc.
Le Maroc a également un rôle très important à jouer en tant que pays leader en Afrique, qui peut contribuer au développement d'autres pays voisins. Tout ceci est d'un grand intérêt pour nous, en Espagne et en Europe, afin de stabiliser l'Afrique, de sorte que la population africaine puisse trouver des possibilités de développement, être heureuse, avoir la chance de vivre dans son propre environnement culturel et trouver le développement. Mais cela nécessite une aide des zones développées vers les zones moins développées, et la frontière entre l'Espagne et le Maroc est la frontière où il existe encore la plus grande différence de revenu par habitant.
Pouvons-nous dire, Monsieur le Maire, que la stabilité et le développement du Maroc, de l'Afrique du nord et de l'Afrique sont la stabilité de l'Europe et de l'Espagne ?
Je pense que oui. Il est dans l'intérêt de l'Europe, et elle devrait également se sentir responsable, de contribuer à la stabilité du Maroc. Stabilité politique, économique et sociale. Il est évident qu'il s'agit de deux espaces très proches, avec une histoire commune, une grande capacité à se comprendre et une façon de travailler ensemble pour une plus grande efficacité.
Coopérer dans les domaines de l'agriculture, du tourisme, de l'industrie... Il y a de nombreux aspects sur lesquels nous pouvons travailler ensemble et fournir de bons services aux citoyens de chaque municipalité. Et comment pouvons-nous aider ? Il y a une infinité de façons de le faire, j'ai mentionné la possibilité que notre personnel fournisse une assistance technique payée par nous. Il faut que ce soit des gens qui ont une vocation, qui connaissent la langue et qui peuvent le faire. Nous avons un cas de réussite à Malaga dans ce sens, qui a permis d'informatiser de nombreuses communes au Maroc, ainsi que dans d'autres pays francophones du pourtour méditerranéen.

Dans le monde turbulent d'aujourd'hui, la communication et l'information sont essentielles. Une bonne communication pour savoir exactement ce qu'est le Maroc, ce qu'est le Maroc et peut-être qu'il est un allié et un partenaire stratégique et naturel de l'Espagne, au-delà des stéréotypes.
Il est clair que je crois que cette association créée il y a environ quatre ans, d'après ce que nous a dit le président de l'association, peut jouer un rôle très intéressant. Il aurait été bon que cette action soit mise en place depuis un certain temps comme mécanisme de dialogue et de création de cette communication et de cette connaissance de ce qui se passe et de la manière dont nous pouvons établir des liens de coopération, j'insiste, entre les municipalités andalouses, les municipalités marocaines, mais aussi les municipalités canariennes et les municipalités marocaines.
Quel rôle peut jouer Malaga, sachant qu'il s'agit peut-être d'une politique d'État qui dépasse la couleur du gouvernement central ou régional ?
Le gouvernement municipal de Malaga, tout au long des années où j'ai été maire, a toujours compris que la coopération était davantage une obligation éthique, mais nous avons maintenu un engagement de 0,7 % de nos propres revenus municipaux. Nous avons également coopéré avec ces programmes européens en y consacrant des sommes importantes.
Malaga est très bien placée géographiquement. Elle dispose de communications aériennes et maritimes avec le Maroc. Une jeune population marocaine étudie dans la ville de Malaga. Il existe des éléments communs dans la vocation touristique et culturelle de Malaga, ainsi que dans l'agriculture, et dans d'autres régions d'Andalousie sur la côte méditerranéenne, qui peuvent être reproduits au Maroc.
Toute cette expérience est là. Il en va de même pour le logement. Nous pouvons partager nos expériences et, depuis Malaga, nous pouvons être utiles pour résoudre certains des problèmes des municipalités marocaines.