Sharon Bar-Li a dû être escortée hors de l'Assemblée et le ministère israélien des Affaires étrangères a qualifié l'incident de "grave"

Israël accuse l'Iran, l'Algérie et l'Afrique du Sud d'avoir expulsé une diplomate israélienne du sommet de l'Union africaine

photo_camera PHOTO/AP - Session de l'Union africaine (UA) au siège d'Addis Abeba, Éthiopie

La controverse a atteint le sommet de l'Union africaine (UA) organisé à Addis-Abeba, en Éthiopie. Sharon Bar-Li, directrice générale adjointe pour l'Afrique au ministère israélien des Affaires étrangères, a dû être escortée hors de l'Assemblée de l'UA par des agents de sécurité, selon le ministère israélien des Affaires étrangères. 

Le sommet africain a discuté de questions très importantes pour le continent africain, telles que la sécheresse dans la Corne de l'Afrique et la violence et les attaques terroristes au Sahel et dans la partie orientale de la République démocratique du Congo. Et dans ce scénario, la délégation israélienne était présente avec un statut d'observateur international. 

Une vidéo publiée sur les médias sociaux a montré le départ précipité et controversé de Sharon Bar-li et des membres de la délégation israélienne accompagnés de gardes de sécurité. Israël a déjà pointé du doigt l'Iran et sa longue ombre lorsqu'il s'agit de s'ingérer dans les affaires d'autres nations. Le site d'information Walla a rapporté l'incident, au cours duquel des gardes de sécurité se sont approchés de la délégation israélienne pendant la cérémonie d'ouverture et ont exigé le départ des membres de la délégation. La vidéo montre les Israéliens, menés par la directrice générale adjointe pour l'Afrique du ministère israélien des Affaires étrangères, Sharon Bar-Li, quittant les lieux après plusieurs minutes de discussion.

Selon l'agence de presse AFP et d'autres médias, un porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères a qualifié l'incident de "grave" et a souligné que Sharon Bar-Li disposait de son accréditation pour assister au sommet. "Israël considère comme grave l'incident au cours duquel l'ambassadrice Sharon Bar-Li a été expulsée de la salle de l'UA malgré son statut d'observatrice accréditée disposant d'une accréditation d'accès", a déclaré le porte-parole du ministère, Lior Hayat.

La même source a pointé directement du doigt la République islamique d'Iran et d'autres nations pointées du doigt pour leur comportement controversé sur la scène internationale, comme l'Algérie et l'Afrique du Sud, qui dans ce cas auraient été influencées par l'Iran, selon le porte-parole. "Il est triste de constater que l'Union africaine a été prise en otage par un petit nombre de pays extrémistes comme l'Algérie et l'Afrique du Sud, animés par la haine et contrôlés par l'Iran", a déclaré Hayat, cité par le Times of Israel et l'agence de presse AFP. "Nous appelons les pays africains à s'opposer à ces actions qui portent atteinte à l'organisation de l'Union africaine elle-même et à l'ensemble du continent", a-t-il ajouté.

L'UA a toutefois offert une version différente. Comme l'a également rapporté l'AFP, un responsable de l'UA a déclaré que la femme qui a été priée de partir n'avait pas été invitée personnellement et qu'elle avait utilisé une invitation non transférable délivrée à l'ambassadeur d'Israël auprès de l'UA, Aleli Admasu. 

À l'origine, Israël s'est vu accorder le statut d'observateur international pour les réunions de l'UA en 2021. Toutefois, ce statut fait l'objet de différends au sein de l'Union africaine, qui compte 55 membres. 

Interrogé sur les accusations d'Israël selon lesquelles l'Afrique du Sud et l'Algérie seraient derrière cette action, le porte-parole du président sud-africain Cyril Ramaphosa, Vincent Magwenya, a déclaré à l'AFP lors du sommet : "Ils devraient étayer leur affirmation".

Les relations avec l'État d'Israël continuent d'être conflictuelles, bien que l'Union africaine soit une organisation connue pour toujours rechercher le consensus. Dans ce cas, cependant, des États membres importants, comme l'Afrique du Sud, se sont fermement opposés à la décision prise en 2021 par Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l'Union africaine, d'accepter l'accréditation d'Israël.

Plus dans Politique