Israël approuve un plan qui fragmentera la Cisjordanie et enterre la solution à deux États

Le projet controversé E1, relancé après des décennies de gel, séparera le nord et le sud de la Cisjordanie, isolant Jérusalem-Est.
<p>El primer ministro de Israel, Benjamin Netanyahu, se dirige a la 79.ª Asamblea General de las Naciones Unidas en la sede de la ONU en Nueva York, Estados Unidos, el 27 de septiembre de 2024 - REUTERS/ EDUARDO MUÑOZ</p>
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'adresse à la 79e Assemblée générale des Nations unies au siège de l'ONU à New York, aux États-Unis, le 27 septembre 2024 - REUTERS/ EDUARDO MUÑOZ

L'offensive israélienne contre le peuple palestinien ne cesse pas. Cette fois-ci, le gouvernement de Benjamin Netanyahu, par l'intermédiaire de Bezalel Smotrich, ministre de la Défense israélien, a approuvé le projet de colonisation E1, gelé depuis des décennies, qui vise à diviser la Cisjordanie afin d'isoler Jérusalem-Est et de fragmenter la Palestine.

  1. « L'idée d'un État palestinien s'évanouit »
  2. La Cisjordanie deviendra une prison
  3. Les colonies violent le droit international

« L'idée d'un État palestinien s'évanouit »

Avec l'approbation de ce plan, Israël entend créer une colonie de plus de 3 400 logements qui contribuera à éliminer la « supercherie » de la solution à deux États.

« L'État palestinien est en train d'être rayé de la carte, non pas avec des slogans, mais avec des actes. Chaque colonie, chaque quartier, chaque maison est un clou de plus dans le cercueil de cette idée dangereuse », s'est réjoui Smotrich. « Avec le plan E1, nous réalisons enfin ce que nous avons promis il y a des années », a-t-il conclu.

Dans le même ordre d'idées, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a précisé que ce projet s'inscrit dans le cadre du contrôle de « la terre d'Israël ». « Il y a 25 ans, j'ai déclaré que nous ferions tout notre possible pour assurer notre contrôle sur la terre d'Israël, pour empêcher la création d'un État palestinien, pour empêcher les tentatives de nous déraciner d'ici... Et nous avons tenu cette promesse », a déclaré Benjamin Netanyahu.

Cependant, le projet E1 a également été largement condamné par des pays tels que l'Allemagne, le Royaume-Uni, la France, le Canada, l'Australie et la Jordanie. D'autre part, l'ONU a déclaré que ce plan rendait difficile la possibilité d'une paix durable à court terme.

Voyant qu'Israël avait approuvé le projet E1, l'Autorité palestinienne a exigé de la communauté internationale qu'elle reconnaisse officiellement la Palestine comme un État indépendant. « Si Israël élimine la possibilité d'un État palestinien sur le terrain, alors reconnaissez-nous officiellement comme un État », a déclaré l'entité palestinienne dans un communiqué.

Ces exigences sont d'une importance vitale pour les Palestiniens, car si Israël maintient son projet de construction de colonies sur le territoire palestinien, qui fragmente leur intégrité territoriale, ils estiment que les pays du monde doivent prendre des mesures en reconnaissant l'État palestinien.

<p>El primer ministro israelí, Benjamín Netanyahu, habla durante una rueda de prensa, en Jerusalén, el 21 de mayo de 2025 - REUTERS/RONEN ZVULUN </p>
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem, le 21 mai 2025 - REUTERS/RONEN ZVULUN

La Cisjordanie deviendra une prison

Mais l'Autorité palestinienne ne dénonce pas seulement la fragmentation, elle a également souligné que la Cisjordanie deviendra une prison où les Palestiniens seront privés de leurs droits et enfermés sous un régime militaire qui les contrôlera à tout moment.

La division de la Cisjordanie impliquera que, pour se déplacer entre les zones palestiniennes, la population devra passer par des checkpoints israéliens, ce qui rendra difficile la circulation quotidienne des personnes, des biens, des services, des ambulances, etc.

Toutefois, les autorités palestiniennes craignent que ce projet ne soit le début de ce que de nombreux analystes et gouvernements considèrent comme un pas de plus vers l'annexion totale de la Cisjordanie par Israël, ce qui est interdit par le droit international. En effet, des organisations telles que Ir Amim et Peace Now affirment qu'Israël applique un système de ségrégation, dans lequel les colons israéliens bénéficient de privilèges par rapport aux Palestiniens sur le même territoire.

Peace Now estime que les travaux commenceront dans quelques mois. Cette ONG israélienne prévient que les travaux d'infrastructure (routes, électricité, etc.) pourraient commencer très bientôt, avant même le début de la construction des logements, qui devrait débuter dans un an.

« Sous prétexte de guerre, Smotrich et sa minorité d'amis messianiques sont en train d'établir une colonie délirante que nous devrons évacuer dans tout accord », a dénoncé Peace Now.

Miembros del ejército israelí operan en el área de Yenín, en Cisjordania - PHOTO/ EJÉRCITO ISRAELÍ via REUTERS
Des membres de l'armée israélienne opèrent dans la région de Jénine, en Cisjordanie - PHOTO/ ARMÉE ISRAÉLIENNE via REUTERS

Les colonies violent le droit international

Certains gouvernements et acteurs internationaux demandent des mesures concrètes contre Israël, telles que des sanctions économiques ou diplomatiques, afin de mettre un terme à ce projet. Le roi Abdallah II de Jordanie a réaffirmé que la seule solution possible était que la Palestine dispose de son propre État indépendant aux côtés d'Israël.

Selon la Convention de Genève, il est interdit à une puissance occupante de transférer sa population civile dans des territoires occupés, comme le fait Israël avec les colonies.

En outre, des décisions internationales telles que celles de la Cour internationale de justice ont déclaré illégale l'expansion des colonies israéliennes et exigé leur cessation et leur évacuation, qualifiant les colonies de violation du droit international et du droit à l'autodétermination du peuple palestinien.

Ce projet vise à empêcher la Palestine d'avoir un territoire continu et fonctionnel, ce qui est essentiel pour tout État souverain. Cette décision, ajoutée aux attaques contre Gaza et à la mobilisation militaire, exacerbe les tensions dans toute la région, avec le risque de nouvelles violences, voire d'un conflit plus grave.