Israël compte parmi ses objectifs de guerre le retour des personnes déplacées du nord dans leurs foyers

Les autorités israéliennes citent « l'action militaire » ainsi qu'un « changement fondamental de la situation sécuritaire dans le nord » pour atteindre cet objectif 
Los sistemas de defensa aérea israelíes interceptan ataques lanzados desde el Líbano por Hezbolá - REUTERS/AYAL MARGOLIN
Les systèmes de défense aérienne israéliens interceptent les attaques lancées par le Hezbollah depuis le Liban - REUTERS/AYAL MARGOLIN

Près d'un an après que le Hezbollah a commencé à attaquer le nord d'Israël en soutien au Hamas, le cabinet de sécurité israélien a mis à jour les objectifs de la guerre, en y ajoutant le retour en toute sécurité des habitants du nord dans leurs foyers. « Israël continuera d'agir pour atteindre cet objectif », a déclaré le cabinet du Premier ministre dans un bref communiqué. 

Des milliers d'Israéliens ont été évacués de la frontière nord au début de la guerre, en octobre dernier, en raison des attaques incessantes du Hezbollah, une milice chiite libanaise soutenue par la République islamique d'Iran, qui a déjà déclaré qu'elle ne cesserait pas son offensive tant qu'un cessez-le-feu n'aurait pas été conclu dans la bande de Gaza.  

A cet égard, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a souligné lors d'une rencontre avec Amos Hochstein, l'envoyé du président américain Joe Biden au Moyen-Orient, que « le seul moyen de ramener les habitants du nord dans leurs foyers est l'action militaire ». Le ministre de la défense a indiqué que la possibilité d'un accord s'éloignait, car le Hezbollah continue de « s'associer » au Hamas et refuse de mettre fin au conflit.  

Ces déclarations interviennent sur fond de rumeurs selon lesquelles le Premier ministre Benjamin Netanyahu devrait limoger Gallant et le remplacer par Gideon Saar, du parti Nouvelle Espérance. Les divergences entre Netanyahu et Gallant se sont accentuées au cours des derniers mois, après que le ministre de la défense se soit opposé au refus du premier ministre d'accepter un accord de cessez-le-feu pour libérer les otages. 

Un cráter en el suelo de una casa que fue alcanzada por un cohete de Hezbolá en Kiryat Shmona, en el norte de Israel - AFP/MENAHEM KAHANA
Un cratère dans le sol d'une maison touchée par une roquette du Hezbollah à Kiryat Shmona, dans le nord d'Israël - AFP/MENAHEM KAHANA

Gallant a également été le seul des neuf ministres à voter, fin août, contre le maintien d'une présence militaire à la frontière entre Gaza et l'Égypte, car cette condition éloignait encore davantage la possibilité de parvenir à un accord sur la libération des otages. 

En ce qui concerne le Hezbollah, les deux parties semblent toutefois s'accorder sur la nécessité d'une action militaire pour permettre aux personnes déplacées du nord de rentrer chez elles. Au cours de la réunion avec Amos Hochstein, Netanyahou « a clairement indiqué que le retour de nos résidents ne serait pas possible sans un changement fondamental de la situation sécuritaire dans le nord », selon le bureau du Premier ministre.  

Netanyahu a également déclaré à Hochstein que, « bien qu'Israël apprécie et respecte le soutien des États-Unis », il fera en fin de compte « tout ce qui est nécessaire pour sauvegarder sa sécurité et permettre aux habitants du nord de rentrer chez eux en toute sécurité ».  

Les États-Unis s'opposent à une opération militaire au Liban, un scénario qui pourrait déclencher une guerre régionale de grande envergure avec l'Iran, qui finance et soutient toutes les milices armées de la région qui ont multiplié les attaques contre Israël depuis octobre dernier.  

El ayatolá Ali Jamenei, dirigiendo la oración, junto al presidente iraní Masoud Pezeshkian frente al ataúd del líder de Hamás, Ismail Haniyeh, y su guardaespaldas - AFP / HO / PRESIDENCIA DE IRAN 
L'ayatollah Ali Khamenei, dirigeant la prière, avec le président iranien Masoud Pezeshkian devant le cercueil du chef du Hamas Ismail Haniyeh et son garde du corps - AFP / HO / PRESIDENCE DE L'IRAN 

Parmi ces groupes, outre le Hezbollah et le Hamas, figurent les Houthis du Yémen, qui ont à nouveau lancé dimanche dernier une attaque contre le centre d'Israël. En juillet dernier, les rebelles yéménites avaient utilisé un drone qui avait tué un homme à Tel-Aviv. Cette fois-ci, ils ont utilisé un missile, qui a causé des dégâts mineurs et n'a pas fait de victimes.  

L'actuel chef du Hamas, Yahya Sinwar, nommé après l'assassinat d'Ismail Haniyeh à Téhéran, a remercié les Houthis pour leur action et les a félicités pour leur contribution à la « défaite » d'Israël. « Les efforts combinés du Yémen et de nos courageux frères de la résistance au Liban et en Irak briseront Israël et conduiront à sa défaite », a écrit Sinwar, faisant allusion au Hezbollah et aux milices pro-iraniennes en Irak. 

El líder de Hamás en Gaza, Yahya Sinwar, con el hijo de un combatiente de las Brigadas Al-Qassam que murió en combate con Israel durante una manifestación en la ciudad de Gaza el 24 de mayo de 2021 - AFP/EMMANUEL DUNAND
Le chef du Hamas à Gaza, Yahya Sinwar, avec le fils d'un combattant des Brigades Al-Qassam tué dans les combats avec Israël - AFP/EMMANUEL DUNAND

Dans cette lettre, le chef du Hamas a également annoncé qu'il était « prêt pour une longue guerre d'usure contre Israël » et que ses « forces de résistance à Gaza étaient en bonne position ». Sinwar, l'un des hommes les plus recherchés par Israël, représente la ligne la plus extrémiste du groupe terroriste et est considéré comme le cerveau de l'attentat du 7 octobre.