Le Koweït réitère sa position ferme à l'égard du Hezbollah

Les relations entre le Koweït et le Liban ont évolué positivement

El ministro del Interior kuwaití, Jeque Fahad Yusuf Al-Sabah, junto al presidente libanés Joseph Aoun - PHOTO/REDES SOCIALES
Le ministre koweïtien de l'Intérieur Sheikh Fahad Yusuf Al-Sabah avec le président libanais Joseph Aoun - PHOTO/SOCIAL MEDIA

Le ministre koweïtien de l'Intérieur, Cheikh Fahad Yusuf Al-Sabah, a réaffirmé lundi la position ferme du Koweït à l'égard du groupe libanais Hezbollah, désignant ce dernier comme une organisation terroriste interdite de toute activité sur le territoire koweïtien. 

La position du Koweït repose sur des actions hostiles et des violations de la sécurité commises par des membres du Hezbollah à l'intérieur du pays, qui ont été confirmées par des enquêtes et ont donné lieu à des condamnations judiciaires à l'encontre de personnes liées au groupe ou collaborant avec lui. 

Le cheikh Fahad, qui occupe également le poste de premier vice-Premier ministre, a souligné le soutien continu du Koweït au Liban dans tous les domaines, en particulier dans le domaine de la coopération en matière de sécurité, ce qui reflète l'engagement du pays en faveur de la stabilité et de la sécurité du Liban. 

Lors d'une conférence de presse à l'issue de sa rencontre avec le président libanais Joseph Aoun au palais présidentiel de Baabda, à l'est de Beyrouth, le cheikh Fahad a appelé à la mobilisation du Comité supérieur libano-kuwaiti afin d'étudier les moyens par lesquels le Koweït peut aider le Liban. Il a également indiqué qu'il discuterait des détails de cette coopération avec son homologue libanais. 

Lorsqu'on lui a demandé si le Hezbollah était toujours présent au Koweït, en particulier après que la Cour de cassation du pays ait officiellement classé le groupe comme organisation terroriste, le cheikh Fahad a répondu : « Il figure toujours sur notre liste des organisations terroristes et rien ne changera ». 

Il a lié cette position à la politique de sécurité plus large du Koweït et a mis en garde contre toute tentative d'individus ou de groupes visant à perturber la stabilité interne du pays. « La sécurité du Koweït est une ligne rouge », a-t-il déclaré. « Aucun parti n'est autorisé à opérer au Koweït ». 

El ministro del Interior kuwaití, Jeque Fahad Yusuf Al-Sabah, junto al presidente libanés Joseph Aoun - PHOTO/REDES SOCIALES
Le ministre koweïtien de l'Intérieur Sheikh Fahad Yusuf Al-Sabah avec le président libanais Joseph Aoun - PHOTO/SOCIAL MEDIA

En août 2015, les autorités koweïtiennes ont démantelé une cellule du Hezbollah connue sous le nom de « cellule Abdali », composée de citoyens koweïtiens accusés de possession d'armes et d'explosifs introduits clandestinement par voie maritime depuis l'Iran, destinés à commettre des attentats terroristes au Koweït. 

Les enquêtes ont révélé que des membres de la cellule avaient reçu un entraînement militaire en Iran et au Liban par des agents du Hezbollah et faisaient l'objet de poursuites pour espionnage au nom du groupe. 

Au début de cette année, les tribunaux koweïtiens ont prononcé des peines à l'encontre de personnes reconnues coupables d'avoir financé le Hezbollah, à la suite d'arrestations pour des raisons de sécurité liées au transfert de fonds d'un comité caritatif au Koweït vers le Hezbollah au Liban. 

Les informations relayées à l'époque par les médias, qui citaient des sources sécuritaires, indiquaient que l'opération de financement déguisée en œuvre caritative était en place depuis plusieurs années et qu'elle avait permis de collecter des sommes importantes au Koweït. 

Les autorités ont surveillé les membres du comité caritatif, interceptant des communications qui ont conduit à la découverte et à la poursuite du réseau. 

Ces derniers mois, le Hezbollah a subi des revers importants aux mains de l'armée israélienne, qui a attaqué des hauts dirigeants, dont le secrétaire général du groupe. Parallèlement, la chute du régime d'Assad a coupé les voies d'approvisionnement en armes du Hezbollah via la Syrie, ce qui devrait limiter sa capacité à opérer efficacement au Liban et ailleurs. 

Cet affaiblissement a des répercussions politiques, affectant les relations du Liban avec plusieurs pays, notamment les États du Golfe. L'influence dominante du Hezbollah a souvent entravé les relations entre le Liban et le Golfe et a suscité une réticence des pays du Golfe à fournir une aide financière et au développement, par crainte que les fonds ne soient détournés vers le groupe. 

Le président libanais, Joseph Aoun, a souligné les liens « profonds » entre le Liban et le Koweït, qui « se renforcent de jour en jour, construits sur des bases solides de fraternité, de coopération et de respect mutuel pour la souveraineté et l'indépendance de chaque pays », selon un communiqué officiel. 

Le président Aoun a fait part au cheikh Fahad du souhait du Liban de renforcer la coopération avec le Koweït, soulignant les liens étroits de fraternité et d'affection entre les peuples des deux pays, qui font que les Koweïtiens se sentent chez eux lorsqu'ils visitent le Liban. Il a exprimé sa gratitude à l'émir, au gouvernement et au peuple koweïtiens pour leur soutien et leur solidarité sans faille pendant les crises au Liban. 

Aoun a également souligné l'importance de mener des efforts coordonnés pour relever les défis communs, en particulier dans le domaine de la coopération en matière de sécurité afin de lutter contre le trafic de drogue et les menaces à la sécurité nationale. 

Par ailleurs, le cheikh Fahad a rencontré le président du Parlement libanais, Nabih Berri, à sa résidence à l'ouest de Beyrouth, et le Premier ministre Nawaf Salam au palais du gouvernement dans le centre de Beyrouth. 

Au cours des derniers mois, les relations entre le Koweït et le Liban ont connu des avancées positives visant à renforcer la coopération bilatérale et à rétablir les liens à leur niveau optimal, malgré les défis politiques et sécuritaires régionaux. 

En mai, l'émir du Koweït, Cheikh Mishal Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, lors d'une réunion avec le président Aoun, a réitéré l'engagement du Koweït à soutenir le Liban et à améliorer les relations bilatérales et dans tout le Golfe, en accordant une attention particulière à la coopération en matière de sécurité, notamment contre le trafic de drogue. 

À cette occasion, l'émir a annoncé le renforcement de la représentation diplomatique entre le Koweït et le Liban afin de consolider les relations et de « les ramener à leur niveau optimal », selon un communiqué de la présidence libanaise, soulignant l'intention du Koweït de surmonter les tensions antérieures causées par l'influence du Hezbollah et de l'Iran au Liban.