Le Président a salué le succès de son armée et a décidé de réduire sa présence dans la zone

La France annonce un retrait partiel de ses troupes au Sahel

PHOTO/REUTERS - Soldats français au Mali

Le gouvernement français a décidé de retirer certaines troupes de la région africaine du Sahel. Le président Emmanuel Macron a déclaré que la France pourrait "ajuster" ses opérations après les succès contre les militants djihadistes et l'arrivée de forces européennes supplémentaires. 

Une décision sera prise lors du prochain sommet conjoint entre la France et le G5 Sahel, la force anti-terroriste régionale en Afrique de l'Ouest, qui comprend le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad. Le sommet aura lieu en février à N'djamena, la capitale du Tchad, à l'invitation du président Emmanuel Macron et des chefs d'armées.

La France devrait annoncer un retrait partiel à la mi-février, selon des sources diplomatiques et militaires. Florence Parly, la ministre des forces armées, a déclaré que M. Macron et les chefs d'État de la région discuteront de la situation lors d'un sommet au Tchad le mois prochain. 

La France est le pays occidental ayant la plus grande présence militaire menant des opérations anti-insurrectionnelles au Mali et au Sahel en général, une région désertique de l'Afrique de l'Ouest juste en dessous du désert du Sahara.

Paris a augmenté l'an dernier les effectifs de ses opérations antiterroristes à Berkhane, passant de 600 à 5 100 soldats. Ils ont été envoyés en renfort après le sommet du G5 à Pau. Depuis 2013, au moins 55 soldats français sont morts au Sahel, dans les opérations Serval puis Barkhane.

"Les renforts temporaires que j'ai décidé de déployer ont permis à la force de Barkhane de mettre les groupes terroristes en grande difficulté, qui sont acculés et réduits à des actes de lâcheté", a déclaré M. Macron dans ses voeux annuels du Nouvel An aux militaires.

"Les résultats obtenus par nos forces au Sahel, combinés à l'implication accrue de nos partenaires européens, nous permettront d'ajuster notre effort", a-t-il déclaré, en se référant à l'arrivée de forces spéciales de plusieurs pays de l'Union européenne au cours des derniers mois.

Malgré les louanges de Macron pour les succès remportés contre les militants, la situation reste fragile. Au début de cette année, cinq soldats français ont été tués dans la région et quatre soldats de la paix des Nations unies ont été tués la semaine dernière au Mali. 

Ces militants, liés à Al-Qaïda et à l'État islamique, ont renforcé leur présence dans la région. En conséquence, ces régions sont devenues ingouvernables et la violence ethnique a été alimentée, en particulier au Mali et au Burkina Faso.

Selon un sondage d'opinion publié la semaine dernière, la majorité des Français sont opposés à l'opération au Sahel. Cela a créé une pression sur Macron pour qu'il envisage un nouveau retrait avant l'élection présidentielle de 2022.