L'affrontement Israël-Hamas s'intensifie, faisant au moins 50 morts

Au moins 50 personnes ont été tuées mardi lors d'affrontements entre l'armée israélienne et la milice islamique du Hamas dans la bande de Gaza et dans diverses régions d'Israël. Le croisement des offensives aériennes, couplé à l'agression sur le terrain entre Arabes et Juifs, a conduit à une nouvelle flambée de violence dans la région, comparable seulement à celle enregistrée en 2014, lors de l'intifada dite silencieuse. Pour l'instant, l'escalade de la guerre s'accentue malgré les tentatives de médiation de la communauté internationale.
Des panaches de fumée grise et des débris ont envahi la ville de Gaza après plus de 40 frappes aériennes lancées par l'armée israélienne dans la nuit de mardi à mercredi. L'attaque a tué 48 Palestiniens, dont 14 enfants, et jusqu'à 296 personnes auraient été blessées, selon les derniers chiffres publiés par le ministère de la Santé de Gaza. Plus tôt dans la journée de mercredi, le Hamas a répondu en tirant un missile guidé sur un véhicule israélien patrouillant dans la zone frontalière, faisant un mort et deux blessés. La Cour pénale internationale (CPI) surveille la situation en vue d'éventuels crimes de guerre.

Depuis le début des hostilités, les Forces de défense israéliennes (FDI) ont lancé plus de 1 050 missiles dans le cadre de l'opération "Wall Guardian", tant au centre qu'à la frontière sud du pays, face aux attaques continues du Mouvement de résistance islamique du Hamas. L'armée israélienne affirme avoir tué au moins 20 miliciens et avoir neutralisé lors de la dernière opération le chef du renseignement militaire de l'organisation, Hassan Kaogi, et son numéro deux, Uail Isa, qui était responsable du département du contre-espionnage et du renseignement militaire.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis d'"augmenter l'intensité et la quantité" des bombardements. Le ministre de la défense, Benny Gantz, a déclaré que les opérations militaires se poursuivraient dans la bande de Gaza aussi longtemps que nécessaire. "Ce n'est que lorsque nous aurons atteint le silence total que nous pourrons parler de calme", a déclaré le ministre. "Nous n'écouterons pas les sermons moraux contre notre devoir de protéger les citoyens d'Israël."

Dans le même temps, les factions du Hamas et du Jihad islamique ont confirmé avoir tiré plus de 600 obus sur Israël au cours des dernières 24 heures, dont 130 sur Tel Aviv dans la nuit de mardi à mercredi dans le cadre de l'opération "Épée de Jérusalem", la plus importante de l'histoire du conflit, selon la milice islamique. Les autorités israéliennes ont dû fermer l'aéroport Ben Gourion et détourner des vols vers Chypre, tandis que le Dôme de fer, le système antimissile, a intercepté 98 % des roquettes.
L'offensive aérienne aurait tué au moins une personne à Tel Aviv, portant à 6 le nombre de civils israéliens tués, et 8 autres personnes auraient été blessées. Jusqu'à présent, les victimes israéliennes comprennent deux femmes résidant dans la ville d'Ashkelon, dans le sud du pays, un homme et sa fille de 16 ans de Lod, et une femme de Rishon LeZion, également au sud de Tel Aviv.
Les brigades Ezzeldin Al-Qassam, la branche armée du Hamas, ont menacé d'attaquer Jérusalem si les forces de sécurité israéliennes ne ripostaient pas depuis la mosquée Al-Aqsa - le troisième site le plus sacré pour l'islam - et d'autres zones de Jérusalem-Est. L'organisation a également demandé la libération de toutes les personnes arrêtées lors des récentes manifestations dans le quartier de Shaykh Jarrah, où une foule de colons juifs a tenté d'expulser des familles palestiniennes, ce qui a finalement conduit au déclenchement des affrontements.

Le Mouvement de la résistance islamique a lancé un appel à l'action aux Palestiniens répartis sur le territoire israélien pour "frapper l'ennemi partout où cela est possible". Cette demande a eu un effet et a provoqué de multiples affrontements dans diverses parties du pays. La plus grave a eu lieu à Lod, une ville située à seulement 15 kilomètres de Tel Aviv où le gouvernement a dû déclarer l'état d'urgence après une série d'affrontements.
"La guerre civile a éclaté à Lod", a déclaré hier le maire Yair Revivo. La ville est en proie au chaos après une journée marquée par une confrontation frontale entre Arabes et Juifs dans les rues. Le maire a publiquement accusé des "centaines de voyous arabes" de lancer des "bombes à essence sur des maisons juives". Revivo lui-même est allé jusqu'à comparer la violence et les dégâts dans la ville aux pogroms nazis de la Nuit de cristal. Les images ont montré des synagogues incendiées, mais aussi des rassemblements et des jets de pierres par des groupes juifs d'extrême droite sur des véhicules conduits par des Arabes.

Le porte-parole de l'armée israélienne, Hidai Zilberman, déclare : "L'endurance du Hamas est à bout, mais c'est une organisation qui a de l'endurance. Le conflit ne se terminera pas en 24 heures. Le gouvernement israélien, en place après le blocus politique prolongé, a approuvé lundi dernier une campagne de bombardements contre la bande de Gaza, et a exclu pour l'instant la possibilité d'une incursion terrestre, qui serait définitive pour le déclenchement d'une guerre.

M. Netanyahu a rejeté les propositions de cessez-le-feu avec le Hamas avancées par les Nations unies et l'Égypte et a convoqué une réunion d'urgence avec le ministre de la défense, Benny Gantz, le commissaire de police, Kobi Shabtai, entre autres, afin d'aborder et de réduire les troubles à Lod et d'amorcer une désescalade dans le reste du pays. Le conflit, qui a débuté à Jérusalem avec les premières flambées de violence à la mosquée Al-Aqsa, s'est finalement étendu à tout Israël.