L'Algérie continue de cacher Boualem Sansal, alors que les inquiétudes sur son état de santé grandissent

- Boualem Sansal et la critique du régime Tebboune
- Les enlèvements en Algérie
- Accusations contre six autres influenceurs
« Je suis très préoccupé par son état de santé », a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, après avoir pris contact avec l'épouse de l'écrivain, qui est autorisée à le voir une fois par semaine. Bien que la France ait demandé à exercer sa protection consulaire, les autorités algériennes n'ont pas répondu à cette demande. Barrot est également en contact avec l'avocat de l'écrivain.
Selon les dernières informations, Boualem ne serait plus hospitalisé, ce qui avait déclenché l'alarme en France. Après avoir été libéré, l'écrivain a réintégré la prison où il était détenu dans la banlieue de la capitale algérienne.

Sansal a été arrêté le 16 novembre par les forces de sécurité de l'État à l'aéroport d'Alger après avoir atterri en France, comme l'a confirmé l'agence gouvernementale APS.
Les relations entre les deux pays ont été la principale source de discorde pour parvenir à un accord. Un fossé aggravé par le retrait de l'ambassadeur d'Algérie à Paris.
Boualem Sansal et la critique du régime Tebboune
L'essayiste a toujours maintenu un profil très critique à l'égard de la politique mise en place par le président algérien Abdelmadjid Tebboune, notamment en ce qui concerne sa position sur l'autonomie du Sahara et la République arabe sahraouie démocratique (RASD).
L'écrivain, âgé de 75 ans, est emprisonné depuis novembre dernier en Algérie en vertu de l'article 87 bis du code pénal, « comme acte terroriste ou subversif, tout acte qui porte atteinte à la sécurité de l'Etat, à l'intégrité territoriale, à la stabilité et au fonctionnement normal des institutions ».
Le ministère français des Affaires étrangères a demandé à l'Algérie, dans les plus brefs délais, une décision judiciaire sur le cas de l'arrestation de l'écrivain. La réponse de l'Algérie n'est pas encore parvenue au bureau de Barrot.

Les enlèvements en Algérie
La situation dans laquelle se trouve Boualem Sansal est plus fréquente qu'il n'y paraît. Ces derniers mois, plusieurs militants algériens ont été arrêtés en France.
L'un des cas les plus célèbres est celui de l'influenceur et activiste algérien Youssef Zazou, qui a été arrêté dans la ville française de Brest. L'arrestation était due à une publication sur ses réseaux sociaux, qui comptent environ un demi-million d'adeptes, incitant à la violence et au terrorisme contre l'opposition au régime algérien.

Une semaine plus tôt, la France avait tenté d'expulser un autre influenceur connu sous le pseudonyme de « Doualemn » pour une vidéo sur TikTok contenant des messages incitant à la violence, mais les autorités algériennes lui ont refusé l'entrée dans le pays. Dans ce cas, les forces de l'ordre françaises ont dû faire demi-tour à leur arrivée à Alger, ce qui a été considéré comme un manque de respect et une tentative de l'Algérie d'humilier la France.
Plus récemment, une autre arrestation a été effectuée à l'encontre d'un deuxième influenceur algérien connu sous le nom d'« Imadtintin », qui, comme Zazou, a publié sur ses réseaux des messages contre l'opposition au régime.
Accusations contre six autres influenceurs
Depuis le début de l'année 2025, la France a annoncé qu'un certain nombre d'influenceurs étaient toujours visés par les autorités pour avoir diffusé des vidéos considérées comme des crimes de haine et, dans certains cas, comme des incitations au terrorisme.
Six influenceurs figurent sur cette liste. Selon le ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau, la France ne peut pas laisser des actes violents impunis sur son territoire.