L'ambassadrice des Etats-Unis en Algérie réaffirme la position de Washington sur le Sahara occidental

Avant de terminer sa mission en tant qu'ambassadrice des Etats-Unis en Algérie, Elizabeth Moore Aubin a accordé une interview au média algérien La Patrie pour évoquer des questions régionales telles que la question du Sahara, les relations avec le Maroc et la guerre entre Israël et le Hamas.
Concernant le Sahara occidental, la diplomate américaine a réaffirmé la position de Washington sur cette question, qualifiant la reconnaissance du Sahara par le Maroc de fait "irréversible et historique".

Pour cette raison, l'actuel président Joe Biden n'a pas adopté une position différente, bien que, selon Aubin, l'administration actuelle ait développé une approche différente. "Les États-Unis soutiennent désormais les efforts déployés par le secrétaire général et son envoyé sous l'égide de l'ONU pour trouver une solution durable" au conflit, a-t-elle déclaré, rappelant que ces efforts ont conduit à la nomination de Staffan de Mistura en tant que nouvel envoyé de l'ONU en 2021.
Bien que les négociations n'aient pas repris depuis 2019, Washington continue de considérer le plan d'autonomie marocain comme une solution viable, une position qu'il tient depuis 2008, selon Mme Aubin. "La solution que nous voulons est celle qui répond aux besoins du peuple sahraoui", a-t-elle ajouté.
Ces commentaires ne seront pas approuvés par les partisans du Polisario, notamment l'Algérie, qui fait pression depuis des années contre l'intégrité territoriale du Maroc au Sahara occidental.
L'Algérie héberge, finance, arme et soutient le Front Polisario, un groupe séparatiste qui revendique l'indépendance du Sahara occidental afin de porter atteinte à l'intégrité territoriale et à la souveraineté du Maroc sur ses provinces méridionales.

En ce qui concerne la normalisation des relations entre le Maroc et Israël, l'ambassadeur Aubin a minimisé les inquiétudes concernant les tensions avec l'Algérie. "Il y a beaucoup de questions qui génèrent des tensions", a-t-elle déclaré, soulignant le droit de l'Algérie à prendre ses propres décisions. Toutefois, elle ne considère pas Israël comme une menace pour l'Algérie. "Je ne pense pas que la relation entre le Maroc et Israël ait provoqué des tensions en Afrique du Nord", a déclaré Aubin.
La diplomate a conclu l'entretien en exprimant l'espoir d'un dialogue entre l'Algérie et le Maroc. "Je crois que les Algériens et les Marocains, en tant que voisins, amis et parfois familles, peuvent trouver des solutions s'ils s'assoient et discutent", a-t-elle déclaré.

À cet égard, et en ce qui concerne le Maroc, Aubin a souligné l'importance des liens entre les États-Unis et l'Algérie, notant que les deux pays ont œuvré à l'établissement de relations plus profondes et plus solides.
"Les États-Unis sont les amis de l'Algérie et du Maroc. Nous espérons qu'un jour l'Algérie et le Maroc seront amis", a-t-elle ajouté. "Il n'y a aucune intention de la part des États-Unis de provoquer un conflit entre les deux pays", a précisé Aubin après avoir été interrogé sur l'acquisition par le Maroc d'équipements militaires américains, notamment des missiles Javelin et des systèmes de roquettes à lanceurs multiples HIMARS.
Enfin, Aubin a souligné que ce qu'il retiendra le plus de son séjour à Alger, c'est "la convivialité, l'hospitalité, la générosité", encourageant son successeur à "aller à la rencontre des Algériens, à découvrir le pays et à comprendre qui sont vraiment les Algériens".