L'Equateur suspend la reconnaissance de la RASD

La ministre équatorienne des Affaires étrangères a informé son homologue marocain de cette décision 
<p>La ministra de Asuntos Exteriores de Ecuador, Gabriela Sommerfeld - AFP/GALO PAGUAY&nbsp;</p>
Gabriela Sommerfeld, ministre équatorienne des Affaires étrangères - AFP/GALO PAGUAY

La République de l'Équateur a décidé de suspendre sa reconnaissance officielle de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), qui perd ainsi un soutien international supplémentaire. 

L'Équateur avait reconnu la RASD en 1983 et avait même ouvert une ambassade en 2009, donnant ainsi une couverture diplomatique à une entité qui n'est pas officiellement reconnue par une grande majorité de nations.

La RASD a été constituée en février 1976 au moment où l'Espagne quittait le Sahara occidental en tant que puissance colonisatrice. Cela a marqué le début d'une période de conflit territorial sur le Sahara occidental, un territoire aujourd'hui revendiqué comme indépendant par la RASD et le Front Polisario et comme une région autonome par le Maroc. 

Un niño iza la bandera de la República Árabe Saharaui Democrática (RASD) durante las celebraciones del 47 aniversario de la declaración de unidad nacional del pueblo saharaui, en el campamento de refugiados de Aousserd, a las afueras de la ciudad de Tinduf, en el suroeste de Argelia, el 12 de octubre de 2022 - PHOTO/RYAD KRAMDI / AFP
Un enfant brandit le drapeau de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) lors des célébrations du 47e anniversaire de la déclaration d'unité nationale du peuple sahraoui dans le camp de réfugiés d'Aousserd, à l'extérieur de la ville de Tindouf, dans le sud-ouest de l'Algérie, le 12 octobre 2022 - PHOTO/RYAD KRAMDI/AFP

Quelque 80 pays ont, à un moment ou à un autre, manifesté leur soutien à la RASD en tant qu'entité souveraine, bien que les principaux organismes internationaux et une grande majorité de pays ne reconnaissent pas officiellement l'existence d'un État ou d'une république sahraoui(e). 

La ministre équatorienne des Affaires étrangères, Gabriela Sommerfeld, a informé son homologue marocain, Nasser Bourita, lors d'une conversation téléphonique, de cette décision de suspendre la reconnaissance de la RASD et de la lettre de notification envoyée à la délégation de l'organisation sahraouie à Quito.

Ainsi, l'Equateur porte un coup dur aux postulats indépendantistes sahraouis en cessant de soutenir la RASD et, par conséquent, le Front Polisario. Cette décision s'inscrit dans la lignée de nombreux autres pays qui ont, par exemple, apporté leur soutien à la thèse marocaine pour le règlement du différend sahraoui. 

Le Maroc propose pour le Sahara occidental une formule de large autonomie sous souveraineté marocaine, dans le respect des résolutions de l'Organisation des Nations unies (ONU), avec pour objectif le développement du territoire dans tous les domaines. Selon les postulats marocains, une large capacité d'autonomie serait envisagée pour les autorités sahraouies, la défense et la politique étrangère restant du ressort de l'Etat marocain.

Un vehículo de la ONU llega a la sede de la Misión de las Naciones Unidas para el Referéndum del Sáhara Occidental (MINURSO) en El Aaiún - PHOTO/AFP/FADEL SENNA
Un véhicule de l'ONU arrive au siège de la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) à Laayoune - PHOTO/AFP/FADEL SENNA

De nombreux pays, dont les États-Unis, la France, les Émirats arabes unis, Israël, l'Allemagne et l'Espagne, ont reconnu l'initiative du royaume marocain comme la manière la plus sérieuse, crédible et réaliste de résoudre le problème du Sahara occidental, qui dure depuis près de cinq décennies, depuis que l'Espagne a quitté le territoire en tant que puissance coloniale. 

Le Front Polisario, qui propose la tenue d'un référendum sur l'indépendance, difficile à réaliser, selon divers analystes, en raison de problèmes tels que la nécessité d'établir un recensement des Sahraouis, sachant que certains se trouvent dans ce que le Maroc appelle les « provinces du sud » et d'autres dans les camps de réfugiés en Algérie, où ils souffrent de conditions de vie difficiles, bénéficie d'un soutien international moindre. Cette proposition a moins de soutien international, y compris de la part de l'Algérie, le grand rival politique du Maroc au Maghreb, surtout après la décision de l'État algérien de rompre les relations avec son voisin marocain, qu'il a accusé d'« actes hostiles », en raison de profondes divergences politiques sur des questions telles que le Sahara occidental. 

La décision de l'Équateur de suspendre la reconnaissance de la RASD ouvre un nouveau chapitre dans les relations entre le Maroc et le pays sud-américain, ce qui pourrait conduire à des relations diplomatiques plus étroites et plus fructueuses entre les deux pays.