L'Espagne et la Mauritanie s'engagent à lutter contre l'immigration clandestine

Ils ont également signé un « protocole d'accord » sur la « migration circulaire »
El presidente de Mauritania, Mohamed Ould Cheikh Ghazouani (derecha), habla con el presidente español, Pedro Sánchez, durante su visita a Nouakchott - PHOTO/ LA MONCLOA
Le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh Ghazouani (à droite) s'entretient avec le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez lors de sa visite à Nouakchott - PHOTO/ LA MONCLOA
  1. Migration circulaire

L'Espagne et la Mauritanie ont convenu mercredi de collaborer dans la lutte contre l'immigration clandestine, à l'occasion d'une tournée du Premier ministre espagnol Pedro Sánchez dans trois pays africains afin de contenir les arrivées irrégulières sur leurs côtes.

Dans une déclaration commune, les deux gouvernements se sont engagés à « travailler ensemble pour promouvoir une migration sûre, ordonnée et régulière » et à garantir « un traitement juste et humain aux migrants ».

Migrantes africanos, parte de un grupo de 186 migrantes a bordo de dos pateras, llegan a bordo de un cayuco al puerto de La Restinga en la isla canaria de El Hierro el 27 de agosto de 2024 - AFP/ANTONIO SEMPERE
Des migrants africains, faisant partie d'un groupe de 186 migrants à bord de deux petites embarcations, arrivent à bord d'un cayuco (canot pneumatique) au port de La Restinga sur l'île canarienne d'El Hierro, le 27 août 2024 - AFP/ANTONIO SEMPERE

Le dirigeant socialiste, qui a été reçu mardi à Nouakchott par le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a appelé à une attitude ferme à l'égard des réseaux de passeurs et à un traitement humain des migrants.

« L'immigration n'est pas un problème, mais une nécessité qui s'accompagne de certains problèmes », a-t-il déclaré. « Nous devons lutter contre les mafias qui pratiquent le trafic d'êtres humains et jouent avec les vies humaines » et qui profitent “des conditions terribles et du désespoir de ceux qui ont recours à l'immigration clandestine”, a-t-il ajouté.

M. Sánchez, qui subit la pression intérieure de la crise migratoire, avec une forte augmentation du nombre de migrants entrant dans son pays, se rend en Gambie mercredi et au Sénégal jeudi.

Ces trois pays, situés sur la côte atlantique du continent, sont le point de départ de milliers d'Africains qui tentent de rejoindre l'Europe à la recherche d'un avenir meilleur en traversant la mer, principalement par l'archipel espagnol des Canaries. Des milliers de personnes ont trouvé la mort au cours de cette traversée ces dernières années.

Migration circulaire

Dans la déclaration commune, les deux gouvernements « insistent sur la nécessité de lutter contre le racisme et la xénophobie ».

Ils ont également signé un « protocole d'accord » sur la « migration circulaire » : l'Espagne informera la Mauritanie de ses besoins en main-d'œuvre et la Mauritanie sélectionnera les candidats dans le cadre d'un « projet pilote » d'une durée initiale d'un an, qui accordera une attention particulière aux jeunes et aux femmes.

Les candidats seront interrogés et, si nécessaire, sélectionnés. Il leur sera demandé d'obtenir un visa, de signer un contrat et de s'engager à rentrer dans leur pays à la fin du contrat.

L'Espagne a déjà appliqué cette formule « avec succès » avec d'autres pays, a déclaré M. Sánchez, qui a annoncé que l'Espagne allouerait un demi-million d'euros à une initiative de formation en Mauritanie.

Selon une source de la présidence espagnole, la Mauritanie accueille actuellement quelque 200 000 réfugiés victimes de l'instabilité dans la région du Sahel, dont de nombreux Maliens, qui pourraient migrer vers les îles Canaries.

On ne connaît pas le montant total des accords qui seront signés avec ces pays - principalement la Mauritanie, où M. Sánchez s'est déjà rendu en février - pour les aider et les encourager à intensifier leurs efforts afin d'empêcher cette migration illégale.

Entre le 1er janvier et le 15 août de cette année, 22 304 migrants sont arrivés aux Canaries, contre 9 864 pour la même période en 2023, soit une augmentation de 126 %.