Le Liban cherche à relancer les négociations sur la frontière maritime avec Israël

Israël et le Liban sont enfermés dans un conflit historique sur les frontières maritimes qui est dans l'impasse depuis que les pourparlers sous médiation américaine ont été reportés en novembre dernier sans nouvelle date. Israël a accusé le Liban de changer trop souvent de position sur la limitation de la frontière maritime.
Les négociations entre Israël et le Liban ont débuté en octobre, les deux délégations se rencontrant sur une base de l'ONU, afin de résoudre un différend sur leurs frontières maritimes qui a retardé l'exploration des hydrocarbures dans une zone potentiellement riche en gaz. La zone contestée a une superficie de 860 kilomètres carrés et, selon les deux pays, elle est située dans leur zone économique exclusive respective.

Israël et le Liban sont officiellement en guerre et ont rompu tous les liens diplomatiques. La frontière terrestre est le théâtre de conflits depuis un certain temps déjà. Les deux pays négocient depuis des mois sur la zone qui correspond à chacun d'eux. Le Liban réclame 1 430 kilomètres carrés (552 miles carrés) supplémentaires plus au sud, qui comprennent une partie du champ gazier israélien de Karish, selon l'expert libanais en énergie Laury Haytayan.
Ces négociations ont été qualifiées d'"historiques" par l'ancien secrétaire d'État américain Mike Pompeo. Cependant, dès le début, les responsables libanais et israéliens ont minimisé tout espoir que ces pourparlers puissent être le début d'un processus de paix ou d'une normalisation des relations entre les deux pays.

Après des mois de silence sur ces discussions, le président libanais Michel Aoun a annoncé en juin dernier qu'il espérait poursuivre des négociations indirectes avec Israël, sous la médiation des États-Unis, sur la démarcation de la frontière maritime. Aoun a exprimé ce souhait lors d'une rencontre avec John Desrocher, chef de la délégation américaine chargée de la médiation des pourparlers sur la frontière indirecte entre le Liban et Israël.
Aoun a récemment remis l'accent sur le différend relatif à la frontière maritime et a exprimé son espoir de reprendre les négociations sur la démarcation de la frontière avec Israël "sans conditions préalables". Une demande formulée lors d'une rencontre entre le président libanais et la coordinatrice spéciale des Nations unies au Liban, Joanna Wronecka.

Au cours de la réunion, Aoun a souligné que "le Liban, qui est attaché à la mise en œuvre de la résolution 1701, souhaite la prolongation des forces internationales opérant dans le Sud (FINUL) sans aucun changement dans la mission, étant donné le rôle qu'elle a joué avec l'armée libanaise dans le maintien de la stabilité dans la région depuis 2006". Le président libanais a également souligné que la coordination permanente entre la FINUL et l'armée libanaise est une "garantie pour éviter tout problème ou accident avec la population", exprimant son espoir de reprendre les négociations indirectes avec Israël pour délimiter les frontières maritimes sud "sans conditions préalables dans l'intérêt des parties concernées".
Dans le même ordre d'idées, Wronecka a informé le président Aoun que le Conseil de sécurité des Nations unies se réunira le 22 juillet pour présenter le rapport périodique sur la résolution 1701. La session du Conseil de sécurité abordera également la situation au Liban, ainsi que les développements politiques, économiques et sociaux.