Le Maroc et la Mauritanie renforcent leur coopération militaire et sécuritaire pour faire face au terrorisme

Afin de renforcer le partenariat militaire bilatéral, le général de corps d'armée Mohamed Bariz, inspecteur général des forces armées royales marocaines, a rencontré son homologue mauritanien, le commandant de l'état-major général des forces armées, le général de corps d'armée Mokhtar Bellah Chaabane.
Tous deux ont exprimé leur volonté de renforcer la coopération pour le contrôle et la protection de la frontière commune, notamment après le bombardement de la ville marocaine de Smara par le Front Polisario.
Depuis des années, le Maroc et la Mauritanie ont conclu plusieurs accords de coopération dans la lutte contre le terrorisme, ainsi que dans la lutte contre le crime organisé, les bandes criminelles, le trafic de drogue et le trafic d'armes. Cette collaboration s'appuie sur le Mémorandum d'entente (MoU) par lequel le Comité militaire mixte mauritano-marocain a été créé pour renforcer les relations bilatérales dans le domaine de la défense.
Afin de renforcer ce partenariat, les deux parties ont tenu la semaine dernière à Nouakchott une séance de travail de la Commission militaire mixte, au cours de laquelle elles ont discuté de "la coopération militaire et sécuritaire et des questions relatives à la sécurité et à la stabilité de la région".
Comme l'a souligné le Commandement général des Forces armées royales marocaines dans un communiqué, cette réunion vise à "améliorer la coopération militaire bilatérale dans les différents domaines de la formation et de l'entraînement conjoints".
Au cours de la réunion, l'inspecteur général des forces armées royales marocaines a salué la qualité de la coopération maroco-mauritanienne et ses résultats positifs dans le domaine de la sécurité et de la défense, soulignant l'importance d'accroître l'échange d'expériences et de connaissances entre les forces armées des deux pays voisins et de contribuer ainsi à la promotion de la sécurité et de la stabilité dans la région.

La réunion dans la capitale mauritanienne a également été l'occasion pour les deux parties de planifier conjointement des activités jusqu'en 2024. Elle a également eu lieu à la veille de l'ouverture d'un consulat mauritanien à Casablanca, conformément aux directives du président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani.
Des sources diplomatiques ont confirmé à Al-Arab que la nouvelle représentation diplomatique entrera en fonction dans les prochains jours, affirmant également que cette démarche s'inscrit dans le cadre de l'amélioration continue des relations entre le Maroc et la Mauritanie depuis l'arrivée au pouvoir de Ghazouani, l'actuel président ayant pris une série de mesures visant à rétablir les relations entre les deux nations.
Nouakchott a exprimé à plusieurs reprises sa volonté de renforcer les relations avec Rabat et de les développer dans le sens des intérêts communs des peuples marocain et mauritanien, considérant le Royaume comme un partenaire fort et stratégique au niveau régional.

Après les attentats de Smara, le Maroc et la Mauritanie sont prêts à renforcer le partenariat anti-terroriste
Les analystes consultés par Al Arab ont lié cette réunion aux récentes attaques du Front Polisario dans la ville de Smara qui ont fait un mort et trois blessés. Après la revendication du groupe sahraoui, le représentant du Maroc auprès des Nations unies, Omar Hilal, a qualifié l'attentat "d'acte terroriste et de menace pour ceux qui y sont impliqués".
Mohamed El-Ghali, professeur de sciences politiques à l'université Cadi Ayyad de Marrakech, précise aux médias arabes que cette rencontre s'inscrit "dans le cadre des relations de coopération et de partenariat entre le Royaume du Maroc et l'Etat de Mauritanie", soulignant que cette coopération comprend des aspects économiques, sociaux, politiques, sécuritaires et militaires.
"Cette visite intervient après les événements survenus dans la ville de Smara, des incidents terroristes liés à des fuites à la frontière commune", a-t-il ajouté.

Selon El-Ghali, cette réunion confirmera "sans aucun doute" la nécessité de contrôler les frontières et de les protéger contre tous ceux qui tentent de perpétrer de tels actes terroristes "pour plonger la région dans l'instabilité". C'est pourquoi "le partenariat et la coopération sont une priorité pour contrôler les frontières et prévenir toutes les formes de criminalité qui peuvent affecter les populations", ajoute-t-il.
D'autre part, cette rencontre intervient à un moment où les relations maroco-mauritaniennes sont marquées par la stabilité, concrétisée par une série de visites mutuelles de membres des gouvernements des deux pays, ainsi que par la tenue d'une série de réunions de haut niveau sur des questions militaires, sécuritaires, politiques, économiques, culturelles et sportives.
Cette rencontre coïncide également avec un certain nombre de développements dans les régions du Sahel et du Sahara, notamment suite à la session du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur le Sahara et l'adoption de la Résolution 2703.

De même, cette rencontre entre les deux chefs militaires "confirme la stratégie de coopération entre le Royaume du Maroc et la Mauritanie dans divers domaines, ainsi que le fait que pour relever tous les défis, il faut un partenariat", explique El-Ghali.
Les deux pays se sont engagés à renforcer et à promouvoir la sécurité et la stabilité en Afrique du nord, ainsi qu'au Sahel, puisque la Mauritanie partage une frontière avec le Mali et le Sénégal.
Par conséquent, si "les efforts ne sont pas combinés et coordonnés, les risques pourraient constituer une menace pour la sécurité et la protection des citoyens dans chacun de ces deux pays", ajoute-t-il.