Mike Pompeo entame une tournée européenne afin de désamorcer les tensions en Méditerranée orientale

L'agenda international est toujours serré et la pandémie n'a interrompu ni les conflits ni les sommets diplomatiques de haut niveau. Alors que l'Europe commence à voir le début de la deuxième vague de la pandémie, le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, arrive sur le Vieux Continent dans le but d'apaiser les tensions en Méditerranée orientale. La première étape de ce petit tour européen est la ville grecque de Thessalonique, que Pompeo visitera ce lundi pour rencontrer son homologue grec, Nikos Dendias.
Suite à ce premier contact, une visite en Crète est prévue mardi pour une rencontre bilatérale entre Pompeo et le Premier ministre de l'île, Kyriakos Mitsotakis, et une visite à la base navale de l'OTAN dans la baie de Souda, selon les services de presse du ministère américain des affaires étrangères.
Les tensions entre Athènes et Ankara ont augmenté ces dernières semaines en raison de leur différend sur les zones maritimes de la Méditerranée qui contiennent du pétrole. Cet été, la Turquie a envoyé des navires de prospection dans les territoires revendiqués avec la Grèce, de sorte que cette dernière a répondu par des exercices militaires. Des avions et des manœuvres militaires ont été déployés dans les eaux de la Méditerranée orientale, illustrant les désaccords sur la table de négociation entre Chypre, la Grèce et la Turquie. Le croisement des accusations mutuelles est également un exemple de l'escalade qui a eu lieu pendant les mois d'été.
Recep Tayyip Erdogan, le président turc, a même mis en garde Emmanuel Macron, le président français et ardent défenseur de la Grèce et de ses intérêts en Méditerranée, de ne pas « jouer avec la Turquie » et a souligné que la France était responsable de la mort d'un million d'Algériens.
Face à ces déclarations incendiaires et à l'escalade militaire, les États-Unis estiment qu'il est nécessaire de reprendre le dialogue, en particulier entre les pays qui sont membres d'une organisation militaire parrainée par les États-Unis, l'OTAN. Washington craint un incident qui pourrait déclencher un conflit encore plus important et a appelé à éviter des mesures unilatérales qui pourraient alimenter les tensions, exhortant la Grèce et la Turquie à parvenir à un accord, selon les déclarations d'un haut responsable américain participant à la tournée européenne lors d'une conversation avec des journalistes dimanche.
La visite à Thessalonique est également un moyen de se rapprocher de la région des Balkans, dans laquelle les Etats-Unis ont un grand intérêt, selon le Département d'Etat américain. Après cette étape dans les Balkans, Pompeo se rendra ce mercredi et jeudi à Rome pour rencontrer à nouveau les autorités italiennes et rappeler de manière particulière les efforts du gouvernement de Donald Trump pour dissuader ses alliés européens d'accepter le groupe chinois Huawei dans le développement de leurs réseaux de téléphonie mobile 5G ultra-rapides.
Mike Pompeo participera également au Vatican à une réunion sur la liberté religieuse organisée par l'ambassade américaine auprès du Saint-Siège. Pompeo s'exprimera au cours de cette réunion contre la brutalité de la Chine envers ses minorités, dont celles qui professent l'Islam. La dernière étape de la tournée sera Dubrovnik en Croatie vendredi prochain.