Le président algérien limoge à la surprise générale le ministre de la communication
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a procédé mardi au limogeage surprise du ministre de la Communication, Mohamed Bouslimani, qui occupait ce poste depuis fin 2021, sans révéler les raisons de sa décision.
"Le secrétariat général du ministre a été chargé de la gestion des affaires courantes", a indiqué la présidence dans un communiqué publié mardi soir.
Ce limogeage intervient trois mois après que le président a procédé à un important remaniement du gouvernement d'Aïmene Benabderrahmane, qui a touché onze portefeuilles, dont celui du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, au milieu de diverses crises diplomatiques avec l'Espagne et le Maroc.
L'homme politique a joué un rôle important dans la crise démocratique entre Alger et Madrid, provoquée par le changement de position du gouvernement espagnol sur le Sahara occidental en mars 2022 et qui s'est aggravée lorsque l'Algérie a décidé en juin 2022 de suspendre le traité d'amitié algéro-espagnole.
L'Algérie a également agi de la sorte dans sa confrontation avec le Maroc voisin, avec lequel elle a rompu ses relations diplomatiques en août 2021 en raison de ses "actions hostiles", notamment son soutien présumé à deux groupes d'opposition qu'Alger qualifie de mouvements terroristes : le Rachad islamiste et le Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK).
Le ministre du Commerce et proche du chef de l'État, Kamel Rezig, a également été écarté après un mandat marqué par des controverses continues, comme sa volonté de sanctionner les commerces utilisant une langue autre que l'arabe et sa campagne contre "les produits contenant des couleurs ou des symboles contraires aux valeurs morales" en référence à l'arc-en-ciel, symbole de la communauté LGBT.
Depuis son arrivée au pouvoir en 2019, Tebboune a procédé à de nombreux remaniements, et à peine un mois plus tôt, l'agence étatique APS avait évoqué un président "furieux" contre le cabinet de Benabderrahmane pour sa "cadence dans le traitement de nombreux dossiers" et sa mauvaise interprétation des "orientations présidentielles".
