La pression monte sur Mahmoud Abbas alors que la guerre entre Israël et le Hamas s'intensifie

La popularité du président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, est en baisse en Cisjordanie depuis un certain temps. L'absence d'élections, le faible niveau de vie des citoyens et la coopération avec Israël en matière de sécurité sont quelques-uns des points les plus critiqués par ses opposants.
Nombre de ses détracteurs estiment que Abbas est déconnecté de la réalité et des souffrances du peuple palestinien, et que l'Autorité palestinienne "s'assimile de plus en plus, soit par l'inaction, soit par la coopération en matière de sécurité, à la politique d'Israël", comme le souligne le politologue Xavier Guignard dans un entretien accordé à l'AFP.
Selon les données publiées par le Palestinian Center for Survey and Policy Research en septembre dernier, 68 % des Palestiniens souhaitent la démission d'Abbas. Les chiffres montrent également que 58 % des personnes interrogées soutiennent la "lutte armée" pour mettre fin à "l'occupation israélienne", contre 20 % qui sont favorables à un règlement négocié. Par ailleurs, 24 % des personnes interrogées sont favorables à une "résistance pacifique".
La popularité d'Abbas a nettement diminué avec le déclenchement du conflit entre Israël et le Hamas le 7 octobre, ce qui réduit les chances qu'il prenne le pouvoir dans la bande de Gaza à la place du groupe terroriste.
Hundreds take to the streets in Ramallah shouting in "The people want the fall of the President," protesting Mahmoud Abbas' perceived inaction against the war between Israel and Gaza pic.twitter.com/vRFo7rA0iq
— Gianluca Pacchiani (@GLucaPacchiani) October 17, 2023
Si un grand nombre de Palestiniens sont mécontents du pouvoir du Hamas, comme l'ont montré les manifestations qui ont eu lieu à Gaza cet été et qui se sont soldées par des morts et des disparitions, beaucoup d'autres ont choisi de défendre l'organisation dans la guerre qui l'oppose à Israël.
C'est pourquoi, après la publication par l'agence de presse palestinienne officielle Wafa de déclarations d'Abbas soulignant que "les politiques et les actions du Hamas ne représentent pas le peuple palestinien", de nombreux citoyens ont exprimé leur rejet de ces commentaires et du dirigeant de Cisjordanie. Par la suite, face à la vague de critiques, la déclaration a été retirée.
“hamas actions do not represent palestinians.”
— ian bremmer (@ianbremmer) October 15, 2023
- palestinian president mahmoud abbas, demanding immediate release of hostages pic.twitter.com/3rpoul2xXk
Contrairement à de nombreux dirigeants arabes, M. Abbas a également condamné le meurtre de civils "des deux côtés", une position qu'il a réaffirmée lors de sa rencontre avec le secrétaire d'État américain Antony Blinken à Amman la semaine dernière.
La colère contre Abbas en Cisjordanie s'est considérablement accrue après l'attaque de l'hôpital Al-Ahli de Gaza, un incident que plusieurs analystes ont lié à un missile raté lancé à l'intérieur même de l'enclave palestinienne.
Had the opportunity to meet with Palestinian Authority President Abbas to discuss the abhorrent terrorist attacks by Hamas against Israel. I detailed U.S. efforts to coordinate with partners to prevent the conflict from widening. pic.twitter.com/UVNTo3aNJU
— Secretary Antony Blinken (@SecBlinken) October 13, 2023
Cette catastrophe a déclenché une vague de protestations dans tout le Moyen-Orient contre Israël et les États-Unis. Des manifestations ont également eu lieu dans les territoires palestiniens, comme à Ramallah, la capitale administrative de la Cisjordanie, pour demander la démission d'Abbas en raison de sa position et de son inaction face à la guerre. Des affrontements entre manifestants et membres des forces de sécurité palestiniennes ont également eu lieu dans d'autres villes telles que Naplouse, Tubas et Jénine.