Succès de l'opération antiterroriste à Almeria

Coup au terrorisme djihadiste en Espagne. La Police nationale a arrêté à Almeria un citoyen britanno-égyptien, vétéran de la guerre en Syrie et en Irak, qui était l'un des combattants étrangers les plus recherchés de toute l'Europe. En fait, il y quelques ans, on a identifié le terroriste arrêté aujoud'hui à la ville andalouse comme Jihad John, le britannique responsable du meurtre du journaliste américain James Foley; une supposition qui était fausse.
L'opération, au cours de laquelle deux autres personnes ont été arrêtées, a été coordonnée par le Commissariat général à l'information avec le Commissariat provincial d'Almeria, le Centre national de renseignement et les forces de sécurité d'autres pays.
Le terroriste en question a été identifié comme étant Abdel Majed Abdel Bary, selon diverses sources. La police décrit son profil criminel comme « extrêmement violent » et confirme qu'il a été actif dans la zone frontalière syro-irakienne pendant des années. Abdel Bary, 29 ans, est également apparu dans plusieurs publications audiovisuelles et écrites sur le réseau de communication Daech.
Un citoyen algérien de 28 ans, Abdeizerrak Seddiki, a également été arrêté, selon le journal Vozpópuli. L'identité du troisième détenu est toujours en cours de détermination. Les responsables de la lutte antiterroriste espèrent également clarifier les relations qu'ils entretenaient avec Abdel Bary. On ne sait pas s'il s'agit également de combattants retournés ou s'ils ont simplement fourni un soutien logistique et sécuritaire au terroriste égyptien.
Selon la communication publiée par la direction générale de la police, l'enquête a été complexe et s'est concentrée sur la manière dont le terroriste a pu atteindre Almeria. Il semble qu'Abdel Bary et ses deux compagnons soient arrivés illégalement d'Afrique du Nord. Une fois à Almeria, ils ont pris de sévères mesures de précaution pour éviter d'être repérés. Il est précisé qu'ils suivaient également les règles de confinement imposées pour contenir la propagation du coronavirus.
Les arrestations ont eu lieu à leur domicile, situé près de la Puerta de Purchena, au centre de la ville andalouse.

Pendant un certain temps, au début de la domination de Daech sur le territoire de la Syrie et de l'Irak, on a spéculé sur le fait qu'Abdel Bary pourrait être le terroriste connu sous le nom de « Jihad John », chargé de l'exécution de divers otages tels que les journalistes américains Steven Sotloff et James Foley, l'informateur japonais Kenji Goto ou les travailleurs humanitaires Daid Haines et Alan Henning.
« Jihad John » était l'un des personnages les plus visibles et charismatiques de Daech pendant sa période de splendeur et, dans une vidéo, il a même menacé directement l'ancien président américain Barack Obama.
Cependant, l'hypothèse d'Abdel Bary a été invalidée lorsque les services de renseignement britanniques ont pu identifier comme l'énigmatique terroriste à Mohammed Emwazi, un autre ressortissant britannique d'origine égyptienne qui, comme Abdel Bary, était un rappeur. Daech lui-même a certifié la mort de « Jihad John » à la fin de 2015 lors d'une frappe aérienne d'un drone.

En 2015, quelques mois avant cet attentat, Abdel Bary avait fait défection des rangs du groupe terroriste. Il est resté quelque temps en Turquie à la recherche d'un moyen de retourner sur le sol européen, comme l'a reconnu sa fiancée, une citoyenne espagnole qui a été arrêtée en 2015 à l'aéroport de Barajas. Elle avait l'intention de se rendre à Istanbul avec un faux passeport pour rencontrer son futur mari.
Elle a été jugée pour collaboration avec une organisation terroriste et condamnée à deux ans de prison, mais n'a pas mis les pieds en prison car elle n'avait pas de casier judiciaire. Depuis que sa fiancée a fourni ces informations aux enquêteurs, Abdel Bary était dans la ligne de mire de tous les services de sécurité et de renseignement du continent européen. La Guardia Civil était sur sa piste depuis des années.
Selon le journaliste Alejandro Requeijo, le djihadiste égyptien était sous étroite surveillance depuis son arrivée en Espagne. Les informations clés pour son arrestation ont été fournies par le CNI, selon Requeijo.