Tebboune appelle à la "discipline et à la confidentialité" dans les affaires de l'État
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a exhorté les ministres et les fonctionnaires à faire preuve de prudence dans la gestion des affaires publiques. Selon une déclaration de l'agence de presse algérienne APS, Tebboune les a exhortés à "veiller tout particulièrement à respecter ce qui est discuté en Conseil des ministres et lors des réunions du gouvernement", car "il y va de la crédibilité de l'État". Le président algérien appelle donc à la "discipline et à la confidentialité".
Avec ce nouvel ordre interne, le gouvernement algérien tente de mettre fin aux fuites et à la divulgation de secrets d'État, ce qui, comme le souligne Al-Arab, se produit depuis les dernières années du mandat de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika.
La note de l'agence algérienne souligne que la gestion du Palais El Mouradia "n'est plus informelle et désordonnée, comme elle l'a été pendant plus de deux décennies". "Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, joue un rôle fondamental dans la gestion des affaires de l'État", ajoute le texte.
L'APS souligne également que Tebboune "a modernisé et professionnalisé" le fonctionnement des structures de la présidence algérienne. Cependant, ces dernières années, il y a eu un certain "chaos et une fragilité" internes, selon Al-Arab. Des analystes expliquent au quotidien arabe que la divulgation de secrets d'État est le résultat de "conflits et d'interactions entre les branches du pouvoir et les institutions".
L'APS affirme que "l'époque des fausses rumeurs est révolue" et qu'aucun média "ne s'aventure à spéculer". "Rien n'est divulgué avant la publication du communiqué de presse de la présidence", ajoute-t-il. À différentes reprises, des rumeurs sont venues assombrir les affaires de l'État, ainsi que la crédibilité des institutions aux yeux du public.
L'une des fuites les plus récentes concerne la nomination d'Abdulaziz Nuwait Choueiter au poste de directeur de la sécurité de l'Armée au sein du service de renseignement. La nouvelle a circulé sur plusieurs sites web et blogs plusieurs jours avant l'annonce officielle, "ce qui confirme le désordre de l'information au sein des institutions étatiques", note le quotidien arabe.
Ce sont précisément les questions liées au renseignement algérien qui ont fait l'objet des fuites les plus récentes. Les changements continus au sein de l'institution révèlent son instabilité, ainsi que les luttes de pouvoir internes. Les modifications dictées par le sommet du gouvernement s'étendent également au cabinet lui-même, puisque Tebboune a récemment annoncé une nouvelle restructuration de l'exécutif avec des changements dans des ministères aussi importants que l'Intérieur et la Santé.
Avec ce nouvel ordre, Alger cherche à mettre fin à toutes les tentatives de fuites dans le but de renforcer la stabilité du gouvernement et de gagner en crédibilité aux yeux de l'opinion publique au milieu d'une profonde crise sociale et économique.
