La tension monte en Crimée après les dernières manœuvres militaires ukrainiennes à la frontière

La région de Crimée, annexée illégalement par la Russie en 2014, assiste à des manœuvres menées par l'armée ukrainienne sur le territoire environnant. Comme indiqué par le commandement des forces conjointes de l'Ukraine, les manœuvres ont consisté en une préparation aux conditions de combat avec des chars et de l'artillerie. "Les unités de chars et d'artillerie subordonnées au commandement des forces conjointes ukrainiennes s'entraînent dans des conditions de combat", explique Sergei Nayev, lieutenant général de l'armée ukrainienne.
Ces mouvements interviennent un jour seulement après les actions russes près de la frontière ukrainienne menées, selon Moscou, en réponse aux "provocations" perpétrées par les États-Unis et l'OTAN. Le ministre russe de la défense, Sergei Shoigu, a confirmé les récentes manœuvres lors d'une réunion avec les dirigeants militaires russes : "En trois semaines, nous avons réussi à déplacer deux armées et trois groupements des forces de débarquement vers les frontières occidentales de notre pays, vers les zones d'entraînement". Ces actions sont une réponse à ce que, dit-il, le pays présidé par Joe Biden et l'OTAN ont fait et peuvent faire, pour lesquels ils disent rester en alerte et sont prêts à agir en conséquence des décisions qui pourraient être prises depuis Washington.

"Si la situation s'aggrave, nous ferons bien sûr tout notre possible pour assurer notre propre sécurité et celle de nos citoyens, où qu'ils se trouvent." Ce sont les mots du vice-ministre des affaires étrangères Sergei Riabkov. Toutefois, l'OTAN a pris ses distances par rapport aux accusations de Moscou et a exprimé sa volonté de rétablir la stabilité dans les zones frontalières de la Crimée. Le secrétaire général de l'Alliance atlantique, Jens Stoltenberg, a déclaré lors d'une conférence de presse que "le renforcement considérable des capacités militaires russes est injustifié, inexplicable et très inquiétant. La Russie doit mettre un terme à cette montée en puissance, arrêter les provocations et procéder à une désescalade immédiate".
M. Stoltenberg a également exprimé ses condoléances pour la mort d'un militaire ukrainien - deux autres ont été blessés - après l'incident qui a résulté de la violation du cessez-le-feu dans les régions séparatistes de l'est. Ce qui est inquiétant, c'est que cette attaque n'est pas nouvelle, puisqu'elle a été précédée de plusieurs autres au cours des derniers jours, ce qui a déclenché des signaux d'alarme à Kiev, a rapporté l'agence locale Ukrinform. C'est l'une des raisons pour lesquelles l'OTAN envisage diverses stratégies pour accroître son soutien au pays ukrainien face à la montée des tensions dans la région.

"L'OTAN est du côté de l'Ukraine". C'est ce qu'a clairement indiqué le secrétaire général de l'organisation, qui manifeste ce soutien à Kiev depuis un certain temps. Récemment, des manœuvres conjointes ont eu lieu, ainsi qu'une présence accrue dans la région de la Baltique et de la mer Noire. Sans oublier, bien sûr, l'augmentation des investissements de l'OTAN dans la politique de défense. Jens Stoltenberg a profité de la conférence de presse pour condamner, une fois de plus, l'annexion illégale par la Russie du territoire de la Crimée, ainsi que la reconnaissance de la souveraineté ukrainienne sur la région.
Dmytro Kuleba, ministre ukrainien des Affaires étrangères, a remercié le secrétaire général de l'OTAN pour ses propos et a déclaré que "la Russie ne prendra plus personne par surprise", faisant référence à l'occupation de la Crimée. En outre, il s'est montré très critique à l'égard des personnes qui associent l'Ukraine à un satellite russe, ce à quoi il a répondu de manière très énergique, car, dit-il, le pays présidé par Vladimir Poutine "doit comprendre que l'Ukraine appartient au monde démocratique et occidental". Et l'Occident ne permettra pas à la Russie de briser la souveraineté et la démocratie ukrainiennes".

Ce qui est clair pour l'OTAN comme pour Kiev, c'est qu'il est vital d'éviter à tout prix une confrontation directe, ce qu'ils n'envisagent dans aucun scénario. Cependant, les derniers mouvements russes ne laissent pas de place au calme, aussi M. Kuleba déclare-t-il que "les mesures dont nous parlons peuvent sembler avoir un coût élevé. Mais le prix de la prévention sera toujours inférieur au prix de la guerre et de l'atténuation de ses conséquences. Il est préférable d'agir maintenant pour empêcher la Russie d'aggraver la situation".