Tim Lenderking retourne au Yémen pour tenter de mettre fin au conflit le plus rapidement possible

Tim Lenderking, l'envoyé spécial américain pour le Yémen, s'est rendu à nouveau dans la zone de conflit dans le but de rapprocher les positions et d'essayer de trouver une solution à une guerre qui continue de faire des centaines de milliers de victimes civiles. Pendant ce temps, les milices Houthi continuent d'avancer avec une offensive pour tenter de prendre le contrôle du dernier point de soutien du gouvernement internationalement reconnu, situé dans le nord du pays.
Lenderking a été nommé durant les premiers jours de Joe Biden en tant que signe de la nouvelle position que le président américain entend adopter. L'inquiétude des États-Unis face à ce qui est déjà la plus grande catastrophe humanitaire depuis la création des Nations unies est aujourd'hui à son comble. Preuve en est ce nouveau voyage de l'envoyé spécial qui traversera plusieurs pays du Golfe dans un périple qui le maintiendra sur place au moins jusqu'au 3 mars, selon la déclaration du Département d'Etat. La déclaration indique qu'"ils se concentreront sur la double approche américaine pour mettre fin au conflit au Yémen : une solution politique durable et une aide humanitaire pour le peuple yéménite".

Ainsi, le pays dirigé par Joe Biden se montre plus préoccupé, non seulement par le conflit armé, mais aussi par les vies humaines qui en subissent les conséquences. Ces actes sont loin de ce à quoi Donald Trump nous avait habitués pendant ses quatre années de mandat, où l'aide humanitaire n'a jamais été une de ses priorités. Le département d'État a ajouté que M. Lenderking rencontrera également de hauts fonctionnaires du gouvernement dans la région et l'envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen, Martin Griffiths.
La visite de Tim Lenderking intervient deux semaines seulement après qu'il se soit rendu dans le territoire voisin pour des entretiens avec l'Arabie Saoudite. Le Royaume tente de renforcer les relations avec la Maison Blanche après le départ de son grand allié Trump et d'inverser le refroidissement des relations qui, jusqu'à son départ, étaient très étroites. Cependant, l'administration Biden maintient qu'avec le prince héritier, Mohammed bin Salman, elle n'a pas l'intention de s'asseoir pour négocier. A son retour à Washington, M. Lenderking a expliqué la raison de cette succession d'actions américaines dans la région du Golfe, qui sont menées "pour dynamiser les efforts diplomatiques internationaux avec nos partenaires du Golfe, les Nations unies et d'autres organisations afin de créer les conditions adéquates pour un cessez-le-feu et pousser les parties vers un accord négocié pour mettre fin à la guerre au Yémen".

Depuis que Joe Biden a décidé de retirer l'"étiquette" d'organisation terroriste à la milice Houthi, de nombreux détracteurs sont sortis et ont exprimé la futilité de cette décision. Des semaines plus tard, on peut constater que ce que la Maison Blanche pensait pouvoir rapprocher les positions en faveur de la paix tant désirée, a eu l'effet inverse. Les attaques des Houthis n'ont pas cessé - en particulier les opérations continues contre l'Arabie Saoudite - et leur objectif de prendre le contrôle de Marib, le dernier bastion du gouvernement internationalement reconnu d'Al-Hadi, se rapproche de plus en plus de sa concrétisation.

L'analyste politique Hamdan al-Shehri a déjà exprimé sa conviction quant à une future décision de la Maison Blanche : "Il serait très étrange que l'administration Biden maintienne les Houthis hors de la liste des terroristes car au cours des trois dernières semaines, nous avons vu de nombreuses attaques du côté des Houthis vers l'Arabie Saoudite et également à l'intérieur du Yémen. Cependant, ce retour à la désignation d'organisation terroriste n'a pas encore eu lieu et il semble que la stratégie du Président démocrate sera davantage liée au dialogue, comme il le démontre avec ces approches par l'intermédiaire de l'envoyé spécial pour le Yémen, Tim Lenderking.