Espaces familiaux 0-3 : un refuge pour l'apprentissage et le soutien mutuel
Les premiers temps de la vie sont déterminants pour le développement de l'enfant. D'où l'importance de projets tels que les Espaces Familiaux 0-3, une initiative pionnière de soutien à la petite enfance pour les familles en situation de vulnérabilité sociale promue par le programme CaixaProinfancia de la Fondation « la Caixa ».
Son objectif est d'améliorer les compétences parentales, les compétences sociales et l'employabilité des familles participantes, ainsi que de promouvoir le développement psychomoteur des enfants.
Le programme pilote a été mené l'année dernière dans 20 entités sociales collaborant avec le programme CaixaProinfancia dans 9 communautés autonomes (Andalousie, Aragon, Îles Canaries, Castille et Léon, Catalogne, Valence, Pays basque, Madrid et Murcie).
À partir de cette année académique, le nombre d'organisations sera porté à 30 et augmentera progressivement dans les zones où CaixaProinfancia est mis en œuvre.
La Fundación de la Esperanza, à Barcelone, est l'une des organisations qui mettent en œuvre le projet Family Spaces 0-3. Soledad García, psychopédagogue, spécialiste de l'accompagnement de la maternité et de l'éducation, et éducatrice de jeunes enfants à l'espace de cette organisation, explique : « L'initiative est née de la nécessité d'étendre le soutien aux familles selon deux axes très clairs : le soutien social, à travers la figure de l'assistante sociale, et le soutien familial dans la sphère éducative, à travers une éducatrice de jeunes enfants et des activités visant à travailler sur différentes questions liées à l'éducation ».
En outre, l'espace fonctionne également « comme un espace de rencontre et de relation pour les familles, qui peuvent partager leurs expériences et élargir leur réseau social ».
Familles participantes
Le projet accompagne des familles en situation de vulnérabilité et disposant de peu de réseau social sur le territoire, principalement des familles qui ont vécu un processus migratoire et qui, par conséquent, ont leur famille et leur réseau social dans leur pays d'origine. « Beaucoup de familles sont très seules et vivent un deuil migratoire ; certaines sont en situation administrative irrégulière, avec des difficultés d'accès au marché du travail, avec une situation de logement très vulnérable ou avec différentes situations qui peuvent rendre la maternité, une étape déjà vulnérable en soi, encore plus fragile », explique Soledad.
Elles sont généralement orientées par les services sociaux ou les centres de soins de santé primaires. Elles peuvent également être passées par un centre municipal de développement de l'enfant et de soins précoces ou par différentes entités du territoire où leur assistant social ou leur éducateur détecte un besoin et décide de les orienter. « Beaucoup de gens viennent aussi à nous grâce au bouche-à-oreille », confie Soledad.
L'une des utilisatrices est Maryam, une Pakistanaise de 33 ans qui vit en Espagne depuis près de 19 ans. Elle est mère de trois filles et vient à l'espace avec la plus jeune. « J'ai entendu parler du projet par des amis et je l'adore. Tout le monde est très amical, nous apprenons à nous occuper de nos bébés. Cela a apporté un changement très positif dans la vie de ma famille », dit-elle.
Sherley, qui est arrivée du Pérou il y a trois ans, est une autre mère qui fréquente l'espace. « Une thérapeute qui s'occupait de ma fille m'a parlé du projet CaixaProinfancia », se souvient-elle. « Je voulais que Rebecca soit en contact avec d'autres enfants et le personnel du projet m'a très bien accueillie, nous donnant l'impression de faire partie d'une famille. C'est un endroit où nous recevons de l'amour, beaucoup de soutien et où les petits s'amusent et apprennent ».
Les ressources du projet
Les ateliers familiaux sont l'essence même de l'aspect éducatif du projet. Six à huit familles avec des enfants de la même tranche d'âge se réunissent une à deux fois par semaine. « L'objectif est de faciliter la relation entre la mère ou le père et l'enfant afin de favoriser son développement intégral », explique Soledad, qui ajoute : « Il s'agit d'un espace de rapprochement loin du rythme quotidien ».
Dans ces espaces, les familles se sentent en sécurité et soutenues, elles peuvent partager leurs préoccupations et sentir qu'elles ne sont pas seules. « De nos jours, les maternités sont de plus en plus solitaires, mais le fait de venir ici les rend un peu plus solidaires : de nombreuses actions d'entraide et de soutien sont générées, les expériences de toutes les familles sont valorisées et elles se sentent reconnues et validées. Elles constituent une expérience d'apprentissage très enrichissante à de nombreux niveaux et la dimension interculturelle et la diversité sont très importantes », explique la psychopédagogue.
Les rencontres 0-3, conçues pour permettre aux familles de se connaître et de partager leurs préoccupations, facilitent l'évaluation des compétences parentales et du développement de l'enfant. « Nous en profitons également pour célébrer différentes fêtes locales ou propres à la culture des familles qui fréquentent l'espace, comme la fin du Ramadan (Aïd), que nous célébrons par une très belle fête commune que les familles apprécient beaucoup », précise Soledad.
En outre, les familles peuvent bénéficier du service d'appui à l'insertion professionnelle, avec des parcours d'insertion personnalisés, et reçoivent également une aide financière annuelle de 900 euros pour couvrir les dépenses de leur fils ou de leur fille.
Une deuxième maison
Soledad reconnaît qu'il est passionnant de pouvoir accompagner les familles tout au long du processus. Elle rappelle que « parfois, beaucoup d'entre elles arrivent plongées dans des situations de stress, d'inquiétude, d'angoisse ou de dépression considérables, mais, grâce au soutien et aux relations qui se créent, leur état émotionnel et le bien-être général de la famille s'améliorent considérablement. C'est un espace de promotion de la santé mentale, de la résilience et de l'entraide ».
L'évaluation par les familles de l'expérience vécue dans cet espace familial est très positive. « Je recommande à toutes les mères que je connais de venir dans cet espace », déclare Maryam, qui ajoute : « L'expérience est merveilleuse et en vaut la peine ». Sherley le recommanderait également les yeux fermés : « C'est une seconde maison ».
