La Communauté musulmane Ahmadiyya a dénoncé dans un communiqué officiel la multiplication des attaques extrémistes contre les Ahmadis au Pakistan.
La Communauté musulmane Ahmadiyya a souligné que ces radicaux sont encouragés par les autorités pakistanaises.
La déclaration officielle de la Communauté musulmane Ahmadiyya est reproduite ci-dessous :
LES EXTRÉMISTES, ENCOURAGÉS PAR LES AUTORITÉS DE L'ÉTAT, MULTIPLIENT LES ATTAQUES CONTRE LES AHMADIS AU PAKISTAN
Nous avons signalé à plusieurs reprises que, depuis le début de l'année 2023, la vague d'intolérance à l'égard des musulmans ahmadis s'est intensifiée. Dans le cadre de la crise croissante au Pakistan, des dizaines de mosquées ahmadies ont été profanées, ce qui est inquiétant.
Les 13, 14 et 15 septembre 2023, les minarets des mosquées ahmadies de Chak 183 Murad (Bahawalpur), Narang Mandi (Sheikhupura) et 168 Murad (Bahawalnagar) ont été profanés par des assaillants du groupe extrémiste Tehreek e Labbaik. De même, les minarets de la mosquée musulmane Ahmadiyya de Kirto, à Sheikhupura, ont été pris pour cible par les fanatiques.

La police, comme dans les cas précédents, n'a rien fait pour empêcher ces attaques. En fait, la police a été en première ligne pour commettre ces actes. Les images et les vidéos de ces événements se sont rapidement répandues sur les médias sociaux et peuvent être vues dans ces vidéos en ligne.
Les minarets dans ces lieux de culte existaient bien avant l'ordonnance XX de 1984. La récente décision de la Haute Cour de Lahore indique clairement que les minarets des lieux de culte ahmadis construits avant 1984 ne doivent être ni modifiés ni démolis.
Récemment, le Premier ministre pakistanais a déclaré que l'État protégerait les lieux de culte de tous les citoyens. Toutefois, comme on l'a vu par le passé, les autorités supérieures ne sont pas intervenues lorsque la police, au lieu de fournir une protection, s'est rendue complice des actes de ces éléments extrémistes.
Les musulmans ahmadis sont dans l'impossibilité de pratiquer leur foi alors qu'ils sont impitoyablement persécutés par des gangs fondamentalistes. Le dernier acte de profanation de mosquées par la population locale et la police est une preuve évidente qu'il n'y a aucun signe d'amélioration de la situation de la loi et de l'ordre pour les Ahmadis au Pakistan.
L'arrêt de la Cour suprême du Pakistan (PLD 2014 SC 699), rédigé par le juge Tassaduq Hussain Jillani, alors président de la Cour suprême du Pakistan, garantit la protection de tous les lieux de culte et ordonne à la police de protéger ces lieux de culte. La destruction des minarets constitue également une violation de l'article 20 et de l'arrêt rendu par la Cour suprême en 2014 (PLD 2014 SC 699).
Dans cet arrêt de 2014 (PLD 2014 SC 699), la Cour suprême a demandé au gouvernement pakistanais de former une équipe spéciale pour la protection des lieux de culte des minorités. Cependant, au contraire, le gouvernement pakistanais poursuit son programme extrémiste soutenu par l'État contre la communauté ahmadiyya en encourageant des comportements violents qui défient l'arrêt de la Cour suprême de 2014 (PLD 2014 SC 699) et toutes les normes de sainteté religieuse.

Plusieurs groupes de défense des droits de l'homme ont exprimé à plusieurs reprises leur profonde inquiétude face au manque d'attention porté aux graves violations des droits de l'homme perpétrées contre la communauté ahmadie dans le monde entier, et ont appelé la communauté internationale à redoubler d'efforts pour mettre fin à la persécution des Ahmadis. De même, le 13 juillet 2021, les experts en droits de l'homme des Nations Unies ont exprimé leur inquiétude quant au manque d'attention porté aux violations des droits de l'homme commises à l'encontre de la communauté ahmadie et ont appelé la communauté internationale à redoubler d'efforts pour mettre fin à ces persécutions.
Nous exhortons donc, une fois de plus, la communauté internationale à faire pression sur le gouvernement pakistanais pour qu'il assume sa responsabilité de fournir une protection adéquate à tous ses citoyens, de garantir la liberté de pratique religieuse aux Ahmadis et de traduire en justice les auteurs de ces violentes attaques. Le gouvernement pakistanais doit également mettre ses lois et ses pratiques en conformité avec les normes internationales, comme le prévoient les articles 2 et 18 et les articles 25 et 26 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.