Un grand dispositif de rapatriement pour le coronavirus a été mis au point aux Émirats
Les Émirats arabes unis ont été l'un des principaux acteurs du rapatriement des ressortissants étrangers de leur territoire vers leur pays d'origine en raison de la crise sanitaire mondiale de la maladie COVID-19, qui a déjà fait des centaines de milliers de morts et des millions de cas diagnostiqués dans le monde. Des travailleurs de pays comme l'Inde et le Pakistan reviennent dans le cadre d'une vaste opération qui a débuté jeudi dernier avec deux vols des aéroports de Dubaï et d'Abu Dhabi vers l'État indien du Kerala.
Le grand protagoniste en ce sens est l'Inde et son plan pour le retour de centaines de milliers de compatriotes piégés par l'urgence sanitaire du COVID-19 dans le monde entier, en mettant en évidence ceux qui sont affectés aux Émirats arabes unis (EAU). Dans la première phase de ce dispositif indien, l'objectif est de donner une option de retour à quelque 200 000 personnes, bien que certaines sources parlent de jusqu'à 1,8 million d'Indiens qui visent à rentrer chez eux dans les prochaines semaines.
Le Gulf News a qualifié ce dispositif indien de « plus grande évacuation au monde ». Ce journal émirati a publié que la marine du pays asiatique tente de rapatrier jusqu'à 1,8 million de citoyens. Un nombre très important qui donne la mesure du poids que cette nationalité a dans le pays arabe, où ils vivent autour de 3,4 millions d'Indiens, une main-d'œuvre importante sur le territoire du pays du Golfe.
Les chiffres sont impressionnants, mais il faut tenir compte du fait que l'Inde est le deuxième pays le plus peuplé au monde et que, de plus, jusqu'à 8,5 millions de ressortissants travaillent dans la péninsule arabique. Selon le Financial Express, quelque 500 000 Indiens ont déjà officiellement demandé à retourner chez eux auprès du corps diplomatique des pays arabes. Plus de 200 000 dans les seuls EAU, selon les chiffres du consulat général à Dubaï.
Entre le 7 et le 13 mai, jusqu'à 64 vols spéciaux ont été programmés en provenance de 12 pays, ce qui permettra le retour de 15 000 citoyens indiens. Les passagers doivent payer le prix du billet et doivent se soumettre à la quarantaine obligatoire de deux semaines à l'arrivée. En outre, quatre navires de la marine indienne, dont deux grands navires de débarquement amphibies, sont allés chercher des civils en Arabie et aux Maldives. Les autorités indiennes ont également indiqué que tous les passagers seront contrôlés à l'aéroport de départ et que seuls ceux qui ne présentent aucun symptôme seront autorisés à embarquer. En outre, chaque passager reçoit un paquet de fournitures médicales, qui comprend deux masques, deux paires de gants et du désinfectant pour les mains.
« La priorité sera donnée aux travailleurs en détresse, aux personnes âgées, aux urgences médicales, aux femmes enceintes, ainsi qu'aux autres personnes qui ont été laissées dans des situations difficiles », a déclaré le consulat indien à Dubaï lui-même sur le réseau social Twitter à propos de l'opération déployée.
L'Inde a suspendu tous les vols internationaux à la fin du mois de mars lorsque le gouvernement du Premier ministre Narendra Modi a mis en place un confinement strict pour freiner la propagation du coronavirus. Des centaines de milliers d'Indiens ont été piégés dans différentes parties du monde, en particulier dans les monarchies du Golfe. Depuis lors, il a effectué quelques vols de rapatriement, mais a refusé d'accepter le retour massif de dizaines de milliers de travailleurs en raison du manque de moyens pour assurer leur quarantaine. Ce refus a conduit à des affrontements avec certains gouvernements de la région, les Émirats menaçant même de limiter le nombre de visas de travail pour les pays qui refusaient de recevoir leurs citoyens.
D'autre part, plus de 80 médecins sont arrivés aux Émirats en provenance d'Inde pour aider à faire face à la pandémie de COVID-19. "Dans le cadre de l'intérêt de "UAE-EmbassyIndia" à soutenir les efforts des EAU dans la lutte contre #Covid_19, les autorités indiennes ont autorisé l'envoi d'un premier groupe de 88 médecins, spécialistes et infirmières aux EAU en peu de temps", a rapporté l'ambassade des Emirats à New Delhi sur le réseau social Twitter.
En attendant, le Pakistan est un autre acteur dans cette affaire. Selon les autorités consulaires, des dizaines de milliers de Pakistanais sont bloqués aux EAU en raison de la crise mondiale du coronavirus, y compris des personnes dont les visas ont expiré, des travailleurs qui ont été licenciés et d'autres en congé payé.
Le consul général du Pakistan aux EAU, Ahmad Amjad Ali, a parlé à ses compatriotes dans les différents émirats par le biais des médias et a averti que les personnes touchées « comprennent les femmes enceintes, les cas d'urgence et les étudiants ». Selon le consul, la compagnie aérienne d'État Pakistan International Airlines (PIA) était prête à émettre des billets d'avion dès que les personnes souhaitant retourner dans le pays asiatique s'inscriraient à cette fin par l'intermédiaire de l'ambassade aux Émirats arabes unis.
Il y a un mois, le diplomate avait estimé qu'environ 20 000 citoyens attendaient de rentrer au Pakistan, sur un total d'environ 1,6 million de Pakistanais dans le pays arabe, dont la population est inférieure à 10 millions d'habitants. D'autres sources parlent même de 60 000 ressortissants pakistanais qui prévoient de rentrer.
Le Pakistan a suspendu tous ses vols vers le pays le 21 mars, laissant des dizaines de milliers de Pakistanais bloqués dans les EAU, où ils constituent une part importante de la main-d'œuvre disponible, avec d'autres nationalités sud-asiatiques comme l'Inde.
