Le prince héritier estime qu'il est nécessaire d'apporter des modifications au système pour éviter les divergences et améliorer l'unité des critères

L'Arabie Saoudite prévoit des réformes juridiques "pour accélérer l'accès à la justice"

AFP/SAUDI ROYAL PALACE/BANDAR AL-JALOUD - Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman

L'Arabie saoudite a inscrit dans sa feuille de route une réforme radicale de son système judiciaire pour accélérer les verdicts, leur donner de la cohérence et rendre les institutions plus efficaces. Pour atteindre ces objectifs, le royaume saoudien a l'intention de mettre en œuvre quatre nouveaux projets de loi : une loi sur le statut personnel, une loi sur les transactions civiles, un code pénal pour les peines discrétionnaires et une loi sur les preuves. 

Selon le prince héritier Mohammed Bin Salman, ces lois élimineraient les divergences et assureraient la cohérence des décisions de justice. Elles permettraient également d'améliorer la fiabilité des mécanismes de contrôle et de clarifier les responsabilités. Il a même parlé des divergences dans les décisions de justice comme l'un des plus grands problèmes auxquels est actuellement confronté le système saoudien et qui a causé de nombreuses victimes, en particulier des femmes : "L'absence de législation applicable a conduit à des divergences dans les décisions et à un manque de clarté dans les principes régissant les faits et les pratiques", a soutenu M. Bin Salman dans une déclaration à Arab News. Il a ajouté : "Cela a entraîné des litiges prolongés qui ne reposaient pas sur des textes juridiques. En outre, l'absence d'un cadre juridique clair pour le secteur privé et les entreprises a conduit à une ambiguïté concernant les obligations. Cela a été douloureux pour de nombreuses personnes et familles, en particulier les femmes. Elle a également permis à certaines personnes de se soustraire à leurs responsabilités. Cela ne se reproduira plus. 

Un projet de Code des décisions judiciaires a été jugé insuffisant pour répondre aux attentes et aux besoins de la population, selon le prince héritier, qui a également annoncé que les nouveaux projets de loi seront soumis au Conseil des ministres pour examen avant d'être envoyés au Conseil de la Choura. L'intention de l'Arabie saoudite est de les finaliser et de les rendre prêts à être mis en œuvre dans le courant de l'année. 

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Les nouvelles lois adoptent les normes et pratiques judiciaires internationales d'une manière qui ne contredit en rien les principes de la charia - le corps de la loi islamique - et dont le nouveau code pénal améliorerait l'application de la justice dans les cas où il y aurait eu auparavant une différence d'opinion, selon le ministre de la justice et président du Conseil général suprême, le Dr Walid bin Mohammed Al-Samaani. 

L'avocat saoudien Dimah Al-Sharif a expliqué que les réformes "contribueraient à une uniformisation sans précédent du système de gouvernement", notamment en ce qui concerne le droit de la famille. "Nous allons dire adieu à la marge de discrétion large et indéfinie dont jouit un juge", a déclaré M. Al-Sharif. De cette manière, l'Arabie Saoudite vise à résoudre l'un des problèmes les plus importants de son système judiciaire, à savoir la disparité des critères pour certaines situations dans lesquelles les faits et les circonstances étaient pratiquement identiques. Ces mesures réduisent la liberté des juges dans une certaine mesure, mais si elles remplissent l'objectif pour lequel elles ont été créées, elles signifieront une amélioration en termes d'unité des critères et l'accélération de tous les processus judiciaires. Sans oublier, bien sûr, l'impact direct qu'il aura sur la population d'Arabie Saoudite : "Ils joueront un rôle énorme dans l'autonomisation non seulement des femmes, mais de la société dans son ensemble", a déclaré l'avocat saoudien.