L'athlète n'a pas été disponible pour trois contrôles antidopage

Mo Katir et les trois erreurs qui pourraient le priver des Jeux olympiques

Mohamed Katir - REUTERS/LUKAS BARTH
Mohammed Katir - REUTERS/LUKAS BARTH

Mauvaise passe pour Mohammed KatirL'athlétisme espagnol fondait de grands espoirs sur sa participation aux Jeux Olympiques de Paris et tout s'est effondré en quelques heures.  

  1. Position de la fédération 

Katir, médaillé d'argent au 5000 m, a annoncé sa "suspension provisoire" par l'Unité d'intégrité de l'athlétisme (AIU) en raison d'une "infraction aux règles découlant de trois manquements en matière de localisation au cours des douze derniers mois".  

Ces manquements concernent trois occasions où Katir n'a pas pu être localisé pour un contrôle antidopage. L'athlète attribue ces incidents à des erreurs dans la saisie de ses données de localisation dans la plateforme ADAMS.

Position de la fédération 

Le président de la Fédération royale espagnole d'athlétisme, Raúl Chapado, ne s'est pas montré hostile à l'athlète et a assuré que la participation de Mohamed Katir aux Jeux de Paris ne serait possible que si son dossier était clos par l'Unité d'intégrité de l'athlétisme de World Athletics.   

Le lendemain, Chapado a donné une conférence de presse pour exprimer la position officielle de la fédération en faveur du "sport et des athlètes qui concourent de manière propre et loyale" où il a aplani les différences, mais sans excès en raison de l'énorme problème que connaît l'Espagne en matière de contrôle antidopage.  

Le chef de la RFEA a exprimé son respect pour la procédure engagée contre Katir et n'a pas mâché ses mots lorsqu'il a évoqué le rêve olympique de l'athlète de Mula : "La Fédération a approuvé en 2017 les critères d'éligibilité, et un athlète avec un dossier ouvert pour indiscipline ou dopage n'est pas éligible pour la Fédération. Les critères d'éligibilité sont au-dessus des critères sportifs. S'il obtient la mesure de précaution ? Son dossier serait toujours ouvert, il ne serait donc pas éligible. Les règlements sont là pour être respectés", a souligné Chapado, précisant que la seule possibilité pour Katir de réaliser son rêve olympique est que l'AIU ferme le dossier ou que l'appel que l'athlète envisage d'introduire soit résolu en sa faveur.  

Comme si cela ne suffisait pas, selon les règles annoncées par la fédération dans la circulaire 183/2023 du 25 octobre, Katir devra participer aux championnats d'Espagne qui se dérouleront à La Nucia (Alicante) du 28 au 30 juin.  

"Il sera indispensable d'opter pour la présélection ou de maintenir cette condition pour participer aux Championnats d'Espagne en plein air 2024, dans l'épreuve individuelle dans laquelle on aspire à participer aux Jeux Olympiques", est-il établi dans le règlement, qui indique également que la liste des athlètes sélectionnés pour les Jeux sera rendue publique le 3 juillet.  

Mohamed Katir – PHOTO/FILE
Mohammed Katir – PHOTO/FILE

Le temps presse pour Katir, qui a déjà annoncé son intention de contester la sanction provisoire imposée par l'AIU. L'athlète s'est exprimé sur les réseaux sociaux et a assuré que tout est dû à un problème administratif : "Je dois montrer mon visage comme je le fais sur la piste. Tout ce qui a été divulgué est ma décision. Cela fait mal de voir que depuis 2021, certains vous traitent de dopé en face. Cela fait mal de voir cela parce que j'ai préféré vous représenter, vous, l'Espagne, plutôt que mon lieu de naissance, le Maroc".   

Il a ajouté : "En 120 contrôles de l'AIU, je n'ai jamais été contrôlé positif. C'est un problème administratif, je sais que je vais m'en sortir. Il y a des milliers d'athlètes qui ne savent pas ce qu'est l'application de suivi de l'AMA, et j'ai eu des échecs injustes. Vous allez juste passer à côté d'un grand athlète comme moi".   

Le président de la Fédération d'athlétisme de la Communauté valencienne (FACV), Vicente Añó, ne s'est pas montré très positif non plus et a assuré que l'athlète devra désormais prouver qu'il ne s'est pas dopé et qu'en raison des délais, il lui sera difficile de se rendre aux Jeux olympiques de Paris.

L'émergence de Mohammed Katir sur la scène internationale en 2021 a été une bouffée d'air frais pour les coureurs de demi-fond en Espagne, qui traversait un long désert sans point de référence pour marquer une génération, comme ce fut le cas avec Fermín Cacho, Reyes Estévez ou Juan Carlos Higuero.  

Entre le 10 juin et le 13 juillet 2021, Mohammed Katir bat trois records nationaux (1 500, 3 000 et 5 000) en seulement 33 jours et peu après, aux Jeux olympiques de Tokyo, il participe à la finale du 5 000, se classe huitième et remporte un diplôme.  

Les athlètes actifs sont tenus de communiquer aux autorités antidopage un créneau horaire spécifique de 60 minutes par jour pendant lequel ils seront disponibles à un endroit spécifique pour un contrôle antidopage si cela leur est demandé.  

Ils peuvent et doivent continuellement mettre à jour leurs données s'ils changent de lieu ou voyagent pour l'entraînement, la compétition ou les loisirs. Ils disposent à cet effet d'une plate-forme appelée ADAMS. Ils peuvent échouer deux fois, mais pas trois.