Trump inaugure son année judiciaire

Donald Trump ne va pas s'ennuyer cette année. Déterminé à retourner à la Maison Blanche, il devra partager la campagne avec des comparutions devant des juges dans plusieurs États et, à quatre reprises, ce qui offre plus d'inconfort et de risque, devant un tribunal fédéral. Ce lundi, il a commencé ses comparutions, appelées "procès Trump", en Géorgie et en Floride, où l'attendent les procédures préparatoires qui, aux États-Unis, sont beaucoup plus lourdes qu'en Espagne, depuis l'accréditation des témoins jusqu'à la formation des jurys qui seront chargés de déclarer la culpabilité ou l'innocence.
Dans l'État de Géorgie, il fait face à treize chefs d'accusation pour les manœuvres qu'il a menées jusqu'à il y a quelques jours, d'abord pour falsifier le décompte des voix lors des dernières élections et, depuis lors, pour accuser à plusieurs reprises son adversaire Joe Biden d'illégitimité à être investi en 2021 et à occuper la présidence. Il est convaincu qu'il s'agit d'une fraude qui, pour aggraver les choses, bénéficie du soutien d'un groupe important de partisans fanatiques inconditionnels, qui l'acclament et provoquent de fréquents incidents de rue qui ont fait des victimes et causé des destructions.
En Floride, il fait face à 40 chefs d'accusation, dont un acte d'accusation fédéral, principalement liés à la saisie de documents classifiés qu'il a emportés avec lui lorsqu'il a quitté le Bureau ovale et qui ont été découverts par des agents du FBI qui, après des soupçons fondés, ont perquisitionné son somptueux complexe résidentiel de Mar - a - Lago à Palm Beach, où il les gardait cachés.
Dans l'État de New York, il y a trente-quatre inculpations, la plupart liées à son implication dans la tentative de coup d'État au Capitole, et certaines devant la cour fédérale. Toutes ces procédures occupent des dizaines de juges et de procureurs ainsi que des centaines d'avocats qui tenteront de le défendre en échange d'honoraires de plusieurs millions de dollars. L'ex-président ne lésine pas sur les moyens pour se dédouaner de tant d'accusations. Aucun de ses quarante-quatre prédécesseurs n'a connu une telle situation.
Mais loin de s'inquiéter des conséquences de certains de ces procès et de la division qu'il crée parmi les sénateurs et les députés républicains, Donald Trump continue de faire campagne, parcourant les États et de plus en plus enthousiasmé par l'accueil que lui réservent ses fans lorsqu'ils viennent à ses rassemblements où ils l'acclament comme président et font des dons pour le financement de la campagne. Il a demandé que les procès soient reportés après l'élection de novembre 2024, mais certains juges ont déjà fixé des dates de procès en pleine campagne.