La chute de Bachar al-Assad est aussi un moment de célébration pour le peuple iranien

- Le perdant stratégique de la guerre
- Une société au bord de l'explosion
- Les unités de résistance : la plus grande menace pour le régime
- Un avenir avec une alternative crédible
Après le coup sévère infligé au Hezbollah au Liban et la quasi-désintégration de cette force mandataire, qualifiée de "mère" de toutes les forces mandataires du régime dans la région, le guide suprême iranien Ali Khamenei a subi un autre revers stratégique, cette fois en Syrie. Khamenei avait déclaré publiquement que la Syrie représentait la 35e province de l'Iran. Le dictateur syrien, Bachar al-Assad, était au bord de l'effondrement face à la montée des forces de la liberté dans son pays. Cependant, Ali Khamenei a envoyé Qassem Soleimani et le Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI) pour intervenir. Cette intervention a évité la chute d'Assad, mais au prix d'au moins un demi-million de morts et du déplacement de millions de Syriens.
Il y a neuf ans, la chute d'Assad aurait pu se réaliser conformément à la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Cependant, Khamenei, appuyé par une politique d'apaisement internationale, a empêché cet aboutissement. Selon des rapports crédibles, Khamenei a détourné quelque 50 milliards de dollars des ressources du peuple iranien dans les années 2010/2019. Cet argent, canalisé par Soleimani, général du CGRI, a servi à réprimer les combattants de la liberté en Syrie et à maintenir Assad au pouvoir. Pendant ce temps, en 2017, lors du soulèvement populaire en Iran, les manifestants scandaient : Laisse la Syrie tranquille, pense à nous !
Ali Khamenei a souvent affirmé que, s'ils ne combattaient pas en Syrie, ils devraient combattre à Téhéran ou à proximité de son propre quartier général. Aujourd'hui, cette déclaration s'est retournée contre lui : il est contraint de faire face à des milliers d'unités de résistance qui se battent dans les rues de Téhéran, Ispahan et Chiraz.
Le régime iranien repose sur deux piliers fondamentaux : la répression interne et le bellicisme ainsi que le terrorisme à l'étranger. Aujourd'hui, l'un de ces deux piliers s'est écroulé. Par conséquent, tôt ou tard, Khamenei devra ériger des barricades près de sa résidence. La chute de Bachar al-Assad ne sera donc pas seulement une grande victoire pour le peuple syrien, mais aussi un moment de célébration pour le peuple iranien.
Le perdant stratégique de la guerre
Il y a deux ans, un soulèvement national a éclaté dans plus de 280 villes iraniennes, où le peuple iranien a exprimé sa volonté claire de renverser le régime. Cet événement, connu également sous le nom de soulèvement de Mahsa, a marqué un tournant historique, révélant que la dictature religieuse était entrée dans sa phase terminale.
Conscient de cette menace existentielle, Khamenei a cherché à détourner l'attention en déclenchant ou en amplifiant des conflits au Moyen-Orient. Il espérait ainsi éviter un soulèvement final qui scellerait son destin politique en Iran.
Cependant, comme l'avait prédit dès le départ l'opposition, représentée par le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), le régime est devenu le perdant stratégique de ces guerres. Aujourd'hui, les faits confirment ce constat. Les Gardiens de la Révolution et les forces de renseignement de Khamenei subiront le même sort face au soulèvement et à la résistance organisée du peuple iranien.
Une société au bord de l'explosion
Le régime des mollahs dilapide quotidiennement des sommes astronomiques pour financer ses politiques bellicistes et équiper ses groupes mandataires dans la région. Cette fuite en avant s'accompagne d'une politique budgétaire militariste. Par exemple, dans le budget 2025-2026, la part des revenus pétroliers allouée aux forces armées dépasse celle attribuée à l'ensemble des ministères civils.
Pendant ce temps, les budgets nécessaires pour les infrastructures essentielles – comme l'éducation, la santé, les transports, l'énergie et les communications – ont été réduits au strict minimum.
Depuis 2011, les prix des denrées alimentaires ont explosé, multipliés par 40. Récemment, le président du régime a lui-même admis que les crises gouvernementales avaient atteint un point critique. Pour combler le déficit budgétaire, largement dû à ses aventures militaires, le régime a augmenté les prix du carburant et d'autres biens de première nécessité, aggravant le mécontentement populaire.
Ces derniers mois, des infirmiers, enseignants, retraités et ouvriers, notamment dans les secteurs pétrolier et pétrochimique, ont organisé de nombreuses grèves et manifestations.
Malgré cette explosion de colère sociale, le régime est incapable d'abandonner ses politiques bellicistes et répressives. Elles sont au cœur de sa stratégie de survie. Tout renoncement à ces politiques accélérerait son effondrement. Par conséquent, le régime ne peut ni réformer son système ni éviter son effondrement économique. Des réformes impliqueraient de renoncer au bellicisme et d'accorder plus de libertés, ce qui est inconcevable pour un régime rétrograde et autoritaire enraciné dans une mentalité médiévale.
Les unités de résistance : la plus grande menace pour le régime
Le principal danger pour le régime iranien ne vient pas seulement de l'effondrement économique ou du mécontentement populaire, mais surtout de la résistance organisée à travers le pays. Les unités de résistance jouent un rôle central, menant en moyenne plus de 20 opérations anti-répression chaque jour. Lors du cinquième anniversaire du soulèvement de novembre 2019, les 23 et 24 novembre, ces unités ont mené 110 campagnes contre la répression. Ces actions ont honoré la mémoire des 1 500 jeunes manifestants tués par les forces de sécurité du régime.
Malgré une répression brutale – incluant des exécutions massives et des emprisonnements arbitraires –, le régime n'a pas réussi à éradiquer la résistance. Le mouvement de protestation progresse inexorablement vers l'objectif ultime : mettre fin à la dictature. Cette détermination est visible dans l'histoire sanglante qui sépare le peuple iranien du régime, avec plus de 100 000 prisonniers politiques exécutés au fil des années.
Le régime ne peut même pas suspendre les exécutions pour un jour. Les soi-disant patrouilles de moralité ne servent qu'à contenir une société en révolte tout en exposant la misogynie institutionnalisée du régime. En Iran, la répression est omniprésente, et aucun journal relativement indépendant n'existe.
Un avenir avec une alternative crédible
Le mécontentement généralisé, combiné à la montée des unités de résistance capables de confronter les Gardiens de la Révolution, constitue une force déterminante pour un changement radical en Iran.
L'alternative démocratique, représentée par le CNRI, mène cette lutte grâce à son programme clair, sa reconnaissance internationale et son indépendance financière. Avec le soutien du peuple iranien, le CNRI a été pionnier dans la révélation des ambitions nucléaires du régime et de ses politiques interventionnistes.
Selon le plan du CNRI, après la chute du régime, un gouvernement provisoire sera formé pour une période maximale de six mois. Sa mission principale sera d'organiser des élections pour une Assemblée constituante. Le pouvoir sera ensuite transféré aux représentants élus du peuple, qui rédigeront et soumettront à référendum une nouvelle constitution.
Grâce à cette alternative crédible, le chaos sera évité. Des millions d'Iraniens exilés reviendront reconstruire leur pays, apportant leurs compétences et leurs capitaux. Une vaste communauté d'experts iraniens à l'étranger jouera un rôle clé dans la reconstruction de l'Iran de demain.
Le programme en dix points du CNRI insiste sur la liberté, l'égalité des sexes, l'autonomie des minorités ethniques, l'égalité entre toutes les religions et la séparation de la religion et de l'État. Il prône également l'abolition de la peine de mort, un Iran non nucléaire et la paix au Moyen-Orient.
Avec une telle vision, l'Iran de demain pourra renaître, libéré des chaînes de l'oppression.