Les viticulteurs au service du grand capital

La Colombie n'est pas compétitive dans le contexte latino-américain et encore moins mondial, compte tenu de son retard considérable en matière d'infrastructures pour le développement.
Les partis de gauche au gouvernement rejettent la responsabilité des erreurs administratives sur les gouvernements précédents de droite, tandis que les partis de droite rejettent la responsabilité du désastre sur la gauche. Et dans ce jeu de ping-pong, le pays est en proie à une crise économique et fiscale aiguë, ainsi qu'à des crises énergétique, sanitaire, éducative et infrastructurelle (routes et ports). Sans parler des graves lacunes dans la couverture des services liés aux nouvelles technologies à l'échelle nationale. En conséquence, les Colombiens vivent au milieu d'un déluge de discours populistes et messianiques de part et d'autre.
Les dirigeants politiques, tant de droite que de gauche, ne pensent pas à résoudre les graves problèmes auxquels la Colombie est confrontée, ils ne pensent qu'aux calculs politiques en vue des prochaines élections. En effet, ils ont profondément polarisé et divisé la Colombie entre les bons et les méchants, qualifiant les uns de voleurs, de bandits, de corrompus et les autres de toutes sortes d'autres noms d'oiseaux.
Les classes sociales défavorisées et moyennes de la société colombienne sont les victimes privilégiées des manipulations médiatiques des caudillismes messianiques de l'ancien président Álvaro Uribe et du président Gustavo Petro. C'est pourquoi on observe quotidiennement sur les différents réseaux sociaux des guerres de dénigrement, où les partisans de ces deux caudillos et des élites économiques qui se disputent le contrôle de l'argent de l'État et des grandes entreprises publiques s'affrontent pour défendre leurs intérêts politiques.
Alors que les Colombiens vivent à nouveau une sorte de Patria Boba, le monde change à une vitesse vertigineuse et les Colombiens sont encore enlisés dans les discours et les débats idéologiques de la guerre froide.
Les dirigeants politiques de droite sont au service des élites économiques qui contrôlent le groupe Aval de Luis Carlos Sarmiento Ángulo, le groupe Ardila des frères Carlos Julio et Antonio José Ardila Gaviria, le conglomérat d'entreprises antioqueñas dirigé par Manuel Santiago Mejía, le groupe Char de Fuad Char Abdala, et plusieurs multinationales espagnoles comme le groupe Prisa et des multinationales américaines de l'empire BlackRock.
Ceux de gauche sont au service d'une élite économique émergente contrôlée par le groupe Jaime Gilinski, la banque britannique et française Rothschild qui contrôle le groupe Colpatria, l'empire économique du milliardaire américain George Soros et le groupe bancaire d'investissement dirigé par la femme d'affaires de Barranquilla Violy McCausland, qui a ses deux protégés aux commandes du gouvernement : la ministre des Relations extérieures Laura Sarabia et le ministre de l'Intérieur Armando Benedetti, qui contrôlent la danse de la corruption au sein du gouvernement.
Le plus étonnant, c'est qu'un grand pourcentage de partisans et de bodegueros, tant de droite que de gauche, qui se donnent pour intelligents, se lèvent dès l'aube et jusque tard dans la nuit pour se discréditer les uns les autres, mais dans les deux camps de la guerre politique, avec une forte dose de messianisme, ils ne savent pas vraiment pour qui ils travaillent dans les luttes que se livrent les différents groupes économiques pour le contrôle des ressources de l'État et des grandes et juteuses affaires publiques. La grande majorité de ces partisans de l'uribisme et du petrisme agissent comme de simples pions et viticulteurs au service du grand capital.
@j15mosquera