Le problème du régime algérien n'est pas avec le Maroc

Border crossing point between Morocco and Algeria

Le régime algérien ne peut pas vivre sans tension, c'est-à-dire dans des conditions normales. En effet, il doit convaincre les Algériens qu'il existe à tout moment un danger extérieur imminent afin de détourner l'attention des échecs internes.

Il n'y a qu'une seule logique au langage de l'escalade adopté par le régime algérien dans ses relations avec le Royaume du Maroc. Un mot qui résume cette logique est le mot paix. Le régime algérien craint la paix, car la paix interne en Algérie même ou en Afrique du Nord, notamment avec le Maroc, perd sa raison d'être. La paix est l'ennemi numéro un du régime algérien, qui croit devoir vivre en permanence dans un climat de guerre. Au milieu de cette guerre qu'elle mène, elle n'a pas réalisé qu'elle devait se réconcilier avec son peuple.

Il ne se rend pas compte que cette guerre lui reviendra tôt ou tard. Il était déjà revenu en 1988, lorsqu'un soulèvement populaire avait révélé la réalité du régime. La première chose que les Algériens ont faite, à l'instar du soulèvement palestinien de l'époque contre l'occupation israélienne, a été de descendre la rue Didouche Mourad au centre de la capitale algérienne et de détruire les bureaux du soi-disant "mouvement de libération nationale". Parmi ces bureaux se trouvait celui du "Polisario", dont les Algériens savent qu'il n'est rien d'autre qu'un outil du régime utilisé au service d'un groupe de fonctionnaires pour qui la guerre par procuration contre le Maroc est une source de subsistance.

Le régime algérien ne peut pas vivre sans tension, c'est-à-dire dans des conditions normales. Il doit en effet convaincre les Algériens qu'il existe un danger extérieur imminent à tout moment afin de détourner l'attention de l'échec interne qu'il a provoqué. L'Algérien devrait penser à faire face à ce danger extérieur, aussi illusoire soit-il, afin d'ignorer ce que le régime, dont le moins que l'on puisse dire est qu'il est dirigé par un groupe de fonctionnaires liés aux intérêts économiques qui les unissent, lui a fait subir.

A part la peur de la paix, ce n'est pas ce qui justifie la poursuite de l'escalade du régime algérien avec le Maroc. L'escalade a finalement inclus une menace de recours à la force en réponse à un événement qui peut ou non être vrai. Cet événement est représenté par l'annonce par la présidence algérienne de l'assassinat de trois chauffeurs algériens dans une zone située entre le Sahara marocain et la frontière mauritanienne.

Au lieu que la présidence algérienne adopte la sagesse et recherche le calme pour découvrir la vérité sur ce qui s'est passé, si quelque chose s'est réellement passé, elle s'est précipitée pour menacer le Maroc, avec des menaces directes à un pays qui ne peut en aucun cas chercher la confrontation avec l'Algérie. Tout ce qui compte pour le Maroc, c'est le Maroc lui-même et le Marocain ... et le projet de développement du Maroc pour éliminer toutes les formes de pauvreté. Un tel projet fait partie de la véritable guerre contre le terrorisme et l'extrémisme pour les déraciner. C'est le projet du Roi Mohammed VI du Maroc, qui a appelé à plusieurs reprises à la coopération entre le Maroc et l'Algérie, car cela est dans l'intérêt des deux pays et des deux peuples qui les composent.

Ce que révèle la récente escalade du régime algérien avec le Maroc, c'est l'échec de la guerre par procuration que le régime mène avec le pays voisin depuis 1975, date de la restitution par le Maroc des territoires désertiques qui étaient liés au colonisateur espagnol. Le Maroc a utilisé des moyens pacifiques à travers la "Marche verte". Ensuite, elle a mené la guerre menée par l'Algérie par l'intermédiaire du "Polisario" à travers les murs de défense protégeant le Sahara marocain. C'est le génie du roi Hassan II, que Dieu ait pitié de lui, qui a inspecté le Sahara en 1985, confirmant la fin d'une phase de la lutte pour établir le caractère marocain du Sahara.

Ce que le régime fait en Algérie ces jours-ci en lançant de fausses accusations contre le Maroc, comme le bombardement d'une zone près de la frontière avec la Mauritanie, qui a entraîné la mort de trois citoyens algériens, n'est qu'une expression de la situation difficile à laquelle le régime est confronté. Ce régime ne peut s'engager que dans une confrontation directe avec le Maroc.

Le problème du régime algérien est que le Maroc refuse une telle confrontation. Le Maroc n'a pas peur de la paix. Au contraire, elle recherche la paix et de meilleures relations avec l'Algérie. Le Roi Mohammed VI n'a pas manqué une occasion ces dernières années pour appeler au dialogue au plus haut niveau afin d'établir une nouvelle étape de bonnes relations entre les deux pays. Il est allé jusqu'à décrire le Maroc et l'Algérie comme des "jumeaux".

Il est honteux que le régime algérien n'ait eu d'autre réponse aux bonnes intentions marocaines que l'escalade avec les différents moyens à sa disposition, à commencer par la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays au lieu d'œuvrer à l'ouverture des frontières entre eux. Les frontières sont fermées depuis 1994, à l'initiative de l'Algérie. La fermeture des frontières n'est qu'une preuve de la grande peur que les Algériens aillent au Maroc et voient la différence entre la vie là-bas et la vie en Algérie même.

Le régime algérien a perdu sa guerre par procuration contre le Maroc. Il ne se passe pas un jour sans que le Maroc ne marque des points en sa faveur, notamment en ce qui concerne le Sahara marocain. L'administration Trump a reconnu le caractère marocain du Sahara. Il s'agissait d'une reconnaissance officielle de ce fait par les États-Unis. Le régime algérien, qui avait espéré que l'administration de Joe Biden pourrait reconsidérer la décision prise par l'administration précédente, a été déçu. Il s'est avéré que le Maroc savait comment se comporter avec un pays appelé les États-Unis, et que la question ne concernait pas tant une administration particulière que les relations entre un pays et un autre.

Jusqu'où le régime algérien peut-il aller dans l'escalade avec le Maroc ? La réponse est qu'elle peut aller loin dans ce sens après être passée du conflit à la guerre directe.

Le problème avec le régime algérien reste que le Maroc ne veut pas de guerre, quelle qu'elle soit. Ce que le régime algérien ne réalise pas, c'est que son problème n'est pas avec le Maroc, mais avec le peuple algérien, qui considère que ses dirigeants lui font la guerre. Le peuple algérien a exprimé son rejet de cette guerre, avant que le Maroc ne l'exprime. Ils ont exprimé leur rejet en boycottant les élections présidentielles qui ont porté Abdelmadjid Tebboune à la présidence de la République sur ordre de l'establishment militaire, et ils ont exprimé leur rejet en boycottant le référendum sur la réforme constitutionnelle il y a quelques mois. Il n'y a pas d'expression plus vraie que cette expression, à deux occasions différentes, de la nature du problème du régime algérien, un problème auquel il essaie toujours d'échapper : c'est le problème du régime avec le peuple algérien, pas avec le Maroc !