Au Sahara occidental : Le Maroc va-t-il payer la facture du nouveau consulat américain à Dakhla ?

Au cours du premier mandat de l'administration Trump, le gouvernement américain a négocié l'établissement de relations diplomatiques complètes entre Israël et le Maroc. Pour garantir cet accord, le gouvernement américain a pris deux engagements formels envers le Maroc

L'un d'entre eux a déjà été tenu. En 2020, le président Donald Trump a officiellement reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. L'autre n'a pas encore été tenu. Le gouvernement américain n'a toujours pas ouvert de consulat américain à Dakhla.

Au cours du second mandat de l'administration Trump, le gouvernement américain a de bonnes raisons de tenir enfin cet engagement :

  • Réciprocité : L'environnement extérieur du Maroc est très ambigu, turbulent et incertain. Si le consulat américain n'ouvre pas à Dakhla, le Maroc aura de bonnes raisons de revenir sur ses propres engagements en cas d'imprévu.
  • Fiabilité : L'administration Trump aurait l'intention d'étendre les accords d'Abraham au-delà du Bahreïn, du Maroc, du Soudan et des Émirats arabes unis. L'absence de consulat américain à Dakhla risquerait de nuire à la crédibilité du gouvernement américain en tant que médiateur dans ces négociations potentielles.
  • Politique intérieure : Les accords d'Abraham ont été salués comme une réalisation historique de l'administration Trump pour le peuple américain. Le non-respect des engagements pris dans ce cadre aurait donc probablement des implications politiques importantes au niveau national.
  • Projection de puissance : La position régionale du gouvernement américain s'est affaiblie en raison des changements survenus dans l'environnement extérieur en Afrique de l'Ouest. Un consulat américain à Dakhla constituerait une plate-forme précieuse pour projeter la puissance américaine au Sahel et au-delà.

Dans le même temps, des raisons puissantes vont dans le sens contraire. Pour l'administration Trump, la plus importante est la suivante :

  • Coût : L'administration Trump procède à des réductions massives des dépenses discrétionnaires non liées à la défense, et la création d'un consulat américain à Dakhla pourrait nécessiter des dépenses discrétionnaires non liées à la défense importantes. Cela serait incohérent.

Pour ces raisons, il semble raisonnable de penser que la création d'un consulat américain à Dakhla dépendra fortement de la volonté et de la capacité des alliés des États-Unis (par exemple Israël ou le Maroc) à couvrir les coûts associés.

Michael Walsh est chercheur principal au Foreign Policy Research Institute (États-Unis), chercheur invité à l'université de Grenade (Espagne), chercheur invité à l'université LMU de Munich (Allemagne) et chercheur affilié à la Georgetown School of Foreign Service (États-Unis).

Article publié dans la newsletter Consilium Strategicum. africanstudies.substack.com