Représentativité de la population du Sahara marocain : Mouvement sahraoui pour la paix (MSP) contre Polisario

1. Je remercie l'AUSACO de m'avoir invité à participer à sa deuxième conférence politique et les autorités locales pour leur accueil chaleureux. 
2. Je suis ravi de pouvoir participer à cette prestigieuse réunion. C'est toujours un plaisir pour moi de revenir dans la merveilleuse ville de Dakhla, au Sahara marocain. 
3. Le vote massif de la population du Sahara marocain lors des différentes élections législatives, communales et locales de septembre 2022, qui ont enregistré le taux de participation le plus élevé au niveau national, confirme son attachement à l'intégrité territoriale du Royaume et à la mise en œuvre de la régionalisation avancée et du nouveau modèle de développement des provinces du Sud. 
4. L'implication des électeurs sahraouis dans le processus politique visant à gérer leurs propres affaires locales et régionales concrétise leur légitimité représentative, consolide la politique d'unité nationale et démasque les tentatives séparatistes des ennemis de l'intégrité territoriale, surtout parce qu'elle confirme la marocanité du Sahara fondée sur des réalités historiques indéniables. 
5. La participation de la population locale du Sahara au processus électoral démontre que le plan d'autonomie est la seule solution qui tienne compte des attentes des habitants des provinces du Sud. Il leur permet d'élire démocratiquement leurs représentants légitimes et de gérer leurs affaires dans la démocratie et la stabilité. 
6. Le Mouvement sahraoui pour la paix (MSP), fondé en 2020, né à l'intérieur des camps, est une organisation politique et sociale engagée dans la promotion de la paix, de la justice et des droits du peuple sahraoui. Le MSP est une alternative politique qui défend une solution négociée au conflit du Sahara occidental, fondée sur le dialogue et un régime d'autonomie avec des garanties internationales. Depuis lors, il a mené les efforts visant à construire une nouvelle voie pour dépasser l'immobilisme du Polisario. 
7. Lors de la conférence organisée à Grande Canarie le 27 février 2025, à laquelle j'ai assisté, le Mouvement sahraoui pour la paix a présenté ses références avec le soutien clair de représentants sahraouis, de notables des tribus et de dirigeants politiques, d'experts, de de personnalités internationales, afin que l'Organisation des Nations unies reconnaisse leur légitimité en tant que représentants du peuple sahraoui et les inclue dans le processus de négociation pour une solution pacifique au conflit qui englobe et soutienne la solution d'une large autonomie sous souveraineté marocaine. 
8. Les membres du MSP soulignent que la majorité des dirigeants du Front Polisario ne sont pas originaires du territoire. Ce sont des personnes nées au Maroc, en Algérie et en Mauritanie, qui n'ont rien à voir avec les préoccupations et les inquiétudes de la population sahraouie d'origine, qui a majoritairement vécu sous l'administration espagnole. 
9. C'est pourquoi le MSP, en tant que représentant de cette population, avec le soutien majoritaire des notables tribaux du territoire, souhaite que la possibilité leur soit donnée d'être des interlocuteurs dans le processus politique. 
10. Nous sommes toujours confrontés à une situation humanitaire désastreuse dans les camps de Tindouf, en Algérie, en raison du refus de reconnaître le statut de réfugié à leur population. Il s'agit d'une population indéterminée, car aucun recensement n'a jamais été effectué, malgré les nombreuses recommandations des Nations unies en ce sens, car cela reviendrait à reconnaître qu'ils ne sont qu'une minorité (jamais plus de 15 000) à pouvoir justifier leur inscription sur le recensement de 1974 ou à pouvoir l'être, conformément aux instructions des Nations unies pour la composition du corps électoral. En outre, cela révélerait que plus de 70 % des personnes inscrites vivent dans le Sahara marocain et le reste à l'extérieur du Maroc, y compris dans les camps. 
11. Il n'y a pas de liberté de mouvement à Tindouf. Cela a été dénoncé par le Comité des droits de l'homme des Nations unies en juillet 2018, qui a également rappelé l'obligation de l'État d'accueil, voisin du Maroc, de garantir les droits civils et politiques de tous les habitants de son territoire. 
12. Le Polisario n'est pas représentatif des Sahraouis. Il incarne les intérêts et l'agenda de son pays hôte qui contrôle ses dirigeants à chaque congrès et réprime toute organisation indépendante dans les camps. 
13. Le Polisario n'a jamais été élu ni désigné démocratiquement comme « représentant » par la population sahraouie, y compris ceux retenus contre leur gré dans les camps de Tindouf. 
14. Le sens des responsabilités, le réalisme et le pragmatisme, ainsi que la compassion pour les populations séquestrées dans les camps de Tindouf, exigent que la communauté internationale soutienne l'initiative marocaine d'autonomie comme seule solution réaliste, sérieuse et crédible au différend régional sur le Sahara marocain. 

Rafael Esparza Machín, expert du Maghreb. Intervention lors de la Conférence internationale de l'AUSACO tenue à Dakhla.