Les compagnies pétrolières et gazières publiques ont annoncé la signature d'un protocole d'accord sous les auspices de la CEDEAO

Gasoducto Nigeria-Marruecos: Mauritania y Senegal se comprometen con el proyecto

PHOTO/NNPC LIMITED - Omar Alieu TOURAY, Président de la Commission de la CEDEAO avec Mele Kyari

Plusieurs États africains donnent un nouvel élan au dossier du projet de gazoduc offshore qui prévoit de relier le Nigeria au Maroc par 7000 km de gazoducs traversant plus d'une douzaine de pays. 

Dans un communiqué, la Nigerian National Petroleum Company (NNPC), qui gère également les ressources gazières du pays, a annoncé la signature prochaine d'une série de mémorandums avec la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), la Société mauritanienne des hydrocarbures (SMH), la Société pétrolière du Sénégal (PETROSEN) et l'Office national des hydrocarbures et des mines du Maroc (ONHYM). 

Selon la communication de la NNPC, la signature de ces accords aura lieu à Rabat demain, 15 septembre, en présence de représentants de chaque pays. L'annonce a été faite après une réunion à Abuja entre le président de la NNPC, Mele Kyari, et le président de la Commission de la CEDEAO, le Gambien Omar Touray. 

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Le communiqué publié par l'entité nigériane rappelle l'engagement du gouvernement fédéral du Nigeria et de la CEDEAO à voir prospérer le projet de gazoduc atlantique, qui vise à transporter 3 milliards de pieds cubes de gaz par jour, répartis entre 13 pays et avec la possibilité d'atteindre également l'Europe à travers les connexions marocaines du détroit de Gibraltar. 

La signature des entreprises sénégalaises et mauritaniennes confirme le soutien des deux pays au projet de distribution d'énergie le plus ambitieux du continent. Les analystes et les promoteurs du projet s'attendent à ce que les pays traversés par le gazoduc atlantique bénéficient directement et indirectement de cette infrastructure, qui permettrait d'alimenter en énergie 340 millions de personnes. 

On estime que ce projet gigantesque nécessitera un financement de 25 milliards de dollars et environ 25 ans de travaux pour être opérationnel. Deux sociétés d'ingénierie énergétique ont été sélectionnées début 2022 pour réaliser les plans de conception et de financement : IFL Group et DORIS Engineering. 
 

Le projet, qui a commencé à prendre forme en 2016, est encore à un stade très précoce où les accords entre les parties prenantes sont encore en cours de finalisation, mais le Nigeria et le Maroc déplacent leurs jetons dans la diplomatie africaine pour voir le projet atlantique prospérer face à d'autres initiatives telles que le pipeline transsaharien piloté par l'Algérie à travers le Niger. 

La directrice générale de l'ONHYM marocain, Amina Benkhadra, s'est rendue à Dakar, capitale du Sénégal, la semaine dernière, pour participer à une série de contacts avec ses homologues et prendre la parole lors d'un symposium sur le gazoduc. Dans son discours, Benkhadra a déclaré que la mise en place de cette infrastructure permettrait de créer un "marché régional de l'électricité compétitif, d'exploiter une énergie propre et de contribuer au développement industriel et économique de tous les pays qu'elle traverse". 

Le Nigeria dispose déjà d'un réseau de pipelines offshore reliant son littoral aux centrales électriques voisines du Bénin, du Togo et du Ghana. Le projet prévoit de s'appuyer sur les infrastructures existantes pour atteindre la Côte d'Ivoire, le Liberia, la Sierra Leone, la Guinée Conakry, la Guinée Bissau, la Gambie, le Sénégal, la Mauritanie et enfin le Maroc à Tanger.