Gouverneur égyptien : « Nous allons récupérer Sharm el-Sheikh comme le paradis touristique qui a toujours été »

Dans le cadre de la Fête internationale du tourisme de Madrid (FITUR), qui célèbre cette année son 40e anniversaire, atalayar a interviewé le ministre Khaled Fouda, gouverneur du sud du Sinaï, pour débattre des possibilités offertes par le tourisme en Égypte.

Récemment, l’Égypte a retrouvé la stabilité et la normalité. Le volume du tourisme, qui est l’un des piliers de l’économie, a-t-il également repris ?
C’est une réalité. En outre, nous ne comprenons pas le tourisme sans sécurité. Nous nous sommes bien préparés dans tous les sens pour relancer notre tourisme, ce qui, nous l’espérons, se produira prochainement.
Par exemple, nous avons installé à l’aéroport de Sharm el-Sheikh les dernières technologies de sécurité, et il est équipé de 800 caméras. Les flics ne sont plus dans la rue, ils sont remplacés par des machines high-tech. Cette ville, qui n’a que quatre entrées terrestres et toutes très bien protégées, est sécurisée sur un périmètre de 36 kilomètres. Toute personne entrant dans la ville est donc en sécurité à 100 %. L’espace maritime et l’espace aérien sont également dotés de points de sécurité.
L’objectif est de garantir la sécurité de toute la zone de la mer Rouge, ce qui permettra la croissance du tourisme.

L’une des clés du tourisme égyptien est constituée par les croisières, principalement celles qui traversent le Nil du Caire à Luxor. Ça aussi, c’est sûr ?
Absolument. La police est déployée le long de ce parcours maritime.
Et la capitale, alors ?
Le Caire est actuellement au plus haut niveau d’occupation. C’est une ville très touristique. Avec l’inauguration du Grand Musée d’Égypte, prévue pour le 10 octobre de cette année, nous prévoyons de battre des records dans le taux d’occupation, donc, tous ceux qui sont intéressés à venir visiter la capitale devraient réserver à l’avance

À cet égard, il convient de rappeler que la Banque centrale d’Égypte a annoncé en décembre dernier un investissement de 50 milliards de livres égyptiennes (2,8 milliards d’euros) pour soutenir le tourisme.
Oui, en fait, c’était une initiative que j’ai menée moi-même. Il était nécessaire de rencontrer les entrepreneurs pour résoudre les problèmes et relever les défis ouverts du secteur, principalement liés aux souffrances de l’hôtellerie dans la capitale. Cet argent sera investi dans l’amélioration des infrastructures.
À un moment où l’urgence climatique est pressante, l’Égypte mise-t-elle sur le tourisme durable ?
Nous avons un plan pour faire de Charm el-Cheikh une ville verte. C’est déjà une ville propre à 100 % et la sécurité est aussi impeccable. Nous sommes très conscients des problèmes de l’environnement, et nous voulons positionner notre ville comme une référence mondiale en la matière.
Que pouvez-vous nous dire sur la nouvelle capitale de l’Égypte ?
C’est un projet incroyable. Il y aura, par exemple, des routes à huit voies, monorailes, et le plus haut gratte-ciel d’Afrique, de 345 mètres, sera levé. Tous les ministères, bâtiments gouvernementaux, administrations et missions diplomatiques s’y installeront. Le corps des fonctionnaires aussi, pour lequel un plan a été élaboré. Je pense que c’est l’espoir de l’Égypte.
L’Égypte accueille principalement des touristes russes, allemands, italiens et français. Par conséquent, existe-t-il un plan concret pour attirer les touristes espagnols ?
C’est pourquoi j’ai décidé de participer au FITUR, afin de pouvoir rencontrer des entrepreneurs, des communautés égyptiennes résidant en Espagne, les médias, etc. Concrètement, depuis Charm el-Cheikh, nous avons déjà travaillé à un accord de partenariat avec Malaga pour promouvoir les échanges culturels et touristiques et rapprocher les peuples les uns des autres, et nous préparons un projet de collaboration avec la ville de Valence.

Quels sont ses objectifs avec la participation de l’Égypte au FITUR ?
Le fait que notre délégation soit venue à Madrid montre que l’Égypte est très intéressée par le développement du tourisme et aussi par l’amélioration de la coopération et des relations bilatérales avec l’Espagne. Cela nous permet également d’apprendre d’autres pays.
Quel message donneriez-vous à un Espagnol pour qu’il aille en Égypte ?
Tout le peuple espagnol est le bienvenu. Nous avons des relations historiques et proches. Je vous invite surtout à visiter les destinations touristiques culturelles, notamment le site sacré de Santa Catalina, l’une des églises les plus anciennes du monde, car elle date du Ve siècle. La stabilité politique et la sécurité dont nous disposons accompagnent le tourisme. C’est la réalité, et non pas celle que les médias exagèrent parfois.

Dans le contexte régional, comment la situation en Libye peut-elle affecter l’Égypte?
Nous avons sécurisé les frontières terrestres, aériennes et maritimes avec la Libye, et nous contribuons actuellement à un niveau politique pour parvenir à un règlement durable. La preuve en est que le Président de notre pays, Abdel Fattah al-Sisi, s’est rendu à la Conférence de Berlin le week-end dernier. Il en est résulté un consensus sur le fait que l’option militaire n’est pas viable et que c’est la voie pacifique qui doit être choisie.
Nous travaillons avec la Grèce, Chypre, la France et l’Italie, ainsi qu’avec les pays de la Méditerranée, pour trouver une solution au conflit libyen et garantir la stabilité régionale.