Les Émirats annoncent un investissement de 10 milliards de dollars en Égypte et en Jordanie

Abu Dhabi Holding (ADQ) d'Abu Dhabi va créer un fonds d'une valeur de 10 milliards de dollars pour des investissements en Égypte et en Jordanie dans le cadre d'un "partenariat économique" entre les trois pays, a annoncé dimanche le ministre de l'Industrie et des Technologies avancées des EAU, Sultan bin Ahmed al Jaber.
L'ADQ, l'organe d'investissement à l'étranger du gouvernement d'Abou Dhabi, qui gère 110 milliards de dollars d'actifs, "allouera un fonds d'investissement de 10 milliards de dollars pour investir dans des projets découlant de ce partenariat dans les secteurs convenus", a déclaré M. Al Jaber, selon l'agence de presse officielle émiratie, WAM.
Al Jaber a fait cette annonce après la signature, dans la capitale des Émirats arabes unis (EAU), d'un accord sur le "Partenariat industriel d'intégration pour le développement économique durable", en compagnie des premiers ministres égyptien et jordanien, Mustafa Madbouli et Bishr al Jasawneh, respectivement.
Le ministre émirati a espéré que "ce partenariat permettra des opportunités économiques de plusieurs milliards de dollars en valeur économique ajoutée, ainsi que le développement de projets industriels communs dans le futur".
Il a expliqué qu'entre autres secteurs, les investissements se concentreront sur "des domaines prioritaires tels que les produits pharmaceutiques, l'agriculture, l'alimentation, la pétrochimie, les minéraux et les textiles".
Ce partenariat intervient à un moment où les économies de l'Égypte et de la Jordanie traversent une période difficile en raison de la guerre en Ukraine et de l'inflation internationale, qui a directement affecté leurs devises et leurs importations, notamment de blé ukrainien.
"Nous avons la possibilité d'augmenter la production de blé et de maïs dans les trois pays de 16,5 millions de tonnes par an à 30 millions de tonnes", a ajouté Al Jaber, selon WAM.
Il a également souligné que dans d'autres secteurs, comme "dans l'industrie pétrochimique, nous avons des possibilités de la développer et de porter sa part dans le PIB des trois pays à 21 milliards, au lieu de 16 milliards en 2019."
Le premier ministre égyptien a estimé que "ce pays est un exemple de la manière d'agir dans les circonstances économiques et géopolitiques que le monde traverse" en raison de la guerre de la Russie en Ukraine, qui a obligé l'Égypte à concevoir des plans urgents pour accroître son ouverture aux investissements étrangers et du secteur privé.
M. Madbouli a déclaré à la mi-mai que l'Égypte avait pour objectif de faire passer la part du secteur privé dans les investissements de 30 à 65 %, et a exprimé l'espoir de parvenir à un accord "d'ici un mois" avec le Fonds monétaire international (FMI) afin d'alléger la pression sur l'économie égyptienne.