L'étroite collaboration entre les ports espagnols et marocains

L'hôtel Barceló de Tanger a accueilli la 10e Rencontre maritime, de transport et de logistique hispano-marocaine organisée par la Chambre de commerce espagnole dans la ville de Tanger.
À cette occasion, Atalayar a pu s'entretenir avec Rafael Olivares Pavón, sous-directeur général adjoint des opérations du port d'Algésiras, qui a évoqué les objectifs du port d'Algésiras et la bonne coopération existant entre les ports espagnols et marocains dans la zone du détroit.
Quel a été l'objectif du port d'Algésiras dans ces conférences ?
Nous avons participé à ces conférences pratiquement depuis le début. Il y a déjà eu 10 éditions et nous sommes également sponsors et collaborons de manière très active à la conférence. Mais si nous sommes ici pour présenter les nouveaux développements et certains aspects importants de l'activité et des opérations du port, c'est parce que nous considérons le port d'Algésiras comme l'un des piliers du trafic dans le détroit de Gibraltar.
C'est pourquoi nous consacrons beaucoup d'efforts et de ressources pour faire en sorte que ce trafic soit réellement un pont maritime entre l'Europe et l'Afrique et que nous fournissions le meilleur service à toutes les entreprises, à tous les transporteurs et à tous ceux qui, en fin de compte, ont besoin d'utiliser ce service maritime pour leur commerce et leurs affaires.

La coopération avec les ports marocains donne de très bons résultats, n'est-ce pas ?
De très bons résultats. Nous avons une collaboration très étroite avec le port de Tanger Med.
Nous nous réunissons pratiquement tous les mois et nous abordons un sujet pratiquement toutes les semaines. Nous avons des contacts, nous avons des conversations, nous échangeons quotidiennement de la documentation sur différents aspects des opérations et aussi avec le port de Tanger Med. Bref, nous avons une collaboration très étroite avec les deux ports marocains avec lesquels nous avons du trafic.
La construction du port de Nador et ensuite de celui de Dakhla contribuera à une plus grande activité. Et en Méditerranée, la cohabitation des ports espagnols et des ports marocains est synonyme de croissance et non de confrontation, comme certains l'affirment.
Il ne s'agit pas forcément d'une confrontation. Nous sommes, par exemple, en concurrence avec le port de Tanger Med dans le trafic de conteneurs. Là, nous sommes concurrents et chacun a sa propre politique et sa propre initiative. Mais dans le trafic de camions, dans le trafic roulier et dans le trafic de passagers, nous sommes des ports complémentaires.
Nous devons nécessairement être coordonnés et nous comprendre mutuellement, et c'est ce que nous faisons. Nous avons une relation très étroite et une collaboration très forte.
Il est apparu clairement lors de l'événement maritime de Tanger que l'opération Traversée du détroit est un nouveau test décisif pour le fonctionnement de toutes les structures.
L'opération Traversée du détroit est un moment très important. Il y a beaucoup de trafic. Certains disent qu'il s'agit du plus grand mouvement de personnes au monde en si peu de temps.
Environ deux millions et demi de personnes passent par Algeciras en l'espace d'un mois. Nous devons y consacrer beaucoup d'attention et de ressources, et nous avons mis en place des procédures et des opérations très bien organisées pour que le passage des citoyens marocains qui vivent en Europe et viennent en vacances se fasse le plus facilement possible et dans les meilleures conditions. Et n'oublions pas que les camions et le port continuent de fonctionner.
Nous essayons de faire en sorte que cette opération Traversée du détroit par les passagers n'affecte pas le reste des activités du port. En effet, nous ne fermons pas le port et nous ne le laissons pas tranquille. L'activité du port reste la même.
Donc, ce que nous faisons, c'est de redoubler d'efforts, d'avoir une opération très bien huilée pour que le passage des passagers se fasse dans les meilleures conditions et que le port continue à fonctionner par rapport au reste de l'activité portuaire.
La situation internationale est compliquée, par exemple avec la question du canal de Suez : la normalité a-t-elle été rétablie ou le commerce international rencontre-t-il encore de nombreux problèmes en raison du changement d'itinéraire ?
En fait, la normalité n'est pas encore revenue et ce changement de route a profité aux ports du détroit, à l'Espagne et aussi à Tanger Med. En effet, le changement de route des compagnies maritimes a permis d'augmenter encore plus le trafic dans le port d'Algésiras, ainsi que dans le port de Tanger Med et dans d'autres ports d'Espagne.
Cette situation géopolitique difficile nous oblige donc à redoubler d'efforts pour assurer ce commerce maritime international, qui se concentre aujourd'hui encore plus sur le détroit, démontrant ainsi que ce dernier est l'un des principaux nœuds du monde en termes de trafic maritime.