Le roi avait appelé à la consolidation des acquis dans le domaine agricole et à la création de nouvelles activités génératrices d'emplois et de revenus, notamment en faveur des jeunes des zones rurales

Mohamed VI lanza la estrategia Generación Green 2020-2030, sucesora del Plan Marruecos Verde

PHOTO/MAP - S.M. le Roi Mohammed VI préside la cérémonie de lancement de la Génération Green 2020-2030

El Le roi Mohamed VI a présidé le 13 février dans la province de Chtouka Ait Baha la cérémonie de lancement de la nouvelle stratégie de développement du secteur agricole dénommée Génération Green 2020-2030 et celle liée au développement du secteur de l'eau et de la forêt.

Au début de cette cérémonie, un film institutionnel qui a été projeté met en lumière les dynamiques de développement que le secteur agricole a connues au cours de la dernière décennie, grâce notamment au Plan Maroc Vert (PMV) avec des témoignages d'agriculteurs ayant bénéficié du Plan.

Par la suite, le ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et de l'Eau et Forêts, Aziz Akhannouch, a présenté au Souverain les grandes lignes des nouvelles stratégies Génération Green 2020-2030 et Forêts du Maroc.

Akhannouch a indiqué, à cette occasion, que la nouvelle vision stratégique du secteur agricole a été élaborée conformément aux hautes orientations royales contenues dans le discours du roi à l'occasion de l'ouverture de la première session de la troisième année législative de la dixième législature (le 12 Octobre 2018).
Dans ce discours, le roi avait appelé à une consolidation des acquis dans le domaine agricole et à la création de nouvelles activités génératrices d'emplois et de revenus, notamment en faveur des jeunes des zones rurales, en vue de « favoriser l'urgence d'une classe moyenne agricole, consolidant ses bases pour qu'elle puisse, en somme, exercer sa double vocation de facteur d'équilibre et de levier de développement socio-économique, à l'image de la classe moyenne urbaine et du rôle clé qui lui correspond », a-t-il rappelé le ministre. Cette stratégie repose sur une capitalisation des acquis du Plan Maroc Vert, à travers l'adoption d'une nouvelle vision du secteur agricole et la consécration d'une nouvelle gouvernance et la mise à disposition du secteur des médias modernes, a déclaré Akhannouch en faisant référence aux réalisations du Plan Maroc Vert lancé par le Souverain en 2008 et notamment la signature de 19 contrats de programme, l'application de 12 plans agricoles régionaux, la création de quatre nouvelles agences, l'entrée en vigueur de 4 500 textes juridiques et plus de 34 000 millions de DH mobilisés pour un financement international. Au niveau macroéconomique, le PMV a permis la multiplication du PIB-Agriculture et des exportations agricoles, ainsi que l'augmentation du volume des investissements, a poursuivi Akhannouch, notant qu'au niveau social, le PMV a permis la création d'emplois et l'augmentation des taux de couverture des besoins alimentaires.

En ce qui concerne la durabilité, le plan a favorisé l'économie des eaux d'irrigation, la consolidation de la résilience agricole et la réduction de l'agriculture pluviale, ainsi que la promotion d'une dynamique d'intégration des petites et moyennes exploitations agricoles, bénéficiant à 2,7 millions d'agriculteurs. Akhannouch a indiqué que le secteur agricole marocain vise à franchir un nouveau niveau dans son développement, notant que la nouvelle stratégie agricole repose sur deux piliers principaux, à savoir la valorisation de l'élément humain, conformément aux Orientations royales, et ce à travers l'émergence d'une nouvelle génération de classe moyenne agricole (350 000 à 400 000 ménages), et la naissance d'une nouvelle génération de jeunes entrepreneurs, à travers la mobilisation et la valorisation d'un million d'hectares de terres collectives et la création de 350 000 emplois au profit des jeunes. Cette classe moyenne et ces jeunes agriculteurs pourront également recourir à une nouvelle génération d'organisations agraires plus innovantes et bénéficier de nouvelles mesures d'accompagnement qui leur permettront de renforcer leurs compétences, a précisé le ministre. Le deuxième pilier de cette nouvelle stratégie, selon Akhannouch, fait référence à la poursuite de la dynamique de développement du secteur, favorisant le développement humain et social.

À cette fin, la nouvelle vision prévoit la consolidation des secteurs agricoles, en vue de la multiplication des exportations agricoles et du PIB pour atteindre entre 200 000 et 250 000 millions de dirhams d'ici 2030, l'amélioration des processus de distribution des produits par la modernisation de 12 marchés de gros et traditionnels, a déclaré Akhannouch. Il s'agit également de renforcer la résilience et la durabilité du développement agricole, ainsi que d'améliorer la qualité et la capacité d'innovation, a déclaré Akhannouch, notant que l'octroi d'autorisations pour 120 abattoirs modernes et le renforcement du contrôle sanitaire. La réalisation de cette stratégie nécessitera une augmentation annuelle du budget du secteur d'environ 2,5 %, à partir de 2020, selon le ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et de l'Eau et Forêts. Concernant la nouvelle stratégie pour le secteur de l'eau et des forêts appelée Forêts du Maroc, Akhannouch a souligné l'importance des espaces forestiers, dont la superficie est estimée à 9 millions d'hectares, et leur fonction environnementale, économique et sociale.
Dans ce contexte, il a affirmé que la forêt marocaine est dans un état difficile, principalement en raison de la détérioration de 17 000 hectares de terres forestières chaque année, de la faible valorisation des forêts de chênes-lièges et de la surexploitation des pâturages. Afin d'accroître la compétitivité et de moderniser le secteur, une nouvelle stratégie en matière d'eau et de ressources forestières a été élaborée sur la base d'un modèle de gestion intégré, durable et générateur de richesse. Cette nouvelle stratégie vise à faire des forêts un espace de développement, à assurer une gestion durable des ressources forestières, à adopter une approche participative impliquant les utilisateurs, à renforcer les capacités de production forestière et à préserver la biodiversité, a déclaré le Ministre. Et il ajoute que cette stratégie vise, d'ici 2030, le repeuplement de 133 000 hectares de forêts, la création de 27 500 emplois directs supplémentaires, en plus d'améliorer les revenus des chaînes de production et l'écotourisme pour atteindre une valeur de marché annuelle de 5 000 millions de dirhams. Pour cela, la nouvelle stratégie s'articulera autour de quatre axes principaux, la création d'un nouveau modèle basé sur une approche participative associant les populations à la gestion, l'aménagement des espaces forestiers en fonction de leur richesse, la promotion et la modernisation des métiers forestiers par la création de pépinières forestières modernes et l'introduction de l'outil numérique dans la gestion du secteur, et enfin la réforme institutionnelle du secteur par la qualification des ressources humaines, la création d'un centre de formation et de recherche et le création d'une Agence des Eaux et Forêts et d'une Agence de Conservation de la Nature. Cette stratégie prévoit également la gestion et la valorisation des dix parcs nationaux, afin de garantir un développement économique et social dans le plein respect du patrimoine naturel, culturel et territorial.

Ces deux nouvelles stratégies, agricole et eau et forêt, seront appliquées à partir de 2020, notamment au niveau territorial selon les particularités et les avantages de chaque région, en coordination avec l'ensemble des acteurs, conformément aux principes de bonne gouvernance en termes de suivi et d'évaluation des investisseurs, ainsi que d'indicateurs d'efficacité et de performance, a déclaré Akhannouch, exprimant le souhait qu'ils deviennent un véritable moteur de développement. Le Souverain a entamé le projet de plantation de 100 hectares d'arganier dans la commune d'imi Mqouren (1,8 million de dirhams) un projet qui fait partie du programme de plantation d'arganiers agricoles dans la province de Chtouka Ait Baha, avec une superficie de 1250 hectares. Ce programme, qui couvre sept communes et profite à 729 personnes, nécessite des investissements de l'ordre de 28 millions de dirhams. Il s'inscrit dans un programme mondial de développement de l'agriculture d’argan couvrant une superficie de 10 000 hectares, dans les régions de Souss-Massa, Marrakech-Safi et Guelmim-Oued Noun. Ce programme global (2017-2022) mobilise un budget de 490 millions de dirhams, financé par le Fonds vert pour le climat (390 MDH) et le gouvernement du Maroc (100 MDH), et profite aux provinces d'Essaouira (2885 hectares), Taroudante (1337 hectares) Sidi Ifni (627), Chtouka Ait Baha (1250), Guelmim (623 hectares), Tiznit (3188 hectares) et la préfecture d’Agadir Ida Outtanane (90 hectares).

Le roi a également entamé les travaux de construction du système d'irrigation à partir de la station de dessalement d'eau de mer d'Agadir, dont les travaux ont un taux d'avancement de 65%. L'achèvement de cette station est en ligne directe avec les objectifs du programme national d'approvisionnement en eau potable et d'irrigation 2020-2027, lancé par le Souverain en janvier dernier, dans le but de consolider et de diversifier les sources d'approvisionnement en eau potable, accompagnant la demande de cette précieuse ressource, la garantie de la sécurité de l'eau et la lutte contre les effets du changement climatique. D'une superficie de 20 hectares, cette station, située à 40 km au sud d'Agadir dans une localité côtière au nord de la ville de Douira, commune d'Inchaden, au sein du Parc National de Souss-Massa, ambitionne de répondre aux besoins en eau potable du Grand Agadir et eau d'irrigation de la plaine de Chtouka.
Ce projet, fruit d'un partenariat public-privé, a pour principaux objectifs l'approvisionnement en eau potable du grand Agadir en raison de l'insuffisance de l'approvisionnement en ressources conventionnelles, et la sauvegarde des eaux souterraines (déficit annuel de ressources souterraines estimé à 90 millions de m3). Il vise également à garantir l'approvisionnement en eau d'irrigation dans la plaine de Chtouka (15 000 hectares) et à préserver les activités agricoles de la région, notamment les cultures à forte valeur ajoutée, ainsi qu'à capitaliser sur l'expérience du secteur privé.

D'un coût total de 4,41 MMDH dont 2,35 MMDH correspondent à sa composante irrigation et 2,06 MMDH à sa composante eau potable, ce projet, le premier du genre en Afrique, consiste en la mise en place des meilleures procédures, en particulier la technologie de l'osmose inverse, et des équipements actuellement dans le domaine du dessalement de l'eau de mer et de la distribution d'eau.

Ce projet consiste en la réalisation d'ouvrages marins (deux conduits d'agrément de 1100 ml de longueur équipés chacun de tours d'admission, un émissaire de rejet de 660 ml de longueur avec diffuseur), une station de dessalement et des infrastructures d'irrigation (dépôt stockage, 5 stations de pompage, canalisation principale 22 km et réseau de distribution 489 km). La mise en service de l'unité de dessalement, prévue pour mars 2021, produira initialement 275 000 m3 / jour à raison de 150 000 m3 / jour d'eau potable et un débit de 125 000 m3 / jour d'eau d'irrigation. Ses installations permettront une capacité totale de 400 000 m3 / jour sur le long terme, qui devrait être partagée à parts égales entre l'agriculture et l'eau potable. Il est à noter que l'Office National de l'Electricité et de l'Eau Potable réalise les installations nécessaires au transport de l'eau dessalée jusqu'au gisement de la Direction Autonome Multiservices d'Agadir Ramsa à l'entrée de la ville d'Agadir, pour un coût de 363 millions de DH.

Ces installations s'ajoutent à celles nécessaires à l'alimentation électrique du projet de dessalement depuis le poste source de Tiznit. Le coût de l'électricité s'élève à 92 millions de dirhams. Toujours dans le cadre du développement du secteur agricole, la région de Souss-Massa est consciente de la réalisation, au niveau de la province de Taroudante, du projet de modernisation du périmètre irrigué d'Aoulouz. Ce projet, qui couvre une superficie de 4 486 hectares, touche les collectivités territoriales d'Aoulouz, Id Aoukemad, El Faed et bénéficie à quelque 6 000 exploitations dans le cadre d'une fédération composée de 7 associations d'usagers des eaux agricoles. D'un coût total de plus de 470 millions de dirhams, ce projet consiste à moderniser le système traditionnel d'irrigation gravitationnelle des sécheresses terrestres, qui provoque de grandes pertes en eau, dans un système d'irrigation localisé qui a généralement une bonne efficacité en l'eau.

En somme, la valorisation des eaux d'irrigation, l'intensification et l'amélioration de la production agricole et l'augmentation des revenus des agriculteurs sont prévues, avec une augmentation de la valeur ajoutée par hectare de 4.000 à 28.000 dirhams.