Le secteur de la pêche se consolide à Dakhla

Le développement économique de l'année écoulée a fait de Dakhla le principal centre économique des provinces sahariennes du Maroc.
Selon une récente étude menée par l'Institut marocain d'intelligence stratégique, l'industrie de la pêche a obtenu un excédent de 30 millions d'euros en 2024 et plus de 400 000 tonnes de poissons. Ces chiffres ont permis au secteur d'atteindre 2 % du Produit intérieur brut (PIB).

Selon l'institut, ce succès du secteur de la pêche s'explique par la stratégie nationale qui touche à la fois la capture et la transformation des ressources marines. Avec plus de 40 unités de transformation installées dans la région, Dakhla se positionne comme le deuxième centre de pêche du pays après la région de Tanger.
En termes d'emploi, plus de 40 000 familles de Dakhla dépendent du secteur, ce qui équivaut à 18,2 % du nombre total de travailleurs du secteur et à 43,2 % de la valeur ajoutée de l'économie locale.
Ces résultats sont en partie dus à l'introduction de navires RSW (Refrigerated Sea Water) qui ont joué un rôle essentiel dans l'optimisation des chaînes d'approvisionnement, renforçant ainsi la région sur le marché international.

Pour l'économie locale, la pêche est devenue une activité essentielle, non seulement pour la ville et la région d'Oued Eddahab, mais aussi pour l'ensemble des provinces sahariennes. Cette position renforcerait la position stratégique de la région pour le développement du continent africain.
Afin de dynamiser le secteur, le Salon Halieutis tient sa septième édition au Parc des Expositions d'Agadir. Cet événement, qui a lieu tous les deux ans, permet d'analyser la situation de l'industrie de la pêche, si importante pour le pays nord-africain.
La côte atlantique du Maroc est l'une des plus riches au monde en termes de ressources halieutiques et marines. Son énorme extension d'environ 1 100 kilomètres et son vaste plateau continental de 55 100 kilomètres carrés se distinguent par la richesse et la diversité de ses ressources halieutiques, faisant de cette région l'un des plus grands et des plus importants réservoirs marins du continent.

Menaces sur le secteur de la pêche
Cependant, le modèle économique du secteur de la pêche marocain est de plus en plus confronté à des menaces : le changement climatique, la pêche illégale et la décision de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE). En ce qui concerne le changement climatique, la principale conséquence concerne la migration des espèces et de nombreuses techniques de pêche traditionnelles seront affectées.

Quant aux dangers de la pêche illégale, ils augmenteraient le risque pour la durabilité de certains écosystèmes, mettant en danger la vie d'espèces clés de la chaîne alimentaire, car la pêche illégale ne respecte pas le temps nécessaire à chaque espèce pour se maintenir de manière durable.
Enfin, il y a la question de l'arrêt de la CJUE publié le 4 octobre 2024, dont l'impact sur les exportations marocaines vers l'UE réduirait la compétitivité. Les estimations indiquent que la baisse dans le secteur pourrait être au mieux de 50 %, et pourrait atteindre 80 %. Si l'on traduit ces chiffres en euros, les pertes pourraient se situer entre 13,74 et 22 millions d'euros, en plus de mettre en péril des milliers d'emplois. Néanmoins, le Maroc a nié à plusieurs reprises être affecté par la décision prise il y a quatre mois.

Comme mesure pour résoudre ces écueils potentiels, le Maroc a élaboré une stratégie d'adaptation et de résilience qui priorise : la surveillance et la recherche, la lutte contre la pêche illégale, l'innovation technologique, l'optimisation de la transformation, la transformation industrielle et l'adaptation sociale.
En référence à l'arrêt de la CJUE, le pays nord-africain créera un Fonds spécial de transition (FET) pour aider à compenser les pertes éventuelles à court terme, en renforçant la diversification des marchés et la consolidation du statut du Maroc au sein de l'Union européenne.