Tanger : un hub logistique mondial qui se met au vert

1. Tanger : le siège de Renault le plus rentable et le plus respectueux de l'environnement
2. Tanger Med : un hub logistique résilient face aux crises
3. Classement des entreprises leaders sur le podium national
4. Décarbonisation : le défi auquel il faut se préparer dès maintenant

Lors de sa tournée nationale, la Caravane Global 500 a choisi d'atterrir dans les trois régions les plus importantes du Maroc ; en donnant des conférences et en ouvrant des débats sur l'économie bleue et la dynamique de la région, à Agadir le 24 octobre, et sur les défis et les opportunités, à Casablanca le 29 octobre, pour arriver à Tanger le 21 octobre sous le thème « Tanger : un hub logistique mondial ». 

La conférence, organisée par Economie Entreprise, a permis aux acteurs industriels de mieux comprendre le positionnement industriel et logistique de la région, les avantages compétitifs de Tanger et les évolutions géostratégiques à venir. 

Tanger : le siège de Renault le plus rentable et le plus respectueux de l'environnement

Frédéric Naud, directeur administratif et financier du Groupe Renault, a énuméré les facteurs de succès du Groupe Renault, à commencer par le partenariat exemplaire entre le Royaume du Maroc et l'entreprise française. Soulignant que l'accord signé en 2016 vise à accélérer la filiale automobile dans l'industrie marocaine avec un taux d'intégration de 40%.  

« L'objectif, en 2016, était d'atteindre 65 % d'intégration à l'horizon 2023 et cela a été réalisé avec succès. En parallèle, nous avons fixé un objectif de 1,5 milliard d'euros à l'horizon 2023 et nous avons atteint plus de 2 milliards d'euros », a indiqué Naud, précisant que »le chiffre d'affaires réalisé par le groupe au niveau mondial, qui s'appuie sur la production marocaine, et la dynamique que connaît l'écosystème automobile au sein du tissu industriel sont d'autres facteurs qui justifient ce succès. » 

« Au début, nous avions 25 fournisseurs de premier rang de pièces et composants ; alors qu'aujourd'hui nous en avons plus de 85 (multipliés par 3,5) ; ce qui traduit l'impact significatif de cette dynamique positive installée dans la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima », a ajouté Frédéric Naud ; soulignant que l'accord de Renault avec le Maroc a été renouvelé en 2021 à l'horizon 2030, avec deux objectifs clairs : 

• Atteindre 80 % d'intégration locale.  
• Dépasser les 3 milliards d'euros de chiffre d'affaires. 

« D'ici 2024, Renault aura produit des véhicules thermiques, hybrides et électriques, cherchant à s'adapter aux nouvelles technologies et aux défis du futur », a expliqué le directeur général du groupe, donnant l'exemple des deux véhicules Mobilise Duo et Mobilise Bento. Il s'agit de deux véhicules entièrement électroniques qui seront fabriqués à Tanger.  

Naud a indiqué que « l'industrialisation a commencé et la production sera lancée dans les prochaines semaines pour commencer à commercialiser ces véhicules en Europe en janvier 2025 ». Ceci traduit le positionnement de l'usine de Tanger dans l'avenir et la capacité du royaume marocain à poursuivre dans cette voie, car il dispose de tous les outils logistiques indispensables.

Pour développer son offre et sa production, Renault fait face, selon son directeur financier, aux défis du secteur automobile à Tanger : 

• Nouvelles technologies et voitures électriques : le processus de fabrication et de commercialisation doit être accéléré. 
• Décarbonisation : Renault exportant principalement vers l'Europe, l'utilisation d'énergie verte est importante et l'usine de Tanger est la meilleure du groupe. 
• Solutions innovantes pour réduire la consommation d'eau.  
• Amener la fabrication de Casablanca au même niveau que celle de Tanger en termes d'indicateurs écologiques. 
• Le défi du produit, de l'infrastructure et des subventions. 

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Tanger Med : un hub logistique résilient face aux crises

Rachid Houari, directeur général de la zone logistique Medhub, a souligné que Tanger Med a connu une croissance rapide depuis son lancement en 2007, ce qui constitue une grande fierté pour le royaume marocain, et a déjà joué un rôle très important dans le développement du tissu économique de la région depuis plus de quinze ans, avec 2 000 hectares de zones industrielles exportant 15 milliards de dirhams et contribuant à 20 % du PIB du Maroc en termes d'exportations.

« En pleine crise du coronavirus, le port de Tanger Med a enregistré une croissance de plus de 20 % la première année et de plus de 24 % la deuxième année de la pandémie, grâce à sa productivité, sa résilience et sa qualité de service », a rappelé Houari, soulignant que « la bonne productivité du port est due aux opérateurs portuaires, soit 5.000 travailleurs, dont 99,9% sont des Marocains bien formés ». 

Quant à l'innovation, il a rappelé qu'elle a été adoptée très tôt, il y a 15 ans, en numérisant toute l'opération reliant le port au navire, avec un très bon système douanier.

Le directeur général de la zone logistique Medhub a mentionné que 10 000 véhicules fabriqués par Renault Maroc sont exportés vers l'Europe chaque semaine, ce qui est très considérable grâce à l'excellente productivité de Tanger Med. 

Classement des entreprises leaders sur le podium national

Hassan Alaoui, président d'Economie Entreprises, a présenté les six régions du Maroc qui se distinguent par leur tissu économique développé, en indiquant le nombre d'entreprises actives dans chaque région avec leur chiffre d'affaires : 

• La région de Sus Massa avec 20 entreprises et un chiffre d'affaires de 18,49 milliards de dirhams, soit 1,9 % du chiffre d'affaires global.  
• La région Fès Meknès avec 20 entreprises et un chiffre d'affaires de 10,2 milliards de dirhams, soit 1,4 % du chiffre d'affaires global.  
• La région Marrakech Safi avec 16 entreprises et un chiffre d'affaires de 9,8 milliards de dirhams, soit 1,1 % du chiffre d'affaires global.  
• La région Rabat Sale Kenitra avec 52 entreprises et un chiffre d'affaires de 146,9 milliards de dirhams, soit 15,1 % du chiffre d'affaires global.  
• La région Tanger-Tétouan-Al Hoceima avec 26 entreprises et un chiffre d'affaires de 75,52 milliards de dirhams, soit 7,7 % du chiffre d'affaires global. 
• La région de Casablanca Settat avec 357 entreprises et un chiffre d'affaires de 704,3 milliards de dirhams, soit 72,4 % du chiffre d'affaires global. 

En ce qui concerne les secteurs nationaux classés dans l'indice Global 500, les secteurs suivants se distinguent :  

• L'agroalimentaire, l'agriculture et la pêche, avec 72 entreprises.  
• Assurance, avec 17 entreprises.  
• L'automobile et l'équipement, avec 26 entreprises.  
• Banques et services financiers, avec 13 entreprises. 
• Les équipements industriels, avec 6 entreprises.  
• Bois et papier, avec 13 entreprises.  
• BTP et infrastructures, avec 64 entreprises.  

Pour sa part, Najib Belghazi, directeur général de Kompass Maroc, a présenté la liste des entreprises leaders du podium national, qui comprend : 

1. Le Groupe OCP avec un chiffre d'affaires de 91,2 milliards de dirhams. 
2. Le Groupe Renault avec 56,1 milliards de dirhams.  
3. L'Office national de l'eau et de l'électricité (ONEE) avec 47,7 milliards de dirhams. 
4. Maroc Télécom. 
5. Afriquia SMDC. 
6. Attijariwafa Bank  
7. Banque Centrale Populaire  
8. Royal Air Maroc. 
9. Vivo Energy Maroc. 
10. BMCE Bank of Africa.  

Voici les meilleures entreprises opérant à Tanger  

1. Le groupe Renault Maroc, avec 56,1 milliards de dirhams. 
2. Tanger Med, avec 10 milliards de dirhams. 
3. Aluminium du Maroc, avec 1,8 milliard de dirhams. 
4. Joyson Safety System 
5. Coopérative Laitière du Nord  
6. Wolkat Maroc 
7. Electro Mécanique Énergie  
8. Auto Motor Spare Parts 
9. Poly Design System  
10. Migraines

Décarbonisation : le défi auquel il faut se préparer dès maintenant

Salah Eddine Bennani, senior manager chez Forvis Mazars Maroc, a déclaré que « les entreprises marocaines sont de plus en plus nombreuses à adopter le développement durable ».

L'étude menée sur 159 entreprises : 36 % du secteur industriel, 21 % du secteur commercial, 35 % du secteur des services et 8 % du secteur financier, et dont les résultats ont été représentés par Salah Eddine Bennani, a révélé que la majorité, 58 % de l'échantillon, est constituée d'entreprises non exportatrices, tandis que les exportateurs représentent 25 % contre 17 % de grands exportateurs.

75 % des 57 entreprises industrielles participant à l'enquête ont déclaré avoir adopté une démarche de responsabilité sociale des entreprises (RSE). En ce qui concerne les critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance d'entreprise), 74 % des entreprises industrielles intègrent ces éléments dans leur stratégie et 39 % mesurent leur empreinte carbone.