Vicente Farach : "Notre objectif est d'augmenter l'investissement des entreprises espagnoles au Maroc"

La région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima génère un grand attrait pour les investissements et le Maroc a fait la promotion de la région lors de l'événement "Doing Business in Tangier-Tetouan-Al Hoceima" qui s'est tenu dans l'auditorium de l'Autorité portuaire de Valence.
La rencontre "Doing Business" est arrivée dans la ville valencienne après être passée par Casablanca, Barcelone et Séville et plusieurs personnalités, fonctionnaires et hommes d'affaires ont détaillé les grandes opportunités d'investissement offertes par la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima pour tous les hommes d'affaires espagnols et valenciens intéressés par l'investissement dans la région.
Atalayar a eu l'occasion de s'entretenir avec Vicente Farach, conseiller du Conseil des chambres de commerce de la Communauté valencienne et consul honoraire du Maroc, avec lequel il a passé en revue les excellentes relations que le royaume marocain entretient avec l'Espagne et discuté de l'attrait du pays nord-africain et de la région du nord en particulier pour les investissements.
Vicente Farach, conseiller du Conseil des Chambres de commerce de la Communauté valencienne, vous êtes consul honoraire du Maroc.
J'ai une nomination royale, une fonction qui dure jusqu'à ma mort. J'ai été nommé consul de la Communauté valencienne en 1996, grâce au roi Hassan II.

Vous avez à cœur la coopération entre l'Espagne et le Maroc, et surtout des raisons et des arguments pour pouvoir la mettre en avant.
J'ai beaucoup travaillé depuis 1985, et plus tard, lorsque j'ai été nommé, dans le secteur de la pêche, en construisant des bateaux congélateurs, des cuirassés espagnols et des entreprises de pêche hauturière, principalement dans le secteur des céphalopodes. J'ai été impliqué dans la gestion d'hôtels quatre étoiles à Marrakech et à Agadir et dans le secteur agricole, en collaboration avec le ministère marocain de l'Agriculture.
Monsieur Farach, ce type d'événement, comme celui auquel nous avons assisté ici à Valence, contribue à une meilleure connaissance de l'Espagne et du Maroc, notamment au niveau des entreprises et des institutions. Dans quelle mesure sont-ils nécessaires ?
Ces événements sont un premier pas vers le rapprochement. Pour notre part, l'objectif est d'établir des liens et des connexions au-delà de la sphère commerciale. Il ne faut pas superposer les administrations. Nous devons travailler ensemble, car nous avons besoin de complémentarité pour avancer. Et c'est un pas qui doit être fait des associations patronales vers les chambres de commerce marocaines.
D'après votre expérience, quels sont les secteurs qui collaborent le plus avec le Maroc ?
Tous les secteurs. Principalement dans le secteur automobile, mais aussi dans le secteur auxiliaire, dans le secteur agricole et alimentaire, où il y a aussi beaucoup de mouvement ; et aussi dans les services. Nous sommes à 14 kilomètres de Tarifa à Tanger. Il n'y a que 14 kilomètres entre les deux pays. Nous devons faire cet effort et je pense que nous allons y arriver.
En termes de logistique, le port de Valence se développe dans des proportions très importantes. En Méditerranée, nous avons aussi Tanger Med, Motril, Algeciras, Barcelone... Y a-t-il de grandes opportunités de développement et de collaboration ?
Oui, il y a une option, mais elle s'est beaucoup développée. Tanger Med est le premier port de la Méditerranée.
Valence est également devenu un grand port, mais le problème est que dans les ports, c'est l'armateur qui décide de l'orientation du port. C'est lui qui décide s'il vient ou non. Pour cela, il faut regarder les tarifs d'entrée de chaque port car, avec la croissance de la région, les tarifs varient régulièrement. Espérons qu'il en sera toujours ainsi.
Mais l'un des axes de la collaboration hispano-marocaine serait la création d'un corridor méditerranéen à partir de l'Andalousie, qui serait fondamental pour le développement de l'Afrique et, par conséquent, du Maroc et, dans ce cas, de la Communauté valencienne.

En ce qui concerne ce que vous avez vu lors de la manifestation, en particulier les facilités offertes par le Centre régional d'investissement en termes de bureaucratie, de paperasserie, de procédures, d'investissements... Avez-vous été convaincu par les facilités offertes par le Maroc ?
Oui, ils m'ont convaincu. Ils sont très préparés dans tous les aspects, technologiques et informatiques également. Nous pouvons leur fournir d'autres éléments pour aller de pair. Le Centre régional d'investissement est une entité publique supervisée par le Maroc, mais nous sommes des chambres de commerce. Les chambres de commerce espagnoles sont des organismes de droit public qui assistent l'administration.
Il est dans notre intérêt d'intensifier nos relations avec les chambres de commerce, et le CRI est un outil important pour notre contribution. Bien qu'en Espagne nous ayons aussi l'IVAPE, dans la Communauté de Valence, l'ICEX... Nous devons unir nos forces pour travailler dans les deux sens.
Car il y a aussi la Chambre de commerce espagnole à Tanger.
Oui, il y a la Chambre de commerce. Notre objectif est d'augmenter l'investissement des entreprises espagnoles au Maroc, mais aussi d'encourager l'investissement inverse et la création de joint-ventures ou de partenariats, ce qui est nécessaire. Nous travaillons sur cet objectif depuis de nombreuses années. Ce que nous recevons de la Chambre de commerce espagnole, ce sont des missions commerciales, qui portent sur la commercialisation des produits. Mon travail est basé, en particulier, sur la création de joint-ventures et d'investissements.
Aujourd'hui, avec l'organisation de la Coupe du monde 2030 par le Maroc, l'Espagne et le Portugal, de nombreuses possibilités s'ouvrent-elles, ou existaient-elles déjà auparavant ?
Oui, en tout cas en ce qui me concerne, j'ai déjà eu des contacts avec Tanger. Tanger est la ville qui accueillera la Coupe d'Afrique des nations en 2025. Nous allons essayer de participer à la Coupe d'Afrique des nations, c'est ce qui nous préoccupe.
Que diriez-vous à un homme d'affaires qui envisage de se rendre au Maroc ?
Qu'il nous appelle. Il devrait nous appeler et nous l'accompagnerons. Et nous l'aiderons, si l'homme d'affaires peut faire fonctionner les chiffres. Mais qu'il nous appelle, nous sommes là pour l'aider.