Le secrétaire d'État a rencontré les dirigeants d'Israël et de la Palestine pour continuer à œuvrer à la cessation de la violence

Blinken se rend en Égypte pour obtenir un cessez-le-feu à Gaza

AFP/ALEX BRANDON - Le secrétaire d'État américain Antony Blinken (à gauche) rencontre le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi au palais présidentiel à Héliopolis, le 26 mai 2021.

Les réunions diplomatiques sur le cessez-le-feu à Gaza se poursuivent, de même que les efforts délicats des pays arabes pour mettre en place un processus de paix. À cette occasion, le secrétaire d'État américain Antony Blinken s'est rendu en Égypte et en Jordanie pour renforcer un cessez-le-feu diplomatique. Ce cessez-le-feu a mis fin à 11 jours de combats entre Israël et le groupe Hamas, hostilités qui ont coûté la vie à plus de 200 personnes. 

Blinken a promis de "rallier le soutien international" pour reconstruire les dégâts à Gaza et a souligné que l'aide à la région ne tombera pas entre les mains du Hamas. Après la proclamation du cessez-le-feu par Israël, des dizaines d'Israéliens sont descendus dans les rues de Tel-Aviv pour appeler au maintien de la trêve et à la reconnaissance de la coexistence pacifique entre Arabes et Juifs. 

Un trabajador palestino comprueba la destrucción en una fábrica de fertilizantes agrícolas que fue blanco de los recientes ataques aéreos israelíes, en Beit Lahia, el 26 de mayo de 2021 AFP/ MAHMUD HAMS

Dans le processus de paix, l'Égypte, la Jordanie et les Émirats arabes unis ont joué un rôle fondamental pour parvenir à l'arrêt définitif des violences entre Israël et le Hamas. Dans cette optique, Blinken a souligné l'importance de l'Égypte et de la Jordanie en tant qu'États clés pour tenter d'instaurer la paix dans la région. Selon Blinken, "l'Égypte a joué un rôle clé dans la médiation du cessez-le-feu et la Jordanie est depuis longtemps une voix pour la paix et la stabilité dans la région. 

Mais le secrétaire d'État a fixé des objectifs provisoires pour ce voyage, son premier au Moyen-Orient depuis sa prise de fonction officielle. Lors des réunions précédentes, M. Blinken a tenu à souligner que les États-Unis n'ont pas de plan de paix défini pour ramener le calme dans la région, mais qu'ils ont exprimé l'espoir de construire un "meilleur environnement" dans lequel le pacifisme peut s'installer. 

El Secretario de Estado de EE.UU., Antony Blinken (izq.), y el presidente palestino, Mahmud Abbas, hacen una declaración conjunta, el 25 de mayo de 2021, en la sede de la Autoridad Palestina en la ciudad cisjordana de Ramallah AFP/ALEX BRANDON

Selon Arab News, Blinken est dans la région pour "reconstruire la relation avec l'Autorité palestinienne et le peuple palestinien, une relation fondée sur le respect mutuel et aussi sur la conviction partagée que les Palestiniens et les Israéliens méritent des mesures égales de sécurité, de liberté, d'opportunités et de dignité." 

Dans un geste de rapprochement avec les Palestiniens, le secrétaire d'État a annoncé son intention de rouvrir le consulat des États-Unis à Jérusalem, qui assurait auparavant les relations diplomatiques avec les Palestiniens. La décision aurait déjà été communiquée à la fois à Abbas et à Netanyahu, mais aucune date n'a été fixée pour la réouverture. 

El presidente egipcio Abdel Fattah al-Sisi (R) reuniéndose con el primer ministro israelí Benjamin Netanyahu  AFP PHOTO / HO / PRESIDENCIA EGIPCIA

Le pays égyptien a été le principal médiateur pour amener les Israéliens et les Palestiniens à un cessez-le-feu et est le seul pays qui maintient des liens de communication à la fois en Israël et en Palestine. L'une des délégations égyptiennes s'est rendue à Gaza le 21 mai pour surveiller la cessation des hostilités, tandis qu'un autre groupe de diplomates du même pays s'est rendu en Israël pour aborder la même question. 

Un jour plus tard, la délégation de Gaza s'est rendue en Cisjordanie pour rencontrer le groupe Hamas et le président palestinien Mahmoud Abbas. Lors de cette réunion, ils ont discuté des moyens à mettre en œuvre pour "renforcer la trêve" et "coordonner les efforts pour la reconstruction" de Gaza.

Un policía palestino camina sobre los escombros de Arafat City, el cuartel general de la policía de Gaza, el 22 de mayo de 202 AFP/EMMANUEL DUNAD

Pour sa part, la Jordanie a soutenu le cessez-le-feu et cherche maintenant à influencer sa prolongation dans le temps, comme cela a été le cas lors des réunions entre le ministre jordanien des Affaires étrangères Ayman al-Safadi et son homologue palestinien, Riyad al-Malki. Selon un communiqué publié par le ministère jordanien, les deux représentants ont convenu de la manière de lancer une action "efficace et juste" ainsi que de "désamorcer la situation dans les territoires palestiniens occupés". 

Dans la déclaration, Al-Safadi a ajouté que la Jordanie continuera à "protéger Jérusalem et ses sanctuaires islamiques et arabes et continuera à travailler ensemble pour protéger les droits des habitants du quartier de Sheikh Jarrah". Ce quartier était l'un des points clés pour lesquels les offensives entre Jérusalem et la Palestine ont été ouvertes après plusieurs expulsions de résidents palestiniens de ce quartier au profit de colons israéliens. 

Edificio de al-Jalaa, destruido en un ataque aéreo anterior tras el alto el fuego alcanzado después de 11 días de guerra  AP/JOHN MINCHILLO

Les Émirats arabes unis sont un autre pays qui tente d'influencer ce processus. Le prince héritier Mohammed bin Zayed a déclaré que le pays était prêt à "travailler avec toutes les parties pour maintenir le cessez-le-feu et explorer de nouvelles voies pour désamorcer la situation et parvenir à la paix". Le prince a également salué le rôle de l'Égypte dans la médiation de la crise pour "calmer et arrêter l'effusion de sang de civils innocents", selon l'agence de presse WAM. 

Aux interventions des pays arabes s'ajoutent les déclarations du Conseil de sécurité dans lesquelles les 15 pays membres ont prononcé leur "adhésion totale" à la cessation du conflit. De même, ils ont souligné "la nécessité immédiate" d'approuver un plan d'aide humanitaire à Gaza qui, selon le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, serait axé sur l'élaboration d'un "ensemble solide de mesures de soutien pour une reconstruction et un redressement rapides et durables".