Le code vestimentaire continue de hanter la société iranienne

Les autorités iraniennes ont fermé l'un des bureaux de Digikala, la plus grande entreprise de commerce électronique d'Iran, après la publication d'images de femmes ne portant pas le hijab, rapporte Arab News. Les employées auraient participé à une réunion d'entreprise au cours de laquelle des photos ont été prises et où elles apparaissaient sans le hijab obligatoire.
Digikala, qui compte plus de 40 millions d'utilisateurs actifs mensuels, sert de substitut aux citoyens iraniens pour des services tels qu'Amazon, qui n'opère pas à l'intérieur des frontières persanes en raison des sanctions internationales. Bien que ses activités numériques se poursuivent, l'un de ses bureaux à Téhéran a été fermé par les autorités iraniennes.
Le site web du pouvoir judiciaire iranien a indiqué que des procédures judiciaires avaient été engagées en rapport avec la publication de ces photos, sans donner plus de détails, rapporte Arab News.

À la suite de la mort en garde à vue de Mahsa Amini, 22 ans, arrêtée pour ne pas avoir respecté ces codes vestimentaires, des milliers de personnes sont descendues dans la rue pour protester. Après des semaines de manifestations, au cours desquelles environ 20 000 personnes ont été arrêtées et 500 autres tuées, le procureur général a annoncé en décembre que la police de la moralité serait dissoute, mais ces derniers mois, des fourgons de la police de la moralité ont été vus en train de patrouiller dans les rues iraniennes à la recherche de toute violation du code vestimentaire. La semaine dernière, le porte-parole de l'agence de police iranienne a annoncé la reprise officielle des "patrouilles à pied et en véhicule dans tout le pays". Les personnes arrêtées pour cette infraction au code vestimentaire sont conduites dans des "centres de rééducation".
La police des mœurs, également connue sous le nom de "Gasht-e-Ershad" (patrouille d'orientation), fait partie de la police nationale sous le contrôle du ministère de l'Intérieur et sous l'influence du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.
Le gouvernement et le parlement iraniens cherchent également à adopter une nouvelle législation pour renforcer et durcir ces règles vestimentaires, en particulier celles liées au contrôle du hijab.