Dernière étape pour la présentation de la Constitution algérienne avant le référendum populaire

Le dernier projet de la Constitution algérienne sera présenté au Parlement lundi pour approbation et présentation à la société algérienne. Les revendications du Hirak, le mouvement de protestation qui remplit les rues des villes algériennes depuis des mois, manifestant contre une classe politique corrompue, ont en partie été entendues
« La proposition est totalement conforme aux exigences de la construction d'un État moderne et répond aux demandes du mouvement populaire (Hirak) », a déclaré dimanche soir le président algérien Abdelmadjid Tebboune dans un communiqué.”. Le Conseil des ministres, dirigé par Tebboune, a officiellement approuvé le projet final d'amendement de la Constitution, qu'il a décrit comme une « constitution consensuelle pour la construction d'une Algérie moderne ».
Suite à la démission, due aux protestations, d'Abdelaziz Bouteflika, Tebboune avait promis d'engager des réformes. Le texte révisé doit encore être approuvé par le Parlement, avant d'être soumis à un référendum populaire le 1er novembre prochain, date anniversaire du début de la guerre d'indépendance de l'Algérie vis-à-vis de la France en 1954-1962.

Le document final ouvre la possibilité de nommer un vice-président pour le pays pour la première fois depuis l'indépendance de l'Algérie il y a 58 ans. En outre, la période des élections présidentielles a été définie comme deux cycles non renouvelables, soit consécutifs, soit séparés. Cette mesure vise à empêcher le dirigeant du pays de pouvoir rester au pouvoir pendant plus de quatre ans, comme cela s'est produit avec Bouteflika, qui a occupé le poste de président de la République d'Algérie pendant deux décennies.
Dans le communiqué publié par le gouvernement, il a promis que les réformes apporteraient un « changement radical dans le système de gouvernement », qu'elles empêcheraient la corruption et signifieraient la mise en place d'un système de libertés. La séparation des pouvoirs entre les systèmes exécutif et judiciaire est d'une importance vitale dans les États démocratiques pour établir un équilibre des pouvoirs, ainsi que la transparence dans l'exécution des fonds publics, « afin d'éviter que le pays n'entre dans une dérive vers un despotisme tyrannique », selon la déclaration.
La nouvelle constitution donnerait plus de pouvoir au Premier ministre et au Parlement pour gouverner le pays. En outre, elle oblige le Parlement à voter des lois sur la nécessité de « La présence de la majorité de ses membres » (462 députés), mais sans préciser la taille de la majorité.Ce n'est pas la première fois que le texte constitutionnel est modifié. Déjà à l'époque de Bouteflika, elle a été adaptée de manière à ce qu'il ait des pouvoirs illimités et puisse nommer des fonctionnaires de haut niveau.
Une autre mesure qui devrait entrer en vigueur avec l'adoption du texte est l'abolition et le remplacement du « Conseil constitutionnel » par une « Cour constitutionnelle » qui contrôle les décisions des trois autorités, afin d'éviter la répétition du vide constitutionnel laissé par la démission de Bouteflika. Bien que Tebboune ait annoncé que cette réforme constitutionnelle est menée pour concrétiser les protestations du Hirak, les juristes et les groupes de partis et d'associations liés au mouvement de protestation ont qualifié le texte de « constitution de laboratoire » et qualifié le référendum de trahison.