Les Emirats se dissocient des séparatistes yéménites et soutiennent l'accord de Riyad

Les Emirats arabes unis (EAU) se sont dissociés de la déclaration d'autonomie annoncée dimanche par les séparatistes yéménites du Conseil de transition du Sud (STC, por son acronyme en anglais), qu'ils soutiennent militairement et économiquement, et ont réitéré leur soutien à l'accord signé entre le gouvernement et les sécessionnistes en novembre. « La déception causée par le retard de sa mise en œuvre ne doit pas être une raison pour changer la situation unilatéralement. Nous avons une confiance absolue dans l'intérêt de l'Arabie Saoudite, pays frère, pour la mise en œuvre de l'accord de Riyad », a déclaré le vice-ministre des affaires étrangères des EAU, Anwar Gargash, sur Twitter.
Pour le numéro deux de la diplomatie émiratie, l'engagement en faveur du pacte de paix signé en novembre dernier sous l'égide de l'Arabie saoudite représente la vision « régionale et internationale » d'une solution politique au Yémen. M. Gargash a insisté sur le fait que Riyad est un « voisin et allié » avec autant d'« authenticité et d'honnêteté » que possible, et a fait valoir que les EAU et l'Arabie saoudite, qui est très « préoccupée » par le Yémen, partagent la même vision de la sécurité et de la stabilité dans la région.
Le STC a annoncé ce dimanche l'autonomie du Yémen du Sud et a déclaré l'état d'urgence dans toutes les provinces du Sud, accusant le gouvernement internationalement reconnu de corruption et d'incapacité à gérer les services publics dans cette région. Cette déclaration constitue une violation de l'accord de Riyad avec le gouvernement d'Abd Rabbuh Mansur al-Hadi, qui a réagi en qualifiant cette décision de « coup d'État » dans la lignée du soulèvement du mois d'août, lorsque les séparatistes ont pris le contrôle des installations gouvernementales à Aden. Ce soulèvement a conduit à une confrontation qui a abouti à l'accord de Riyad en novembre.
Le gouvernement yéménite a mis en garde dimanche contre les conséquences « catastrophiques » de cette décision et a appelé la coalition dirigée par l'Arabie Saoudite, qui comprend les EAU pour soutenir Al-Hadi dans sa lutte contre les houthís, à assumer « ses responsabilités ».
La coalition a réagi lundi en exigeant « la fin de toute mesure d'escalade et appelle les parties à revenir à l'accord, en soulignant la nécessité immédiate de le mettre en œuvre sans délai et de donner la priorité aux intérêts du peuple yéménite ».